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Brasserie parisienne
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Le 12 mars 2023
La Rotonde, 12 chaussée de la Muette, 75 016 Paris
Tous les jours de 7h à minuit
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour : « Pour retrouver le temps perdu »(madeleine)   


Une institution à la Muette ! Face à l’ancienne Gare*, et dans la plus pure tradition des grandes brasseries parisiennes, la Rotonde est particulièrement appréciée :

  • des familles du quartier les mercredis et week-ends, avant une promenade dans les jardins du Ranelagh et/ou une séance de marionnettes pour les petits,
  • des touristes (beaucoup de japonais !) venus admirer les oeuvres d’art du musée Marmottan,
  • des shoppeuses invétérées après une razzia des boutiques de Passy,
  • des hommes d’affaires à la recherche d’un cadre élégant et feutré pour leurs rendez-vous.

Toute une équipe vous accueille : le voiturier prend en charge votre carrosse (mais pas vos vélos !), le maître d’hôtel vous place, le serveur gère votre commande. Tenues impeccables, service très professionnel – pas toujours souriant, mais efficace.

  • Vous raffolez des banquettes, chaises à dossier bas, tables en demi cercle et le brouhaha typique des brasseries ? La grande salle est pour vous,
  • Vous préférez de confortables fauteuils en moleskine, des alcôves plus intimes, des éclairages doux ? Les compartiments et leurs petites lampes art déco sont parfaits,
  • Vous recherchez la lumière et l’animation ? La véranda est toute indiquée,
  • Vous aimez vous faire caresser par les premiers rayons du soleil – ou, plus prosaïquement êtes (encore) fumeur ? C’est la terrasse qu’il vous faut !

Mais l’expresso, me direz-vous ? Raffiné – avec, cerise sur le gâteau ou plutôt madeleine*** sur le café -, une attention appréciée : aérienne et encore tiède, cette madeleine est tellement exquise que je ne peux m’empêcher d’en faire compliment … et d’avoir l’agréable surprise de m’en voir offrir une seconde ! 

Pour conclure : un café qui tourne rond.

                                               https://www.rotondemuette.paris

* C’était l’une des gares de la ligne Pont Cardinet-Auteuil de 1854 à 1985, devenue restaurant depuis.
** On peut y voir une collection d’objets d’art et de tableaux du Premier Empire, ainsi que des œuvres de peintres impressionnistes dont la plus grande collection au monde d’œuvres de Claude Monet.
*** Toute boisson chaude est servie avec une madeleine, cuite au fur et à mesure pour être toujours tiède.


Place des Ternes
09/03/2023

Kaffeehaus

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Le 5 mars 2023
Kaffeehaus, 11 rue Poncelet, 75 017 Paris
De 12h à 19h (13h le dimanche, 10h pour la boutique, fermé le lundi)
Note globale : 15
Situation : 16
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15 
Café : 14 
Prix d’un café : 2,60 €
Aux mots croisés du jour : « Eau de Cologne » (Wasser)



Cologne accueillait les délégués des Choeurs Franco-Allemands* ce week-end. Ambiance studieuse, tellement que – ça va vous paraître incroyable ! – je n’ai même pas eu le temps de tester un café ! C’est donc de ce côté du Rhin que j’ai cherché un Kaffeehaus et il est tenu par un natif** de … Cologne ! 

Non loin de la place des Ternes, les commerçants d’une rue animée vantent les produits de leurs étals :
« Elles sont bonnes mes oranges, elles sont bonnes ! ». 
De la terrasse de notre boulangerie-pâtisserie, on est aux premières loges pour profiter de cette ambiance de marché. Mais entrons plutôt dans la boutique : au fond, un escalier en colimaçon (raide !) permet d’accéder au salon de thé-restaurant. Parquet clair, tables en bois sculpté, horloges à coucous, tableaux de famille ; on se croirait dans un chalet en Forêt noire ! Une banquette et ses coussins, des livres en allemand, un long tapis : gemütlich*** ! On est un peu serrés, rien de tel pour engager la conversation avec les nostalgiques de la gastronomie d’outre-Rhin …

Avec ces derniers frimas, la tuile-maison servie avec l’expresso ne suffit pas. Qu’à cela ne tienne ! On va se faire une douce violence et l’accompagner, à l’allemande, de Stücke**** de différents gâteaux : Forêt noire (ah ! l’appel de la forêt !), Strudel à la pomme ou au pavot, Streusel aux figues, Käseshane ou Sachertorte. Que du bon ! Mention spéciale à la première, légère et peu sucrée, aux fruits légèrement acidulés et à la chantilly délicatement parfumée au kirsch.
D’aucuns regrettent que la part diminue au fil des années : « Si ça continue, il ne restera plus que la griotte ! »

Pour conclure : coucou à nos amis allemands !

