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Un caféier dans mon salon
24/01/2021

Caféier

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Corona Café / 20

Dimanche 24 janvier 2021

Un caféier dans mon salon

 

Vingt semaines sans pouvoir aller au café ! Ca n’en finit pas …
Et si, pour tromper l’attente, on se lançait dans la caféiculture ?

Le caféier pousse dans les pays tropicaux ? Exit le balcon, bonjour le salon !
Il réclame une température de 18 à 25°C ? Nous aussi ! De la lumière ? Itou !
Il n’aime ni les rayons directs du soleil, ni les courants d’air ? Nous non plus ! 
On est vraiment faits pour s’entendre ! 😉
Coup de pot, il est facile à cultiver. Ah, bien sûr, il n’atteindra pas plusieurs mètres,
mais on héritera d’une plante à feuilles persistantes joliment décorative.    

Comment devenir un parfait caféier* ? Il faut :

  • Graines* (en magasin de jardinage) ou, pour les moins intrépides,
    jeune plant de café (dans les pépinières au printemps).
  • Pot plus haut que large, d’au moins 40 cm de diamètre et de profondeur
    pour une bonne croissance des racines, troué au fond pour le drainage.
  • Couche épaisse d’argile expansée pour la première strate.
  • Mélange de sable (1/3) et de terreau pour plantes vertes (2/3),
    sur un lit de gravillons maintenus humides ensuite.
  • Couche de billes d’argile enfin sur le dessus pour maintenir l’humidité
    … et décourager les chats !
  • Engrais liquide de type universel (tous les quinze jours d’avril à octobre).

Petit caféier deviendra grand pour peu qu’on lui offre chaleur, lumière et eau :
on n’oublie pas de l’arroser deux fois par semaine l’été, une l’hiver – mais sans pour autant
le laisser tremper dans sa soucoupe, sinon, gare au pourrissement des racines.

Après quelques mois, notre caféier ne se développe plus ? Il est à l’étroit !
On le rempote au printemps dans un contenant plus grand (Prudence avec ses racines, longues et fragiles).
Et quand l’opération n’est plus possible, un surfaçage suffit :
on change alors seulement les premiers centimètres de terre.

Il faut aussi tailler régulièrement son tronc pour le solidifier. Quand la pousse principale compte plus de 3 nœuds,
on l’étête au dessus du dernier : de nouvelles tiges apparaissent alors, dont on ne garde que la plus vigoureuse …

Un caféier peut mettre jusqu’à 7 ans pour produire des fruits. Un truc pour accélérer le processus ? Le stresser !
Avec moins d’eau – sans l’assécher tout de même -, ou une taille plus serrée, on génère la réaction idoine. CQFD !

https://www.youtube.com/watch?v=2qxW9iipg3c (Rempotage, 4’12)

* Le terme désigne autant l’arbuste que le propriétaire de la plantation.
** Appelées « cerises » qu’on fait tremper 48 h. On les plante alors à 4 cm de profondeur avant de les recouvrir de paille. Dans un endroit sombre à près de 25°, ils sont humidifiés régulièrement sans être détrempés et mettent jusqu’à 2 mois pour germer.


Cafe-fleuriste
17/01/2021

Desirée

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Corona Café / 19

Dimanche 17 janvier 2021

Désirée, 96 rue de Meaux, 75 019 Paris
De 9h à 19h, jusqu’à 13h le dimanche, fermé le lundi
Actuellement, et pour la dix-neuvième semaine depuis la pandémie,
vente uniquement à emporter et jusqu’à 17h (fleurs, café et gâteaux)
Prix du café-enlevé : 3,00 €

 

« Désirée » … comme la fin du Covid !
C’est aussi le nom de ce café-fleuriste, où l’on peut étancher sa soif et repartir un bouquet à la main.

Aux racines de ce bar à fleurs, deux amies qui géraient les achats de fromages AOC*. Jusqu’à ce que l’une d’elles, passionnée par les fleurs depuis sa plus tendre enfance, entraîne l’autre vers la filière horticole.
Toutes deux se reconvertissent et deviennent fleuristes. Elles réalisent bientôt, en côtoyant des producteurs,
que 85% des fleurs vendues dans l’hexagone proviennent de l’étranger.

C’est ainsi que leur vient l’idée d’une boutique où l’on ne trouverait que des fleurs françaises et de saison.
La première Désirée ouvre dans le 11e arrondissement**, suivie d’une seconde dans le 19è,
entre le Bassin de la Villette et les Buttes Chaumont.
Férues de nourriture saine, elles proposent aussi une formule autour d’un plat du jour à base de légumes et céréales,
avec pâtisseries et boissons pour l’accompagner.
Le cadre est minimaliste mais une jolie verrière sépare l’espace fleurs de celui de restauration :
ainsi les clients peuvent-ils profiter de l’ensemble de l’activité et les règles d’hygiène et de température être respectées.

