Ten Belles

Le 3 octobre 2021
Ten Belles, 10 rue de la Grange aux Belles, 75010 Paris
De 8h à 17h en semaine, 9h à 18h le week-end
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 13
Ambiance : 15
Café : 17 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Est à Londres » (east)

 

Ten Belles ? C’est le nom d’un coffee-shop ouvert par deux anglaises*, en référence au numéro et au nom de la rue ET en souvenir d’un pub de l’est londonien fréquenté par elles autrefois. Dans le quartier du canal Saint-Martin, il est incontournable. A côté d’un fleuriste dont les plantes s’étalent largement sur le trottoir, de hautes fenêtres éclairent son étroite façade. It’s raining again : on est heureux de s’y réfugier pour se mettre au sec !

L’intérieur est un peu étriqué mais lumineux. Avec ses meubles en bois aux pieds de couleurs vives, il est chaleureux bien que rudimentaire. Face aux banquettes et tabourets, on compte une douzaine de (toutes) petites tables rondes : 3 sur le trottoir, autant face au comptoir, 2 dans l’arrière salle et 4 dans la mezzanine, soit le double de convives au maximum – pas plus, mais guère moins !

Un doux parfum de café fraîchement torréfié flotte dans l’air. Tout droit venu de la brûlerie de Belleville**, il se révèle digne d’un grand cru. Le Latte de mon cher et tendre est d’aussi bonne facture et son dessin parfaitement exécuté ; dommage que la mousse ne soit pas plus crémeuse …

D’autres bonnes effluves nous parviennent, celles des douceurs confectionnées sur place – aux accents british, of course : cookies, scones, muffins, banana bread, cakes en tout genres … dont le fameux carotte cake glacé au beurre de cacahuète !
A midi, l’ardoise affiche une soupe, une salade et deux sandwiches dont un grillé – avec une mention spéciale pour le pain au levain dont la croûte bien foncée et la mie aérée ravissent les amateurs …

Pour conclure : rien ne cloche*** !

https://www.tenbelles.com

* Le duo en a ouvert deux autres : 53 rue du Cherche-Midi dans le VIè et 17 rue Bréguet dans le XIè.
** Torréfacteur de café frais et d’assemblage de spécialité, il s’adresse aux particuliers et aux professionnels.
NB. On peut aussi assister à la torréfaction (14b Rue Lally-Tollendal, XIXè) et participer à des cupping.
*** Traduction de « bell » en anglais 😉




Café Mulot

Le 26 septembre 2021
Café Mulot, 6 place des Vosges, 75004 Paris
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h – Accessible
Note globale : 16
Situation : 17
Cadre : 16
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 15 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour : « Vers à pieds » (alexandrin)

 

Et si on prenait notre café chez Victor Hugo ?
Sa maison est nichée sous les arcades de la place des Vosges, au cœur du Marais.
S’il y vécut de 1832 à 1848, elle a depuis été transformée en musée et, après d’importants travaux, rouvert ses portes cet été. On retrouve l’intérieur reconstitué, mais aussi, et c’est nouveau … un café* !

La salle** est aménagée dans les anciennes remises à carrosses. Elle est ornée de colonnes de pierre et de baies vitrées largement ouvertes sur la cour. Son plafond  framboise est de la couleur du mobilier extérieur. Le mur est recouvert d’une toile murale peinte au fusain, évoquant les travailleurs de la mer et inspirée des cahiers de dessin de l’écrivain. Quant au comptoir, il regorge de gourmandises salées et sucrées. Ce sont celles d’un célèbre pâtissier-traiteur de Saint Germain des Prés***. Tout est fait maison avec des plats signatures, comme le croque, le kouglof et l’éclair vanille-fraise auxquels il est difficile de résister …

Il bénéficie même d’une terrasse****, le lycée professionnel voisin ayant cédé sa cour : plantée de rosiers et agrémentée d’une fontaine dessinée par l’auteur lui-même, voilà de quoi faire le bonheur des parisiens confinés. Oui, je sais, ils peuvent à nouveau circuler librement, mais leurs appartements sont souvent tellement exigus qu’ils ont toujours l’impression de l’être un peu ! Savourer son expresso à l’ombre du figuier ou des châtaigniers est donc un vrai luxe pour la plupart.