                                               www.kaffeehaus-paris.fr

* La Fédération des CFA regroupe 18 chœurs français et allemands, dont Paris.
** Formé en Allemagne, Ralf Edeler est un pâtissier globe-trotteur : Londres, Bruxelles puis Paris où il travaille notamment avec Pierre Hermé. Elu meilleur pâtissier en 2008, il revient à ses origines 5 ans plus tard avec cette exquise « maison de café » dédiée à « la gastronomie allemande et de l’Est ». Son fils Jeremy l’y a rejoint l’an dernier …
*** Confortable.  
**** Petits morceaux. 


Rome
26/02/2023

Caffè Greco

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Le 26 février 2023
Antico Caffè Greco, Via del Condotti, 286, 00185 Roma (Italie)
De 9h à 21h (10h en hiver) – Photo d’Alberto Pizzoli/Getty
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 17
Accueil : 14 
Ambiance : 15
Café : 16  
Prix d’un café : 7 € (2,50 € au comptoir)

Aux mots croisés du jour : « Un trafic à base de vols » (aérien)



Une place* fourmillante de touristes, clients argentés dévalisant les enseignes de luxe, vendeurs de marrons grillés et pickpockets à l’affût : notre escapade romaine est loin d’être un long Tibre** tranquille.

Heureusement, des salons feutrés nous offrent une pause bienvenue : ceux du Caffè Greco,établissement ancestral s’il en est***. Sans remonter à  l’antiquité, il date tout de même de 1760. Il doit son nom à son fondateur  grec, qui préparait le café décanté et non filtré comme alors en Italie.

Au XIXe siècle, artistes et écrivains étrangers s’installent dans ce quartier à l’occasion de leur Grand Tour****: le Caffè Greco devient leur salon. Autant dire que quand on s’assied, c’est un bout d’histoire que l’on s’offre. Qui sait : peut-être Liszt ou Goethe ont-ils posé leur séant sur ce siège velouté (et quelque peu défraîchi) ? Mythique, assurément ! Et suranné : petits guéridons marbrés en guise de tables, tentures rouges, miroirs dorés. Et plus de 300 œuvres sont exposées dans une enfilade de salles (9 !), soit la plus grande galerie d’art privée ouverte au public au monde*****. 

Ce matin, ce sont des hommes d’affaires et des touristes (dont nous !) 
Un serveur en queue de pie s’enquiert de notre commande. Du Prosecco pour être raccord avec ce cadre si Rome-antique ? Trop tôt ! Mon cher et tendre opte pour un (onctueux) cappuccino, tandis que je teste un (très raffiné) caffè au gingembre.
Mais tout n’a pas vieilli, les prix sont stratosphériques ! Si votre bourse n’est pas suffisamment garnie, préférez l’espresso pris au comptoir : beaucoup moins cher … et bien plus romain !

Pour conclure : un café à histoire(s)

www.caffegreco.it

* La Place d’Espagne, l’une des plus connues de Rome, avec ses escaliers jusqu’à l’église de la Trinité des Monts.
** Fleuve traversant Rome.      
*** C’est le deuxième plus ancien d’Italie (Le premier étant « le Florian » à Venise).

**** “Le Grand Tour » est le voyage effectué par les jeunes aristocrates pour parfaire leurs études alors fondées sur les humanités grecques et latines. En Italie avant tout, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Suisse. Au XIXè, il est l’apanage des amateurs d’art, collectionneurs et écrivains, dont Goethe et Alexandre Dumas.
On les retrouve sur les médaillons, plâtres et miniatures de la salle Omnibus où un groupe d’érudits se réunit chaque mois depuis 1940, pour publier des études relatives à la Capitale : la tradition littéraire perdure ainsi … 

***** La société Antico Caffè Greco a développé un parcours numérique pour la publication progressive sur les réseaux sociaux et le site web de la collection : peintures, bustes, bas-reliefs et statuettes reproduisant les visages des nombreux clients mais aussi, sonnets, notes, croquis et photos. Cf. Andersen, Apollinaire, Baudelaire, Berlioz, Bizet, Byron, Casanova, Goethe, Liszt, Mendelssohn, Strauss, Stendhal, Wagner, pour n’en citer que quelques-uns.


Rome
19/02/2023

Angelo

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Le 19 février 2023
Angelo Caffè, Via Venti Settembre, 25, 00185 Roma (Italie)
De 6h à 18h (7h à 15h le WE)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 17
Café : 17
Prix d’un café : 1 €  (Capuccino : 1,30 €)

Aux mots croisés du jour : « Bon gardien » (ange)


L’ange a son café : chez Angelo, dans le quartier des Ministères. Bon, ce n’est pas la Place Navone*, mais on est à deux pas de celle de la République et de Termini**.
Autant dire que les clients sont nombreux : ouvriers, artisans et employés des Ministères, mais aussi touristes à l’arrivée ou au départ. Ils sont légion à s’y précipiter.
Rush dans la ruche : dès l’ouverture, ils affluent par grappes entières au comptoir.
Les conversations vont bon train (la gare est à deux pas !)
Pourtant, même si elle est parfois un peu débordée, l’équipe reste souriante :
pas de stress, pas de flottement, une synchronisation parfaite (Mais comment font-ils ??!) 