L’entre prise était florissante … jusqu’à la crise sanitaire. Elles s’adaptent et mettent en place un système de commande
et retrait en magasin. Elles imaginent aussi des « paniers perchés » composés d’un bouquet, de légumes et de pâtisseries qui fleurent bon : de quoi remonter le moral des troupes !

En ce début d’année, des brassées d’anémones, renoncules, tulipes, œillets et mimosas égaient la partie droite jusqu’au trottoir. Derrière la vitrine de gauche, d’appétissants gâteaux invitent les gourmands à s’arrêter : moelleux au chocolat, marbrés et cookies. A chacune des deux portes, une simple table fait office de comptoir. Je passe commande d’un café.
Ce sera un filtre, le seul qu’elles proposent en ce moment, plutôt bon (malgré le gobelet en carton !), mais cher, très cher, trop cher *** : de quoi me mettre les nerfs … à fleur de peau ! Voilà pourquoi, malgré une idée originale, je ne pourrai les couvrir de fleurs : leurs prix donnent le verre-tige !!

https://desireefleurs.fr

* Appellation d’Origine Contrôlée, label permettant d’identifier un produit dont les étapes de fabrication sont réalisées dans une même zone géographique selon un savoir-faire reconnu.
** Désirée, 5 rue de la Folie Méricourt.        
*** A la brasserie d’en face, il est à … 1,30€ !


Paul Dequidt
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Corona Café / 18

Dimanche 10 janvier 2021

Aventurier-torréfacteur, histoire d’une vie …

Du rêve ! On veut du rêve !
Après deux confinements (bientôt trois ?), des voyages annulés et dix-huit semaines de fermeture des cafés,
on tourne en rond sous notre masque.
On veut de l’aventure, du risque, de la passion, du café – du vrai.
Des gens qui iraient le chercher aux quatre coins du monde au péril de leur vie …

Paul Dequidt est l’un d’eux, « torréfacteur aventurier », comme il se qualifie. Informaticien chez Damart au départ,
il travaillait sur les premiers ordinateurs à cartes perforées. Passé ensuite chez Grand’Mère (celle qui portait un blouson
de cuir et savait faire un bon café !), il a découvert ce produit … qui est devenu sa passion !

– Aventurier, parce que pour dénicher les meilleurs arabicas, il parcourt sans cesse le globe. «  El Gringo*, c’est moi ! »,
se plait-il d’ailleurs à dire. En près de 40 ans, il a exploré des terres hostiles, découvert les tribus les plus reculées
et vécu des guet-apens. Ces expériences, il les partage avec ses clients, à travers ses mailings, son blog, ses livres.
« Je me suis fait tirer ­dessus plusieurs fois ; j’ai toujours aimé les expéditions qui me mettent en danger », dit-il.
Et, son chapeau à larges bords vissé sur la tête, il reprend ses récits de voyages dans des terres inconnues
où il rencontre des peuplades qui n’ont jamais eu de contact avec nos sociétés modernes.

– Torréfacteur dans son garage près de Lille au début ; son entreprise** comporte à présent une brûlerie de cafés précieux, où il ne torréfie que de grands crus d’arabicas … et moult autres bâtiments !

– Torré-facteur pourrait-il ajouter, car il ne le vend que par correspondance – et maintenant sur internet (il s’est même mis aux dosettes !) Mais aussi, as du marketing : au delà de la qualité de son café et des cadeaux qu’il offre dès le premier colis, il établit une relation très personnelle avec ses clients en se mettant en scène avec sa famille. En leur faisant suivre leurs aventures au fil des années***, il les fidélise. Et en les ouvrant à d’autres cultures, il leur offre du rêve. Le voilà donc,
celui-que nous cherchions ! Ce rêve a un prix car il va le chercher les armes à la main … gare au coup de fusil !

https://www.pauldequidt.com

* Référence à la célèbre publicité de Jacques Vabres après 85,
où cet expert de la sélection des grains parcourait la planète à la recherche des meilleurs cafés.
** Créée en 1983 ; chiffre d’affaires de plus de 17 millions d’euros en 2018.
*** ­« Un avion en perdition en Ethiopie », « Kidnappé par des Samburu au Kenya », « Les féticheuses Vaudou
au Togo », « Incarcérés au Cameroun », « Guérilla au Guatemala », « L’enfer vert des Yanomami » etc.