Loin de l’agitation tumultueuse de la capitale, les visiteurs du musée et promeneurs de passage, mais aussi habitants du quartier ou enseignants de l’école maternelle voisine peuvent profiter de ce nouveau havre de sérénité. Bercés par le ruissellement de l’eau, les voilà bientôt hors du temps … bien loin des contingences de la rentrée !

Pour conclure : un café roman-tique.

https://www.cafe-mulot.com/

* Accessible sans visiter le musée.
**30 places assises.
*** La maison Mulot.
**** 40 places assises.




Gazoline Stand

Le 19 septembre 2021
Gazoline Stand, 17 bd des Invalides, 75 007 Paris
De 6h à minuit, sauf le dimanche
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 10
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 16 
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Contre-la-montre » (poignet)

 

« Gazoline Stand » : en français, « station essence ». Quel rapport avec le café ? 
C’était une station service ; depuis 10 jours, c’est aussi un coffee shop.
Un coup de pompe ? C’est le moment de faire le plein d’essence(s) !

Devant le large trottoir, un (énergique) pompiste brique les pompes. Avisant notre regard interloqué, il nous accueille chaleureusement et nous explique le concept : vous êtes en roue libre, vous perdez les pédales ?
On vous sert un remontant : essence pour la voiture, air pour les pneus du vélo, boisson pour vous. Gonflé, non ?

Le cadre est comme celui d’une bicyclette : sobre. Et minimaliste : dans la salle lilliputienne, il est impossible de s’asseoir – à moins de s’installer derrière l’ordinateur ! De fait, on y vient juste pour choisir ses achats et passer commande au (minuscule) comptoir. Pour la dégustation, c’est à l’extérieur. Quatre tables de pique-nique en alu qu’on enjambe pour prendre place sur l’un des bancs.

Notre commande est prête : le temps de s’extirper, on la récupère sur le rebord de la fenêtre ; des sachets de sucre et touillettes en bois y sont aussi à disposition. Les gobelets sont en carton mais joliment ornés de mains servant du café avec des pistolets de pompe à essence.
Par ailleurs, l’expresso a du caractère, sans être agressif. Ca ne m’étonne pas, mon œil (exercé !) a immédiatement repéré une rutilante Victoria Arduino*: ils en connaissent un rayon, c’est le haut de gamme des machines !
Par contre, mon cher et tendre regrette l’absence de mousse.
– Ils ont peur que la mousse tache, suggère notre voisin goguenard !
En cas d’hypoglycémie, on change de braquet : sandwiches, glaces, crêpes ou viennoiseries.
Et par forte chaleur, on réclame de l’E.P.O**.

Pour conclure : idéal pour un plein d’essence et des sens.

A suivre @thegazolinestand

* Etonnante machine à café italienne toute en cuivre, élégamment coiffée d’un aigle déployant ses ailes.
Cf. http://lescafesdottilie.fr/aux-vieux-garcons-paris/  
** Eau Potable Ordinaire ! Ne pas confondre avec l’ErythroPOïétine, utilisée par les tricheurs en compétition : 
cette hormone entraîne l’augmentation du nombre de globules rouges et donc la quantité d’oxygène alimentant
les muscles, avec le risque d’épaississement du sang et de vaisseaux bouchés.




Le Magnolia d’Eden

Le 12 septembre 2021

Le Magnolia d’Eden, 29 rue Saint-Blaise, 75020 Paris
De 8h à 2h (Fermé le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 11 
Prix d’un café : 2,20 € 

Aux mots croisés du jour : « Façon de compter sur ses doigts » (tâtons)

 

Des magnolias à Paris ? Pourtant, on n’est pas au jardin des Serres d’Auteuil*, ni au Louvre ou au Palais royal, mais au cœur de l’ancien village de Charonne**, dans le nord-est de la capitale. En remontant la rue Saint-Blaise, piétonne et pavée à cet endroit, on aperçoit l’église Saint-Germain-de-Charonne*** dressée sur la colline. Autour de nous, maisons et jardinets lui donnent un charme provincial …

Sur une placette qui fleure bon la vie de cocagne, se trouve notre bistrot du jour : sa salle minuscule ne peut contenir que quelques tables et chaises. Qu’importe ! Ce sont ses terrasses qui attirent. La première est fermée et chauffée, idéale pour l’hiver. La seconde s’étale à l’ombre des magnolias ornés d’ampoules multicolores : il y a comme un air de fête !

