Mado à Paris

Le 8 octobre 2023

Mado à Paris, 252 rue de Rivoli, 75 001Paris
Du mercredi au lundi, de 8h30 à 19 h (9h30 le WE)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 9
Prix d’un café : 2,90 €

Aux mots croisés du jour :
« Faire sa madeleine » (pleurer)

Mado* était une passionnée. De danse ; elle enchaînait les tournées d’un bout à l’autre de la planète. Et de pâtisserie : à son retour, elle inventait de nouvelles recettes aux saveurs du bout du monde. Sa préférée ? Les madeleines**, bien sûr. Elle avait même appris à sa nièce comment les confectionner … et savourer !

Nostalgique de ces moments magiques, cette dernière décide, bien plus tard – en 2019, d’ouvrir un salon de thé dédié à « ce petit bonheur à croquer ». Un véritable cocon au cœur de la capitale, dont la terrasse, installée sous les arcades de la rue de Rivoli, fait face au jardin des Tuileries. Le décor est soigné, intimiste ; sur les étagères, des livres et sur les murs … des photos de Mado, sa tant(e) admirée. 

Avec son chef-pâtissier, elle imagine de nouvelles recettes*** : framboise-pistache, chocolat noir-orange, coco-ananas, violette-yuzu, crème de marron-chocolat, fleur d’oranger, caramel beurre salé, chocolat au lait-guimauve et autres saveurs toujours plus surprenantes. Légèrement croustillantes à l’extérieur et fondantes à l’intérieur, ce sont de purs délices. Et pourquoi ne pas tester le « Tea Time » avec ses 3 madeleines salées, 3 sucrées et boisson au choix ? Ou partager une madeleine géante à coque de chocolat ?   

Les amateurs de café risquent d’être déçus, ils préfèreront le cappuccino dont la mousse de lait masque (un peu) l’absence de saveur. Ou un chocolat chaud goûteux et onctueux, clairement une meilleure option. Pour les autres boissons, je ne peux guère vous conseiller, ce n’est pas trop ma tasse de thé 😉

Becs sucrés, fermez les yeux avant de partir : il vous serait difficile de résister aux jolies boîtes de madeleines à emporter et autres gourmandises exposées à l entrée !

Pour conclure : des madeleines près de la Madeleine.

https://madoaparis.com/

* Née en Bretagne en 1924, Mado devint une danseuse de renom.
** On raconte qu’un chef pâtissier avait disparu lors d’un dîner royal. Dans l’urgence, sa commise avait utilisé des coquilles Saint-Jacques comme moules. Conquis, le roi et ses convives avaient donné le nom de la cuisinière à ce nouveau gâteau.
*** Constituées d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, de produits de saison et de fruits frais, elles sont confectionnées chaque matin dans leur laboratoire situé à quelques pas : fraîcheur et saveur sont ainsi garanties.
NB. Possibilité de privatiser la salle (jusqu’à 40 personnes), commander centre de table, cadeaux d’invités ou pièce montée de madeleines, demander une animation triporteur pour un événement ou personnaliser les madeleines à partir de 50  (logo  d’entreprise ou photo).




Café Sans Nom

Le 1 er octobre 2023

Café Sans Nom, 57 rue de la Réunion, 75 020 Paris
Tous les jours, de 7h30 à 1h30 du matin
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 17
Café : 14
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour :
« Reste propre même après avoir été sali » (Nom)

La Réunion ? Une île paradisiaque : sa forêt tropicale, ses volcans*, ses récifs de corail, ses plages, l’Océan indien … et les 10 000 km qui nous séparent : trop excentré pour notre café dominical ! Oublions nos rêveries ultra-marines et revenons sur le continent …

La Réunion, c’est aussi un quartier du 20è arrondissement : il réunit le petit et le grand Charonne autrefois séparés par un mur. Populaire et chaleureux, avec ses  petits restos, boutiques et ateliers d’artisans – et sa célèbre école**. La place du même nom en est le cœur ; elle s’anime les jeudis et dimanches lors du marché. 