Cassette, rue de Rennes
03/01/2021

Cassette

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Corona Café / 17

Dimanche 3 janvier 2021

Cassette, 73 rue de Rennes, 75 006 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h à l’ordinaire,
actuellement et pour la dix-septième semaine depuis la pandémie,
du mercredi au dimanche de 12h à 20h :
vente uniquement à emporter (boissons, huîtres et crêpes)
Prix du café-enlevé : 1,60 €

L’Assoiffé dégringole la rue de Rennes de Montparnasse jusqu’au Cassette* :              

Au secours ! Au secours ! A l’assassin ! Au meurtrier !
Juste Ciel ! Je suis déshydraté, on m’a asséché le gosier, on m’a lyophilisé !
Qui est ce Covid ? D’où vient-il ? Où se cache-t-il ?
Comment faire pour l’arrêter ? Où me faire vacciner ?
Depuis que je suis masqué, mon esprit est troublé ;
j’ignore où je suis, qui je suis et ce que je fais.
Qu’on me donne un café !
Euh ? Que dites-vous ? Je suis arrivé ?

C’est un mirage, une oasis : ma Cassette !
Elle vient d’avoir 100 ans ? On ne le dirait point !
Elle est si joliment fleurie et colorée avec ses plantes luxuriantes**, ses parasols bariolés et ses drôles d’animaux chapeautés. Au loin, les cloches des bien nommées Notre-Dame-des-Champs et Saint-Germain-des-Prés se font écho ;
pour un peu, on se croirait au bout du monde.
Mais je suis loin d’être seul ; sa champêtre terrasse est visiblement très prisée. A distance réglementaire, chacun attend paisiblement son tour, que dis-je : son Graal ! Il fait un froid de gueux, les chauds breuvages sont ardemment espérés. 
Le garçon s’active derrière sa rangée de tables transformées en comptoir …

Cassette : « coffret destiné à conserver des objets précieux ».
Jamais taverne n’aura si bien porté son nom, tant il est vrai que le Café est désormais devenu un trésor.
Et en ce jour glacial, une telle découverte a de quoi réchauffer le cœur !

https://www.cafecassette.com

* Librement inspiré de l’Avare de Molière (Monologue d’Harpagon, acte IV, scène 7)
** Artificielles et donc quelque peu kitsch … mais non dépourvues de charme 😉


Père Noêl : le dernier recours ?
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Corona Café / 16

Jeudi 24 décembre 2020

Lettre au Père Noël

Cette année encore, le Père Noël a reçu des lettres par milliers.
L’une a tout particulièrement retenu son attention :
celle de la gérante du Café du Cheval Blanc, dans le Territoire de Belfort.

Cher Père Noël,

Cela va certainement te paraître bizarre car j’ai largement passé l’âge d’écrire au Père Noël. Je ne suis même pas certaine d’ailleurs de l’avoir fait un jour. Donc pour la première fois, à 57 ans, je t’envoie une lettre au nom de tous les bistrotiers de France.

Ce ne sont pas des aides dont nous avons besoin, nous voudrions juste pouvoir travailler. Nous voulons reprendre notre place derrière le comptoir, accueillir nos clients avec le sourire et un petit mot pour chacun. Parce que malgré tout ce qu’on pense
des gens qui fréquentent les bars, ce n’est pas seulement pour boire qu’ils viennent, mais avant tout parce que ce sont des lieux d’échanges. Des endroits où se retrouvent des personnes de milieux social, familial et professionnel différents qui n’auraient jamais eu l’occasion de se rencontrer sinon.

Pour les 200 000 patrons de bars-restos que nous sommes, le plus beau cadeau que tu pourrais nous faire serait l’autorisation
de rouvrir nos établissements. J’espère très très fort, cher Père Noël, qu’il fera partie de ta distribution.

Alors ce soir à 19h, quand Gibus et moi tirerons le rideau de notre petite vente à emporter, nous ferons comme les enfants
quand ils étaient petits : nous déposerons un verre de vin pour toi et 9 carottes pour Rudolph, Tornade, Danseuse, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Tonnerre et Eclair, au pied du sapin, devant notre bistrot. Puis nous rentrerons chez nous en rêvant
à la bonne surprise que nous trouverons demain matin.

Avec toute mon affection, cher Père Noël, ValH … parce que l’enfance dure toute la vie.

Le légendaire vieillard va-t-il exaucer ses vœux ?
Bientôt 16 semaines de fermeture, on en annonce 4 de plus – voire davantage ! 
Le service de vente à emporter ? Il a permis à Val’ de voir du monde mais n’a pas rempli pas sa caisse. Les subventions ?
Un pis-aller. Notre gérante accuse le coup autant que le coût. Elle compte sur la magie de Noël …

https://www.facebook.com/CAFEDUCHEVALBLANCMorvillarsValGibus/


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