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Consigne gare de l'ESt
13/09/2020

La Consigne

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Dimanche 13 septembre 2020 

La Consigne, Gare de l’Est, rue d’Alsace, 75010 Paris
Tous les jours, de 8h30 à 21h (9h30 le dimanche)
Prix de l’expresso : 2,90 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Doublé au quotidien » (train)

 

Consignés ! Le Covid 19 repart à un train d’enfer ; si on ne se met pas tous aux abris, au train où vont les choses,
on risque un nouveau confinement. Mais où trouver une consigne ? Dans une gare bien sûr !

Sur les pavés de la cour d’honneur de la Gare de l’est, quelques tables invitent à se poser. C’est la terrasse d’une brasserie installée à l’entrée du grand hall, en lieu et place de l’ancienne consigne dont elle a repris le nom.
N’allez pas pour autant imaginer un cadre banal, bien au contraire.
Une hauteur sous plafond impressionnante, un imposant comptoir Art nouveau, deux immenses tableaux ferroviaires*
et pour accéder au premier étage, un escalier monumental. On en serait presque intimidés, d’autant que les tables sont recouvertes de nappes immaculées. Sans doute faut-il mener grand train pour s’y asseoir …

Pas forcément. Avoir un certain train de vie certes, comptez plutôt un tarif de première classe, mais on n’est pas non plus au Train bleu**. Et puis, c’est presque un passage obligé pour qui veut attendre son train, passer le temps entre deux correspondances ou fêter des retrouvailles à l’arrivée : c’est l’unique brasserie de la gare. Députés européens pour Bruxelles ou Strasbourg, hommes d’affaires pour l’Allemagne ou le Luxembourg, familles pour le Grand Est ou barons
du rail*** avant de reprendre leur cabine de train, tout le monde s’y croise.

L’ambiance est feutrée. On chuchote, on pianote sur son téléphone ou son ordinateur,
on se plonge dans un roman de gare ou un recueil de poésies :

«  Le temps nous égare, le temps nous étreint,
    Le temps nous est gare, le temps nous est train » ****

Pour conclure : une carte qui chemine haut.

http://brasserie-laconsigne.fr

* Une vieille locomotive au charbon et l’incontournable horloge de la gare au siècle dernier.
** Restaurant gastronomique de la Gare de Lyon.
*** Conducteurs de train.
**** Jacques Prévert.


Bistrot du Quartier latin
06/09/2020

L’Annexe

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Dimanche 6 septembre 2020 

L’Annexe, 22 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h
Prix de l’expresso : 2,40 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont quitté l’école depuis longtemps » (encriers)

 

C’est la rentrée : on se rue sur l’Annexe de la rue des Ecoles !
Un bistrot bien sûr, où les instit’ épuisés trouvent un peu de répit. Faire la classe masqué, ce n’est pas une sinécure,
or c’est le seul endroit où l’on peut l’enlever ; aucun inventeur n’a encore trouvé le moyen de boire avec !

Au Quartier latin, des tables s’étirent sur le trottoir à l’angle de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève :
n’hésitez pas à Rentrée. 
Passé le tonneau et son désormais traditionnel flacon de gel hydro alcoolique, on découvre une vaste salle
bordée de larges baies vitrées et murs de briques.
Vous venez en groupe ? La longue table industrielle à manivelle et engrenages sera parfaite.
Vous aimez les objets détournés ? Le billot de boucher récupéré pour le service vous amusera tout autant.
A moins que ce ne soient les plaques émaillées qu’un artiste a joliment assemblées. Il a joué sur tous les tableaux : métropolitain, avec celles de la ligne 10 voisine, publicitaire, sur le thème des apéritifs, et routier. Sachant qu’avec
ce dernier, les panneaux de signalisation peuvent judicieusement servir de piqûre de rappel à ceux qui reprendraient
le volant en ayant un peu forcé sur les précédents.

Au comptoir, il y a de l’ambiance ; quelques habitués s’offrent visiblement une bonne tranche de rigolade.
Avec leurs bottes, tabliers et bérets noirs, ils sont aussi pittoresques qu’inattendus ici, au coeur de la capitale.
Et le serveur, haut en couleur lui aussi, n’est pas en reste ; il faut dire qu’il est à bonne école.
Il n’en oublie pas moins notre nectar qu’il prépare avec soin. Son café est bien tassé, bien serré, et malgré
une attaque un peu brutale, s’avère avoir beaucoup de corps ensuite.
Aucune ombre au tableau, en somme … y compris au niveau de l’addition.

Cet Authre** Bistrot est l’annexe de la Petite Périgourdine, brasserie installée en face.
Tous deux ont été rachetés par un bougnat … d’où la présence d’aligot à la carte tout autant que de magret et foie gras
– sans oublier quelques bonnes bouteilles. Alors, si vous n’êtes pas végétariens, prof-itez en!