Les cafés y étendent leurs terrasses. Dont le nôtre : naguère « Café-tabac de la Réunion », comme le rappelle la mosaïque au sol, il est devenu « Café Sans Nom ». Pourquoi ? Mystère ! Mais si son nom est anonyme, son cadre est authentique, du parquet au bar arrondi en zinc, en passant par les tables en formica, banquettes en moleskine et rayonnages de livres – avec, au milieu, un vieux poste radio TSF, comme celui de mon grand-père ! 

Sous les miroirs, les visages de Brel et Gainsbourg restent songeurs, tandis que les dessins d’« Edith en marcel », ou « Maria qu’a l’as » amusent. Sur un autre, une main tend une bouteille de coca au plus têtu des mammifères : « Passer du coke à l’âne ». Sans Nom, mais pas sans caractère !

La délicate musique jazzy rend propice la lecture ou les échanges. Ici, les gens se parlent facilement. C’est ce que souhaitait le patron quand il a repris l’affaire*** : un lieu où se retrouvent aussi bien les éboueurs que les bobos. Gagné : c’est un vrai lieu de « Réunion »,  un lieu de vie et de papote sans fin …

Pour conclure : Sans Nom mais pas sans charme.

https://www.privateaser.com/lieu/42810-cafe-sans-nom

* Le piton de la Fournaise, un volcan actif qui s’élève à 2 632 m d’altitude, mais aussi le piton des Neiges, immense volcan éteint.
** Ecole publique, Vitruve est connue pour sa pédagogie expérimentale par projets pour permettre à chacun, enfant comme adulte, de trouver sa place dans le collectif.
Sa devise : « C’est à plusieurs qu’on apprend tout seul ».
*** Ancien cadre commercial, Tahar Mouici, a repris cette affaire en 2015.




Les Piaules

L

Le 24 septembre 2023

Les Piaules, 28 bis place de la Nation, 75 012 Paris
Tous les jours de 10h à minuit
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 17 (pour la vue !!)
Accueil : 14 (18 en bas, 10 en haut !)
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 2,50 €
(Café-croissant 5 €, petit-déjeuner 10 €, brunch 30 €

Aux mots croisés du jour : « Une bonne action est pour lui synonyme de renvoi » (ascenseur)

Nation, tout le monde descend ! Sitôt sortis du Métro, je me précipite sur l’immeuble d’en face.
A gauche de la (très grande) devanture d’un Casino, une double porte en verre au-dessus de laquelle est écrit : « Les Piaules ». De quoi intriguer mon cher et tendre qui est venu pour prendre un café …

Quèsaco ? Une auberge de jeunesse « nouvelle génération » : moderne et version 2.0, elle accueille voyageurs ou groupes d’amis, en dortoirs de 4,6 ou 8 personnes – voire en chambres privatives**. Mais le must (en tout cas pour nous !) est au 6è étage (avec ascenseur, ouf !) : c’est là que se trouvent, accessibles à tous, le bar-restaurant et son rooftop*** … au top ! 
Pour qui prend de la hauteur, la vue est juste incroyable : à nos pieds, la place de la Nation avec ses immeubles haussmanniens entourant l’immense pelouse centrale. Et en toile de fond, Paris à 180°, des Invalides au Sacré Cœur, en passant par la Tour Eiffel, Notre-Dame (du moins, ses tours) et le nouveau Palais de justice. Imaginez le soir, au coucher du soleil …

Derrière le comptoir, une jeune anglophone prépare nos cafés, pas plus aimable que ça contrairement aux réceptionnistes du rez-de-chaussée. Pour le reste, c’est comme à la cantine : on va chercher sa cuillère, son sucre, et quand on a fini, prière de déposer tasses et couverts à l’endroit ad hoc****. Par contre, ni sous-tasse ni plateau, et un prix plus proche d’une brasserie de standing. Impossible de réserver non plus : premier arrivé, premier servi ! Heureusement, nous sommes matinaux …

Pour conclure : the place to be ! 

http://les-piaules-nation.parishotelsweb.com

* La première a été ouverte en 2015 à Belleville et élue meilleure AJ de France – pas plus, mais guère moins ! A partir de 30€, avec des lits pensés pour respecter l’intimité de chacun : chaque espace est conçu de manière indépendante pour ne pas déranger son voisin (prises téléphoniques et USB, lumière, tablette pour poser ses objets personnels ou son guide touristique, et un casier pour ranger son sac ou sa valise de manière sécurisée). Les salles de bains sont partagées ou privatives.
** En tout, 200 personnes répartis dans 30 dortoirs et 9 chambres privatives.
*** Littéralement : toit. Mais il peut aussi s’agir d’une terrasse se trouvant sur un toit aménagé.
**** Du latin « pour cela » = institué spécialement pour répondre à un besoin.




