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Café brun d'Amsterdam
25/02/2025

Karpershoek

Le 23 février 2025
Karpershoek, Martelaarsgracht 2, Amsterdam (Pays-Bas)
Tous les jours, de 10h à minuit
Note globale : 16
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 13
Prix du café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour : « A son lit à Amsterdam » (Amstel)



Karpershoek serait le plus vieux café d’Amsterdam, le premier à payer des impôts en tous cas. Bien que bâti en 1557, c’est en 1606 qu’on commença à y vendre de la bière. C’était alors une auberge de l’ancien port, fréquentée par les marins de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. La gare* fut construite sur un polder juste en face en 1989. Les propriétaires se succédèrent ; le 4è lui donna son nom, l’actuel veille désormais à préserver son caractère intemporel et authentique.

Karpershoek nous transporte dans un autre temps : faïences de Delft autour de la cheminée, miroir ancien derrière l’épais comptoir, peintures et photographies d’autrefois. Qui sait ? Mon arrière-grand-père venait peut-être s’y abreuver ? Du parquet au (bas) plafond à chevrons, en passant par les meubles et sculptures, le bois sombre est omniprésent : typiquement ce qu’on appelle un « café brun »**, à l’atmosphère chaleureuse et intime.

Karpershoek est bondé : difficile de trouver une place. Les habitués discutent autour de pintes ; ils les accompagnent parfois de bitterballen*** qu’ils trempent avant dans la moutarde. L’ambiance est conviviale mais assourdissante. Les femmes sont rares (des touristes égarées !), les consommateurs de cafés aussi. Malgré l’affluence et le brouhaha, les serveurs gardent leur bonne humeur et leur efficacité. Au comptoir, le patron sert à mon grand gaillard de voisin, une Amstel**** accompagnée d’un petit verre à shot que ce dernier s’empresse de siffler. Devant mon air intrigué, il me précise – en français : repérée ! – que c’est du genièvre*****. Ah, oui, bien sûr ! …

Pour conclure : ce café fait un tabac !

https://cafekarpershoek.nl

* Etendue artificielle de terre conquise sur la mer grâce à des digues, dont le niveau est inférieur à celui de la mer. A noter aussi que la gare a grandement contribué au développement de la vente du café dans les estaminets.
** Ils tirent leur nom de la couleur brune des intérieurs, souvent due à la fumée de tabac qui imprégnait les murs et les plafonds.
*** Snack préféré des hollandais : boules croustillantes et frites chaudes, faites à l’origine à partir de restes de viande à l’origine – à présent avec du bœuf, du veau, du poulet, voire des champignons pour les végétariens.
**** L’Amstel (en vieux néerlandais « Zone aquatique ») est le fleuve qui a donné son nom à la ville (« Digue sur l’Amstel »). C’est aussi une marque de bière appartenant au groupe Heineken, brassée à l’origine à Amsterdam.
***** Eau-de-vie emblématique des cafés bruns, souvent accompagnée d’un verre d’eau pour adoucir le goût fort et distinctif.


Gare de l'Est
19/03/2023

Café de l’Est

Le 19 mars 2023

Café de l’Est, 78 bd de Strasbourg, 75 010 Paris
Tous les jours de 7h à 23h (8h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 3 € (1,30 € au comptoir)

Aux mots croisés du jour : « C’est une menace » (Gare !) 


Inutile d’accélérer le train : le nôtre a été annulé sans crier gare, et au train où vont les grèves, il y en a pour un moment ! L’occasion d’une pause, d’autant que j’apprécie particulièrement l’ambiance des cafés de gares. A l’Est, je me mets en quête. 

A l’entrée des quais, de nombreux stands en servent dans un gobelet en carton. Et pour le boire sur place, c’est debout au milieu des courants d’air ! Juste en face, des enseignes internationales vous offrent un siège – après avoir fait la queue pour récupérer votre mixture … dans un gobelet en carton ! Où est la qualité, le service, le confort ??

Dépités, nous sortons. De l’autre côté de la rue, un café ordinaire en apparence avec ses tables en terrasse et sa véranda à l’angle. Qu’importe : tout sauf une chaîne. Et là, c’est la bonne surprise. L’intérieur est spacieux, confortable et chaleureux. De beaux volumes, des tons beiges et orangés, beaucoup de rondeur (Le comptoir et les (immenses) banquettes sont arrondis : très Feng-shui !) Griotte sur le Strudel, les grands lustres à l’ancienne dégringolant d’abat-jours coniques : j’adore !

Mais ce n’est pas tout : il y a aussi, et surtout, une vraie ambiance de brasserie de gare* : beaucoup de voyageurs – des parisiens, des provinciaux, des étrangers -, en attente de départ ou en retrouvailles. Une cohorte de serveurs et leurs plateaux qui virevolte entre les (nombreuses) valises : un service express qui ne manque pas d’entrain. Quel sens de l’équilibre, il faut les présenter à la course des garçons de café !** Impeccables dans leur tenue traditionnelle***, tous sont souriants et attentionnés du début à la fin (rare !) Ah, on peut dire qu’ici, ça brasse !  

Pour conclure : une affaire qui roule.
                                
                                        http://www.cafedelest.com 

* La dénomination « Brasserie  » vient des brasseurs qui créaient des lieux de vente de leur bières.
Ceux d’Alsace arrivèrent dans la capitale à la création de la ligne de chemin de fer entre Strasbourg et Paris en 1852.
** Course mettant à l’épreuve les talents de rapidité et d’équilibre des serveuses et garçons de café. Ils doivent courir avec un plateau sur lequel sont déposés des verres et une bouteille remplis de liquide, sans les renverser, sur un parcours donné.
*** Long tablier blanc sur chemise blanche, gilet et pantalon noirs … d’où leur surnom parfois de « pingouins » !