C’est ici qu’on s’installe par beau temps … et on y est nombreux aujourd’hui : habitants du quartier et touristes désireux de découvrir l’un des derniers témoins du Paris rural**** – dont ceux de l’auberge de jeunesse voisine. Pendant la semaine, c’est le tour des parents de l’école toute proche, une fois déposés leurs petits d’hommes, et des collégiens et professeurs du collège Saint-Blaise. Plus insolite : les camarades du Parti dont la permanence donne … sur la terrasse ! On peut dire qu’ils ne manquent pas de sens pratique. Ni d’humour d’ailleurs si l’on en croit le conseil du jour d’une des permanentes : ton patron te fait des avances ? Profite-en pour lui en demander une !

L’ambiance est bon enfant, cosmopolite et conviviale. A mille lieues de la circulation et des buildings semble-t-il.
Et pourtant …

Pour conclure : l’âme de Paname ..

https://le-magnolia-deden.business.site

* Élégant jardin du XIXè siècle situé Porte d’Auteuil, célèbre pour sa grande serre tropicale.
** Avant son annexion à Paris en 1860, on y trouvait les demeures de riches parisiens qui appréciaient ses paysages de campagne et sa situation à flanc de colline. C’est aujourd’hui une zone protégée.
*** Pleine de charme avec son clocher du XIIIè siècle et son cimetière attenant, l’un des 2 derniers de Paris.
**** Avec la rue Berton, au pied de la Maison de Balzac, dans le XVIè arrondissement.




Café Lapérouse

Le 5 septembre 2021
Café Lapérouse, Hôtel de la Marine, 2 place de la Concorde, 75008 Paris
Tous les jours de 8h30 à minuit
Note globale : 15
Situation : 17
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 13 
Prix d’un café : 5,00 €

Aux mots croisés du jour : « On peut y être mené en bateau » (île)

 

Amarré place de la Concorde, l’Hôtel de la Marine est bâti au XVIIIe siècle par le Premier architecte du Roi. En 1798, il devient le siège du Ministère de la Marine*, puis musée 200 ans plus tard. Après 4 ans de restauration, il a rouvert ses portes en juin dernier … avec un nouveau café**, « Limonadier du Roi depuis 1766 » !

Nous voilà donc au cœur de Paris … et de son principal nœud de circulation ! Pourtant, quand ils y accèdent depuis les arcades de la place ou bien par la rue Royale, les explorateurs découvrent une véritable oasis de calme. C’est ici qu’il faut s’installer ! Certes, les salons intérieurs sont somptueux et appellent au voyage, hommage à La Pérouse*** : fauteuils coquillages – tout comme le bar qui en est recouvert -, suspensions poissons et bateaux dessinés aux murs. Mais l’ensemble est trop chargé. Et de toute façon, ils ne sont accessibles qu’à l’heure du déjeuner, de même que la seconde terrasse côté Place de la Concorde.

Nous nous installons donc dans la cour d’honneur : fleurs sur les tables, coussins sur les banquettes ; non seulement l’architecture est sublime mais le cadre soigné !
En costume noir inspiré du XVIIIè (siècle !), avec jaquette à boutons dorés, la serveuse se consacre aux âmes matinales venues se retrouver autour d’un petit déjeuner : jus de fruit, boisson chaude, viennoiserie, toasts, œuf à la coque estampillé « Lapérouse » et précoupé par ses soins avec un toque œuf****, étonnant mais visiblement efficace. Ornée de bleu (marine, il va sans dire !), la vaisselle est siglée – comme le sucre et le chocolat qui accompagnent mon expresso.
Chic et raffiné, donc … mais attention au coup de canon : avant de prendre le large, il faut sortir les grosses coupures !