Café St-Martin

Le 10 septembre  2023

Café St-Martin, 28 rue St-Martin, 49 100 Angers
Du mardi au samedi de 10h à 21h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 1,80 €

Aux mots croisés du jour : « A un côté touchant » (Adjacent)

Après avoir musardé dans le centre piétonnier de la cité angevine, une pause s’impose. C’est que le thermomètre a atteint un seuil stratosphérique, 35° à l’ombre ! Tous aux abris !
Sur la Place de la Préfecture, une terrasse s’étire. Sous les parasols, pas de pollution mais la vue sur la Tour Saint-Aubin* : un véritable havre de fraîcheur et de paix avant de retrouver l’effervescence des rues adjacentes …   

L’intérieur est plus banal – hormis le patron qui s’affaire au comptoir : avec sa barbe drue et son bandana noué sur la tête, il a des airs de flibustier !
– Salut Georges, j’te mets un crème ? 
Le vieil homme le salue, pose sa casquette (Y a plus de chaume sous la toiture** !) et attrape le « Courrier de l’Ouest ». La chemise roulottée sur les avant-bras, il regagne la terrasse, allume un cigare et se plonge dans le journal : comme chez lui !

Dehors, la serveuse arrive avec son calepin, s’arrête et regarde les chaises désertées et éparses comme une poule qui a trouvé un couteau*** : où est passée la douzaine de lycéens arrivée 5 minutes plus tôt ?
– Ils n’ont plus de patience, nos jeunes, s’attriste une petite mamie.
– Pas grave, ils étaient bruyants, persifle son voisin.

Une sexagénère interroge sa mère : 
– Tu prends une ‘tite bière, toi ?
– Et toi, l’apéro maison ? L’inénarrable Kir pétillant à la fleur de sureau, sourit-elle. 

Une joggeuse passe, ruisselante ; le patron lui offre un verre d’eau. 
Moi aussi, j’y ai droit avec mon expresso. Si, si, j’en ai pris un : pour (essayer de) sortir de ma torpeur. C’est un café bio, servi dans une tasse ornée d’un joyeux « ENJOY » et accompagné d’une petite meringue faite maison. Pas étonnant que cette adresse soit si prisée ! Et avis aux becs sucrés : le gérant est pâtissier ! 

Pour conclure : un patron Angers-lique.

https://check.fr/cafe-saint-martin-bar-restaurant-angers-16485 

* Attenante à son abbaye, la tour Saint-Aubin domine la cité de ses 54 mètres de hauteur. Au Moyen Âge, elle formait à elle seule une petite forteresse avec meurtrières et servait de tour de guet. Depuis, beffroi, campanile et toiture ont été détruits. Elle accueille à présent des expositions temporaires.  
** Il est complètement chauve !     
*** Décontenancée.  




Le Cosmo Exemplaire

Le 3 septembre  2023

Brasserie Cosmo, 1 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours de 7h à minuit (8h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Culture intensive » (Erudition)

C’est la rentrée … déjà ! Direction : rue des Ecoles, bien sûûûr ! – ou plutôt des Universités : elle relie la Sorbonne au Campus* de Jussieu. Face à ce dernier, la terrasse d’une brasserie fait l’angle de la rue du Cardinal Lemoine. Le repère des étudiants ? Pas vraiment : c’est plus cossu et surtout plus onéreux que les bars alentours … mais plus calme et confortable. Donc plutôt leurs ascendants ainsi que les clients des hôtels voisins et visiteurs de l’IMA** ou du Jardin des Plantes. Cadre feutré, jazz léger en fond sonore, assises de velours … comme l’ambiance ! 