Au milieu de cet afflux, on tente de passer commande dans un savant mél-ange d’anglais et de gestes. Heureusement, l’un des serveurs comprend qu’on est français ; il nous écoute avec une patience d’ange et prend les choses en main.

Une table se libère – elles sont peu nombreuses (on est dans un bistro typique de Rome avec ses contraintes d’espace !) et aussi hautes qu’étroites.
La salle est toute en longueur, mais claire avec ses carrelages bleu azur et ses baies vitrées. 
Notre ange gardien nous a repérés et nous apporte nos précieux nectars : point de Latte pour mon cher et tendre, mais un Capuccino qui s’en rapproche étonnamment, sans poudre de cacao et crémeux à souhait. Quant à moi, je savoure un espresso haut en saveurs …

Les ventres creux se régalent de spécialités préparées sur place avec des produits locaux : 
panini, petits biscuits traditionnels, cornetti***, fruits et même … english breakfast pour les inconditionnels 😉
Le tout à des prix toujours doux et populaires !

Pour conclure : allez-y, vous serez aux anges !

             https://www.facebook.com/dangelogastronomia/?locale=it_IT

* Elle est considérée par certains comme LA plus belle place de Rome. C’est en tout cas, la plus grande et surtout une des plus prisées ! Construite sur un ancien stade qui pouvait accueillir plus de 30 000 personnes au 1er siècle, l’architecture baroque y domine aujourd’hui. Autour de ses 3 fontaines, artistes et musiciens y créent par ailleurs une ambiance chaleureuse et festive.
** C’est la principale gare de Rome et la plus importante d’Italie (800 trains et 480 000 voyageurs chaque jour). 
*** A Rome, il ressemble à un croissant, mais ce n’est pas un croissant ; ce n’est pas une brioche non plus : c’est un cornetto (au pluriel, des cornetti). On le choisit au sucre, à la crème, à la confiture ou au chocolat.


Les Gobelins
12/02/2023

La Manufacture

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Le 12 février 2023
La Manufacture, 62 bd des Gobelins, 75 013 Paris
De 7h à minuit (8h à 23h30 le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 13 
Ambiance : 14
Café : 13  
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour : « Ne sont pas imprimés pour être lus » (Tissus)


La « Manufacture Royale des meubles et des tapisseries de la Couronne », c’est ce majestueux bâtiment où les meilleurs tapissiers, peintres, orfèvres, graveurs et ébénistes du Royaume avaient été regroupés par Colbert dès 1662*.
Actuellement dédiée à l’approvisionnement en tapisseries et tapis des palais officiels de la République, il est possible (et instructif !) de visiter les coulisses de ses ateliers de restauration*.

Quelques mètres plus haut, c’est une autre Manufacture qui nous attend … qui n’en a pas moins un lien avec la précédente : pour un peu, on se croirait dans l’atelier d’un de ses artisans. Les inscriptions d’« artiste cartonnier » et « maître licier tapissier » sont d’ailleurs toujours gravées sur le mur. Au fond, d’anciennes armoires dont les vitrines grillagées laissent apparaître de nombreuses fioles de teinture. Elles disposent aussi de longs et fins tiroirs aux vieilles étiquettes indiquant (dans une superbe écriture cursive tracée à la plume !) les noms des couleurs : « jaune caille », « jaune souffre », « jaune de Naples » etc. Quelques gros radiateurs en fonte et meubles rétro complètent le décor, ainsi que … d’énormes nounours, nombreux, et parfois installés dans des positions acrobatiques !

Des ouvriers s’accoudent au zinc, tandis que les habitués retrouvent leur place en salle … et les accros à la cibiche** celles en terrasse : c’est un bistrot populaire qui semble rallier tout le quartier .
Mon cher et tendre apprécie la mousse du crème, de bonne qualité (de plus en plus difficile à trouver !), mais le café lui-même a plus de force que de saveur ; je dirai même plus : il faut pas le chercher !

Pour conclure : un café de bonne facture.

          https://www.oubruncher.com/brunch-la-manufacture-75013-7592.php

* Au milieu du XVè siècle, Jehan Gobelin était un teinturier de laine réputé, installé près d’un moulin sur la Bièvre, connue pour ses qualités tinctoriales. Ses descendants agrandissent les ateliers qui sont rachetés en 1662 par Colbert, Ministre de Louis XIV, pour en faire une Manufacture Royale.
**  Terme ancien et familier pour désigner une cigarette.



 


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