Pour conclure : une adresse maîtresse, que dire … une instit’ution !

https://www.facebook.com/pages/category/French-Restaurant/L-Annexe-de-La-Petite-Périgourdine-Paris-5-289457201252926/

* Suite aux mesures drastiques prises avec le rebond de la pandémie.           
 ** Autre plaque émaillée du décor, au nom d’une rivière auvergnate, qui coule dans le Cantal. 


Terrasse à Mauvezin
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Dimanche 2 août 2020

Le Grand Café du Printemps, 2 place Verdun, 32 120 Mauvezin
Tous les jours « du matin au soir »
Prix de l’expresso : 1,30 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Arrive sans précipitation » (sécheresse)

Face à l’esplanade de l’ancien château*, le Grand Café du Printemps est un incontournable. 
Il a abrité le premier cinéma du village en 1924 … et semble figé dans le temps depuis !
Sa grande terrasse ombragée est toujours prisée, particulièrement quand le cagnard assomme le village.
Et notamment aujourd’hui : il fait 39° !

Un freluquet vieillard s’y dirige tranquillement.
– Eh bé, v’là le jeune homme !, sourit Annie, la patronne.
– Attention, v’là l’Antiquité ! prévient-il en pénétrant sous la tonnelle.
Il aborde une famille de touristes avec un large sourire :
– Moi, j’ai 94 ans et mes 100 ans, je vais y arriver : je partirai quand il faudra, mais pas avant !
Vous savez ce que c’est qu’une carne ? C’est invendable et ça sert à rien. Eh bé moi, j’suis une carne.
Et d’ajouter avec un clin d’œil complice : les vieux, faudrait s’en débarrasser dès qu’ils sont pitchous**.
Allez, roulez jeunesse !
Puis il se tourne vers un couple attablé plus au fond :
– Vous savez le remède miracle qui m’fait marcher sans canne pour 3,11 € par mois ?
C’est l’aspirine ! Et ma mémoire, elle a pas besoin d’ordinateur ! Allez, adiou !
Il repart alors, visiblement ravi de sa prestation : un vrai Gascon !***
Un habitué lève les yeux au ciel :
– Y nous épuise, faut faire quelque chose. Comment qu’on l’débranche ?
Avec lui, ils sont une demi-douzaine de papys à commenter les résultats du dernier match de rugby
de leur accent rocailleux …

Bientôt midi : notre avenante patronne disparaît pour s’enquérir du repas.
Le café fait aussi restaurant – oh, pas un étoilé, mais une cuisine simple et familiale à base de produits locaux.
On y propose un déjeuner à prix fixe composé de 3 plats et un quart de vin en pichet :
melon de Lectoure, jambon cru ou foie gras de canard maison ;
magret, confit ou cassoulet accompagnés de pommes de terre sautées à l’ail de Mauvezin et tomates desséchées 
et la fameuse croustade**** en guise de dessert.
Ici, le bonheur est dans l’assiette et l’authenticité au bout de la fourchette ! 

Pour conclure : un Gascon qui tient ses promesses.

https://www.facebook.com/grandcafeduprintemps/

*  L’ancienne forteresse du village, redoutée des alentours, lui valut son nom de « Mauvais voisin » (en occitan : mau vesin)
**  Enfants.                                              
*** Fanfaron, hâbleur.                                           
**** Tarte aux pommes régionale.


Montauban-de-Bretagne
28/07/2020

Le Café des Sports

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Dimanche 26 juillet 2020
Le Café des Sports, 3 rue du Général de Gaulle, 35 360 Montauban-de-Bretagne
Tous les jours de 7h à 21h (8h le WE)
Prix de l’expresso : 1,20 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Ont souvent une fièvre de cheval » (turfistes)

Il fait soif ! Partis aux horreurs* pour un interminable voyage jusqu’à Montauban de Gascogne, notre gosier est déjà sec. Mais trouverons nous de quoi nous désaltérer à une heure si matinale … un dimanche de surcroit ?
A droite de la voie rapide se dresse un clocher tout proche, celui de Montauban de Bretagne : un signe !

Gagné ! Le café du village est ouvert. Plutôt banal de l’extérieur, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Et là, surprise : la déco est bien plus au goût du jour à l’intérieur, avec beaucoup d’espace et de lumière – mention spéciale
à la verrière en pyramide de la pièce du fond. Mais surtout quelle ambiance ! Chaleureuse et bon enfant dans la première
salle noire de monde. A croire que tous les Montalbanais** s’y sont donnés rendez-vous ! Les plus anciens sont
dûment chapeautés, jour du Seigneur oblige. Un petit verre de blanc pour chacun et les échanges fusent :

– Tu crois en Dieu, toi ? Eh ben, t’es pas rancunier !
– J’ai dit je crois, j’ai pas dit qu’j’étais sûr … Eh, le Gwe, remets-moi un coup ! ***
– C’est çà : quand ton verre est plein, tu le vides et quand il est vide, tu le plains …
– Dis voir Imogène, tes prothèses visuelles t’as pas c’te jour ?
– Ah, gast ! J’oublie toujours quelque chose ; la seule chose que je n’oublie pas, c’est d’oublier quelque chose …

Dans la pièce voisine, des jeunes disputent une partie de billard tandis qu’un turfomaniaque remplit fébrilement ses grilles,
ses journaux étalés devant de lui.
Ici, c’est LE coeur du bourg ; on s’y retrouve  au quotidien mais pas seulement. Toute l’année est rythmée par des soirées : de la galette des rois à la Saint-Sylvestre en passant par la Saint-Patrick, la fête de la musique, Halloween et le Beaujolais nouveau – sans compter les spéciales karaokés, latinos ou despérados.