Au comptoir, un couple d’octogénaires attaque gaillardement son petit déjeuner, tandis que son voisin plonge dans l’un des quotidiens. Attention, je n’ai pas dit « au zinc » : tous sont confortablement assis sur de moelleuses chaises hautes recouvertes de velours (on y revient !)
Entre un couple : Madame salue élégamment et pose son chapeau-cloche tandis que Monsieur commande une infusion pêche-églantier et un chocolat bien tassé. 
Face à la rue, quasi dessus (les baies vitrées sont grandes ouvertes), un homme noircit fébrilement des feuillets au stylo plume : un prof de la Fac voisine préparant son nouveau cours … ou le futur Goncourt ?

Le soir, l’atmosphère s’anime et se fait plus légère : la journée de travail est finie, les visites terminées, l’heure est à la détente. Et quand le spectacle du cabaret voisin*** s’achève, il déverse ses spectateurs et danseurs de l’autre côté de la rue … ici !

Pour conclure : assez Cosmo-polite.
 

https://www.brasserie-cosmo.fr

* Ensemble universitaire regroupant unités d’enseignement et résidences étudiantes.
** Institut du Monde Arabe : centre culturel français consacré au monde arabe, créé en 1987.
*** Plus ancien cabaret de Paris, le Paradis Latin est niché au cœur du quartier Latin. Érigé à 500 mètres de Notre-Dame de Paris par Napoléon, il fut d’abord un théâtre où bourgeois, intellectuels, commerçants, ouvriers et étudiants se croisaient – notamment Balzac, Dumas et Mérimée. C’est en 1889, avec sa reconstruction par Eiffel, qu’il devient un incontournable lieu d’émerveillement et de distractions nocturnes.




Le Cosmo

Le 3 septembre  2023

Brasserie Cosmo, 1 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours de 7h à minuit (8h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Culture intensive » (Erudition)

C’est la rentrée … déjà ! Direction : rue des Ecoles, bien sûûûr ! – ou plutôt des Universités : elle relie la Sorbonne au Campus* de Jussieu. Face à ce dernier, la terrasse d’une brasserie fait l’angle de la rue du Cardinal Lemoine. Le repère des étudiants ? Pas vraiment : c’est plus cossu et surtout plus onéreux que les bars alentours … mais plus calme et confortable. Donc plutôt leurs ascendants ainsi que les clients des hôtels voisins et visiteurs de l’IMA** ou du Jardin des Plantes. Cadre feutré, jazz léger en fond sonore, assises de velours … comme l’ambiance ! 

Au comptoir, un couple d’octogénaires attaque gaillardement son petit déjeuner, tandis que son voisin plonge dans l’un des quotidiens. Attention, je n’ai pas dit « au zinc » : tous sont confortablement assis sur de moelleuses chaises hautes recouvertes de velours (on y revient !)
Entre un couple : Madame salue élégamment et pose son chapeau-cloche tandis que Monsieur commande une infusion pêche-églantier et un chocolat bien tassé. 
Face à la rue, quasi dessus (les baies vitrées sont grandes ouvertes), un homme noircit fébrilement des feuillets au stylo plume : un prof de la Fac voisine préparant son nouveau cours … ou le futur Goncourt ?

Le soir, l’atmosphère s’anime et se fait plus légère : la journée de travail est finie, les visites terminées, l’heure est à la détente. Et quand le spectacle du cabaret voisin*** s’achève, il déverse ses spectateurs et danseurs de l’autre côté de la rue … ici !

Pour conclure : assez Cosmo-polite.
 

https://www.brasserie-cosmo.fr

* Ensemble universitaire regroupant unités d’enseignement et résidences étudiantes.
** Institut du Monde Arabe : centre culturel français consacré au monde arabe, créé en 1987.
*** Plus ancien cabaret de Paris, le Paradis Latin est niché au cœur du quartier Latin. Érigé à 500 mètres de Notre-Dame de Paris par Napoléon, il fut d’abord un théâtre où bourgeois, intellectuels, commerçants, ouvriers et étudiants se croisaient – notamment Balzac, Dumas et Mérimée. C’est en 1889, avec sa reconstruction par Eiffel, qu’il devient un incontournable lieu d’émerveillement et de distractions nocturnes.




Vacances …

Vacances d’été dans notre port d’attache : Saint-Malo – formidable biotope à cafés !

Mais si j’y ai jeté l’encre ;), j’ai aussi lâché la plume.