Pour conclure : une escale à ne pas manquer !

https://www.hotel-de-la-marine.paris/Autour-de-la-visite/Gastronomie/Le-Cafe-Laperouse

* Où le Service Hydrographique et Océanique de la Marine a eu des bureaux : mon père y officiait il fut un temps quand il ne sillonnait pas les mers sur le d’Entrecasteaux ou le Lapérouse …
** Egalement un restaurant et son célèbre chef, et très bientôt, une cave, une épicerie fine, une chocolaterie et un glacier.
*** Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788) est un officier et grand navigateur français. Originaire d’une famille noble d’Albi, il s’engage dans la Marine royale. En 1785, Louis XVI le choisit pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l’océan Pacifique. Mais trois ans après son départ de Brest,  elle disparaît à Vanikoro. Après le naufrage, le vice-amiral d’Entrecasteaux dirige des secours, en vain (1791-1794). Le mystère est (en partie) levé en 1828, avec la découverte de l’épave de L’Astrolabe par Dumont d’Urville, puis de La Boussole par Discombe en 1964.
**** Le toque œuf, un objet du quotidien (2’23) : https://www.youtube.com/watch?v=TCnRwivZgqg




Trêve estivale

La trêve ? Le rêve !

Finie la trépidante vie parisienne et sa course contre la montre !
Oubliés les z’écrans ! S’ils nous ont bien souvent sauvé la mise ces dix-huit derniers mois – pandémie oblige – ,
bonjour la fatigue visuelle, les maux de tête et autres douleurs à la nuque, aux épaules, aux poignets et aux mains !

A présent, cap sur le farniente … et la découverte de nouveaux cafés 😉
Pour nous, ils seront bretons, mais nous en garderons le secret :
je reprendrai la plume à la rentrée.

Il fait trop chaud ?

. Première option : le café glacé.
A l’origine,  le mazagran. Préparé à partir de sirop de café et d’eau fraîche, il est servi dans un verre haut et étroit.
Les troupes françaises le découvrent en 1837, quand l’Algérie leur cède la citadelle du même nom.
Cette boisson connaît deux variantes avec du rhum :
celle des autrichiens qui y ajoutent des glaçons et celle des portugais avec du citron.
Dans l’hexagone, certains cafés en vogue le servent mais on peut aussi le fabriquer :
soit on l’infuse froid, soit on ajoute simplement quelques glaçons.

. Second option : le café frappé.
Bien plus récent et d’origine grecque*, il doit son nom au fait qu’il est secoué pour obtenir une mousse épaisse devenue sa marque de fabrique. On le prépare avec du café instantané* et une infime quantité d’eau qu’on verse ensuite dans un verre avec des glaçons. Du sucre et/ou de lait concentré non sucré l’agrémentent parfois.
A partir de là, on peut le décliner à l’infini :
avec de la mousse, de la vanille, de la cannelle, du cacao ou du caramel.

Il ne reste plus qu’à le déguster entre amis. Sur la terrasse, au jardin ou à la plage, les doigts de pieds en éventail :
on a tout l’été !

 

* Foire commerciale internationale de Thessalonique, 1957 : un assistant veut profiter de sa pause pour se faire un café instantané. Mais impossible de trouver de l’eau chaude. Que faire ? Il décide alors de le préparer en le mélangeant à de l’eau froide grâce à un shaker : le premier café frappé de l’histoire est né !

** C’est une boisson dérivée des grains de café broyés appelée aussi « café soluble » ou « café en poudre ».
Préparé par lyophilisation ou atomisation, le café doit être réhydraté pour être consommé.

 




Café Léa

 Le 4 juillet 2021
Café Léa, 5 rue Claude Bernard, 75005 Paris
Tous les jours de 9h à 2h (10h le dimanche)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 2,00 €

Aux mots croisés du jour :
« Passage d’une berge à l’autre » (anniversaire)

 

Léa, est notre café du jour … et le prénom de l’aînée de nos amis : ceci explique cela !
Bien situé, en bas de la Mouffe*, il ne paye pas de mine mais c’est un vrai bistrot populaire,
à l’ambiance conviviale des petits cafés parisiens.

Son intérieur est gentiment désuet, mais chaleureux avec ses murs orange, jaune et mauve dont la peinture s’écaille.
Nous lui préférons les chaises alignées à l’angle des deux rues, le long des baies vitrées : vue imprenable sur les scooters garés juste devant, certes, mais bénéfice des doux rayons de l’astre suprême … entre deux averses !

La matinée est tranquille : des habitués lisent le journal qu’ils ont récupéré à l’entrée et trempent de généreuses tartines dans leur café au lait. Les accros de l’expresso – dont je fais partie ! 😉 – apprécient qu’il soit servi sur un joli petit plateau argenté avec ses spéculoos et sucres en sachets – sans compter le verre d’écolier rempli d’eau : un service royal vu le prix !