Si le service est un peu débordé, la gentillesse est de mise. Mais ne demandez pas croissants ou tartines ;
il faut aller les chercher soi-même, comme souvent dans la région, à la boulangerie (heureusement) voisine****.
Le petit noir a du caractère, le lait du crème est servi à part dans un charmant petit pot et les biscuits qui les accompagnent sont délicieusement craquants. Vous préférez un Perrier ? Ne soyez pas surpris de voir arriver une « Plancoët intense » :
c’est sa cousine bretonne !

Pour conclure : lever le coude, c’est du sport.

https://www.facebook.com/pages/category/Sports-Bar/Le-BDS-Bar-Des-Sports  

*  Aux aurores ! 😉        
** Habitants de Montauban-de-Bretagne (environ 6 000)     
*** Sers-moi à boire !
**** « Aux Délices de Montauban », ouverte tous les jours de 6h30 à 20h … et dont le nom tient ses promesses !


Pesked, la rhumerie de Plouguiel
21/07/2020

Café Pesked

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Dimanche 19 juillet 2020
Café Pesked*, 21 rue du Port, La Roche jaune, 22 220 Plouguiel
Du mercredi au dimanche, tous les jours pendant les vacances scolaires
Prix de l’expresso : 1,50 €

Aux mots croisés du jour, la meilleure def’ :
« Des gars des eaux » (Marins).

 

La petite route dégringole jusqu’au port de La Roche Jaune**. Sa particularité ? Elle est submersible : chaque mois, le Jaudy la recouvre entièrement jusqu’à s’inviter parfois dans les maisons. Emile a vécu enfant au Pesked et se souvient avoir vu
la mer y entrer et venir jusqu’au pied du lit. L’ancienne cabane de pêcheurs est devenue café-restaurant, mais les grandes marées*** rythment toujours les mois. Il vaut donc mieux surveiller leurs coefficients avant d’y faire escale et prévoir de grandes bottes, voire un canot pour accoster jusqu’au perron !

Une fois rendu, on est au bout du monde : les pieds dans l’eau ou leurs doigts en éventail, on profite de la vue sur l’estuaire et ses « plates**** ». Si l’extérieur peut paraître banal, dès le seuil franchi, on est sous le charme : les couleurs bigarrées,
le joyeux bric à brac d’objets marins et le comptoir aux allures de bar des îles avec son toit de paille. Tellement pittoresque que bien des films ont d’ailleurs été tournés ici.

Quelques plaisanciers et randonneurs (on est sur le GR 34), mais pas de hordes de touristes. Les clients sont surtout
des Rochois, pêcheurs ou retraités, ostréiculteurs ou cultivateurs bio (dont quelques figures locales particulièrement expressives !) On échange des infos entre voisins ou on trinque dans un joyeux brouhaha (ce doit être le rhum !)
Des étudiants étrangers venus apprendre notre langue assurent le service : simple et convivial, parfois approximatif,
mais c’est finalement bien dans l’esprit de la maison !

Si l’on peut boire un café (accompagné de sa mini galette Saint-Michel toute au beurre !) ou une bière du cru*****,
la spécialité, ce sont les rhums arrangés maison : canneberge, gingembre, miel, figue, ananas, dattes, cannelle, kumquat
et autres. Souvenir des Antilles où la patronne a passé son enfance avant de s’installer au Québec comme boulangère
puis guide de chiens de traîneau … mais c’est une autre histoire !
Un petit creux ? Cap sur les ressources locales : bar grillé, moules de bouchot, homard entier, palourdes farcies, huîtres
du coin (l’ostréiculteur est à 200m) … mais une addition qui a parfois le goût de la mer : salée !

Pour conclure : ici, tous les chemins mènent à rhum.

https://www.facebook.com/Le-Café-Pesked

* Pesked (prononcer « pesket ») : poissons, en breton.  
** Nom en lien avec les lichens qui recouvrent les rochers. A moins que ce ne soit avec l’infidélité associée à cette couleur : on sait que les marins partaient pour de longs mois …
*** A la pleine lune et la nouvelle lune, lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont dans le même axe : l’influence des corps célestes s’additionne et les marées sont de plus grande amplitude.
**** Bateaux ostréicoles.  
***** « La Philomenn » de Tréguier (petite ville de caractère toute proche).


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