De ma place préférée (sur la mezzanine de la Bakery, face à la Porte Saint-Vincent), je me contente de savourer …

A bientôt, pour la rentrée !




Victoria Café

Le 23 juillet 2023
Victoria Café, Candie Road Guernsey Museum, St Peter Port, Guernesey
De 9h à 17h, heures d’ouverture du Musée
Note globale : 14
Situation : 16
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Premier chef d’Etat sur un timbre-poste » (Victoria)

Victoria découvrit Guernesey en août 1846 et fut enchantée de cette visite qu’elle rapporta dans son journal intime. 
Dix ans plus tard, Victor Hugo reprenait le chemin de l’exil pour avoir critiqué le rapprochement de la reine avec l’empereur Napoléon III et s’installait ici … sans imaginer que sa statue serait érigée plus tard à quelques mètres seulement de celle de Victoria !

Dans ce magnifique jardin qui surplombe la baie, les fleurs venues du monde entier profitent pleinement du climat avantageux de l’île. « A Guernesey, la sève fait merveille : magnolias, myrtes, daphnés, lauriers roses, hortensias bleus ; les fuchsias sont excessifs, il y a des murailles de géraniums, les camélias sont arbres », s’émerveillait déjà l’écrivain.

C’est là qu’adossé au Musée du patrimoine*, notre café du jour est installé. De cet ancien kiosque à musique, les baies vitrées offrent une vue à 180° sur le port et les îles d’Herm et Sark. Parfait pour se relaxer, en regardant les mouvements des ferries et bateaux – voire bercés par les concerts du dimanche durant l’été …

On s’y désaltère d’un « espresso guernésiais » (comme l’indique l’intérieur de la tasse !) ou du traditionnel thé à la crème fouettée – voire d’un verre de Pimms**  pour les amateurs.
Pour l’heure, nous profitons d’un en-cas maison : une pomme de terre à la saveur unique de noisette et de beurre***, cuite au four. De quoi me rappeler un célèbre roman que j’avais dévoré il y a une douzaine d’années : « Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Guernesey**** » …

Pour conclure : une île anglo-gourmande.

https://museums.gov.gg/cafevictoria

 * Accessible sans payer l’entrée du Musée, lequel, précisons-le, est adapté aux plus jeunes : salle de découverte au thème différent chaque année (« Un pique-nique avec Renoir » en 2023), expositions et films pour enfants. 
** Liqueur produite à base de gin et de plantes au degré d’alcool de 25 depuis 1823.
*** Bénéficient d’une AOP (Appellation d’Origine Protégée).
**** De Mary Ann Shaffer (2008). Pour justifier une violation du couvre-feu allemand, des guernesiais pourtant peu friands de littérature, créent ce club : il va les divertir et leur redonner espoir. L’héroïne en entend parler et décide de prendre le ferry pour les rencontrer. Cette expérience va changer sa vie …




Beach Café

Le 21 juillet 2023

The Beach Café, Fermain Lane, St Peter Port, Guernesey*
De Pâques à fin septembre de 10h à 18h, le WE hors saison.
Note globale : 15
Situation : 18
Cadre : 12
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 £

                   Aux mots croisés du jour : « Terre ceinte » (Ile)

The Beach Café ? Une pépite … qui se mérite : impossible de se garer**, il faut donc lever le pied ! Vous n’avez en fait que deux solutions : 
– longer le sentier côtier depuis le centre de la capitale (compter 3 km), 
– prendre un bus*** jusqu’à Fermain Tavern, puis descendre à travers les sous-bois par la Fermain Lane, sinueuse et escarpée.
Après l’effort, le réconfort : une jolie crique entourée de falaises apparaît. Et la vue est juste – n’ayons pas peur des mots – fabuleuse !    

Sous le parasol d’une des tables de pique-nique, on prend un drink – voire plus si la randonnée vous a mis l’estomac dans les talons. Un petit pain au bacon par exemple (mais gare aux mouettes : certaines sont effrontées et n’hésitent pas à chaparder la nourriture !) ou, s’il fait chaud, une sucette glacée au melon, faite maison … 
De cet observatoire, on surplombe la baie. Des kids jouent avec les galets de la plage, une flopée de nageurs se baigne dans l’eau cristalline, un pagayeur glisse tranquillement sur son paddle tandis qu’un duo de plongeurs saute du pont d’un voilier …

S’il pleut, vente ou fraîchit (ou les trois !), la cheminée vous tend ses bûches à l’intérieur et un thé à la crème vous réchauffera le gosier (ça ne vaudra bien sûr jamais un bon expresso mais c’est quand même la spécialité de l’île : le tes-thé est donc un passage obligé !) 
Une pointe de faim ? L’occasion de savourer les recettes maison : salade de crabe de Guernesey, linguines aux fruits de mer, pudding au pain beurré ou (savoureux) cheesecake … 

Pour conclure : un paradis qui a la côte.

https://www.facebook.com/profile.php?id=100063787713532

* Comme les autres îles anglo-normandes, Guernesey fait partie de la Grande-Bretagne et dépend de la Couronne britannique, mais pas du Royaume-Uni ni de l’Union européenne. 
Le gouvernement britannique ne peut statuer que sur sa politique étrangère et sa défense, sous réserve de son consentement. 
Elle possède en effet son propre gouvernement qui détermine et prélève notamment les impôts.
** Sauf à avoir un badge « Handicapé ».
*** De la gare routière de la capitale les 91, 92, 93, 94 ou 95.




Christie’s

Le 19 juillet 2023
Christie’s, 43 Pollet street, St Peter Port, Guernesey
De 9h à 23h30 (sauf le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 1,95 £

Aux mots croisés du jour : « Place des vedettes » (Port)

Guernesey*, « rocher d’hospitalité et de liberté », déclarait Victor Hugo à propos de ce minuscule territoire dont les beautés inspiraient l’écrivain et apaisaient le proscrit**. St-Peter Port en est la capitale, « ce vrai vieux port normand à peine anglaisé » disait le même. Mais si nombre de noms sont restés français, il est à présent on ne peut plus british. Une délicieuse touche d’exotisme pour nous autres (presque) malouins !

Sur la rue principale et piétonne, une coquette véranda fait face à un superbe mur peint : celle de la brasserie Christie’s, une institution. Il y a d’ailleurs beaucoup de monde … et pour cause : l’intérieur est confortable et élégant. Sur une banquette Chesterfield, un vieil îlien parcourt « The Guernsey Press*** », tandis que ses voisines (très old-school !) prennent leur thé accompagné de scones. 

A l’heure du lunch, la soupe du jour nous tente. Good choice ! Elle est remarquablement cuisinée à partir de tomates fraîches. De larges tranches de pain l’accompagnent (fabuleux, n’ayons pas peur des mots – et ce sont des frenchies qui le disent !)
Le café gourmand qui clôture notre modeste repas (il faut dire que le breakfast ne l’a pas été !) est tout aussi exceptionnel, avec sa meringue, sa crème brûlée à la pistache, son macaron framboise et son scone fourré à la crème fouettée. Si l’on ajoute la gentillesse et le professionnalisme du personnel, voilà une Maison de qualité !

A l’autre extrémité, la terrasse offre une vue imprenable sur le port. Accoudé à la balustrade, un jeune moussaillon observe l’arrivée du ferry avec ses jumelles – en plastique 😉 ! Son père lui montre la forteresse et les îles d’Herm et Sark**** où ils doivent se rendre le lendemain. Au loin, la corne de brume retentit. La vie s’écoule, tranquille …

Pour conclure : so british and so good.

https://www.thechristiesgroup.gg/christies/

* A 100 km de Saint-Malo, elle est une dépendance de la Couronne britannique autonome. 
** C’est ici qu’il s’est réfugié durant son exil et a rédigé ses plus grands chefs d’œuvres – notamment Les travailleurs de la mer dont l’action se situe sur l’île, ainsi que Les Misérables et La Légende des siècles. Il y vécut de 1855 à 1870, après avoir été expulsé de Bruxelles puis Jersey suite à des pamphlets au vitriol. 
*** Journal local, mis à disposition par la Maison. 
**** Iles anglo-normandes les plus proches (Jersey et Aurigny étant éloignées) : 60 habitants sur 2km2 pour la 1è, 600 habitants sur 5,5km2 pour la 2de, aucune voiture sur les deux.