L’atmosphère s’anime à midi ; on s’y presse pour le plat du jour. Ce n’est pas de la haute gastronomie, mais un bon repaire où se détendre les papilles, avec un goût de revenez-y. Du coup, il est plus prudent de réserver son rond de serviette.

Avec l’après-midi arrive une nouvelle parenthèse de calme : les habitants du quartier s’y retrouvent pour discuter ou simplement bouquiner. Pendant l’année universitaire, l’ambiance est carrément studieuse. Entre les étudiants de la Fac voisine** qui révisent leurs cours et les professeurs qui corrigent leurs copies, ça phosphore sec …

Le soir, la tension neuronale retombe et l’animation revient. La salle devient même bruyante : c’est vite bondé ! 

Pour conclure : un bon quartier général.

https://www.petitfute.com/v17231-17300-paris-75005/c1169-s-amuser-sortir/c182-bar-cafe/21050-cafe-lea.html

* La rue Mouffetard est l’une des rues les plus anciennes et les plus pittoresques de la capitale. Longue et pavée,
elle dégringole en pente douce de la montagne Sainte-Geneviève, bordée de nombreux commerces et restaurants.
** Appelée aussi Sorbonne Nouvelle ou Paris 3, elle fait partie des treize nouvelles universités qui ont remplacé l’ancienne Université de Paris, dissoute après les événements de mai 1968. Son siège est à la Sorbonne, bâtiment historique qu’elle partage avec deux autres universités. Elle dispense principalement des enseignements en lettres, langues, arts du spectacle, communication et études européennes.




Noir Barista’s Coffee

 Le 27 juin 2021
Noir Barista’s Coffee, 120 bd Haussmann, 75008 Paris
Tous les jours de 8h à 18h (10h le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 14
Café : 17 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour :
« Un certain humour » (noir)

 

Noir de monde ! Mais qu’est-ce qui les attire tous ? Attroupés sur le large trottoir du boulevard, les employés du quartier Saint Augustin bavardent un gobelet à la main. Certains sont devant des tables hautes, d’autres sur des chaises de jardin,
la plupart juste debout. Derrière eux, une boutique minuscule et son unique comptoir …

Depuis le 4 janvier, ce coffee-shop propose des cafés d’exception, achetés en direct chez de petits producteurs puis fraîchement torréfiés par l’Arbre à café*, son partenaire. Sa devise ? Un café extraordinaire pour les jours ordinaires !
Et ça marche : les caféinomanes du secteur se précipitent, mais aussi de nombreux profanes devenus depuis de véritables adeptes. Ils les emportent ou les dégustent sur place.

Finement extraits par Erwan, barista chevronné, il y en a pour tous les goûts. On les découvre sur le tableau noir : expresso, cappuccino, mocaccino**, flat white***, latte****. Je choisis le guatémaltèque, un arabica puissant au goût légèrement chocolaté. Mon cher et tendre, lui, préfère le latte, légèrement caramélisé. Malgré le gobelet en carton, leur goût n’est pas altéré. Surprise : le règlement ne se fait que par carte bancaire. Au moins, on ne peut pas dire qu’ils travaillent au noir !
Et le tarif est somme toute très raisonnable au regard de la qualité.

Le samedi après-midi, les inconditionnels peuvent s’inscrire aux ateliers pratiques :
– Le premier leur permet de découvrir l’histoire et le marché du café, voyager à travers les meilleurs terroirs et suivre la route du grain, de la terre à la tasse. A deux, trois ou quatre, ils observent, touchent, sentent et dégustent une sélection des meilleurs crus et apprennent à réaliser une extraction espresso de qualité.
– Le second les initie aux Latte pour pouvoir donner la bonne texture au lait grâce à la buse à vapeur, le verser pour obtenir de superbes motifs … et épater leurs amis !

Pour conclure : il y a des fois où on a envie de tout voir en noir. 

https://noirbarista.com

* Célèbre torréfacteur parisien alliant un savoir-faire artisanal pointu et les dernières avancées techniques.
** Mélange d’expresso, de liqueur ou de sirop de chocolat, de crème fouettée et de lait (Une vraie bombe !)
*** Boisson à base d’expresso et de lait cuit à la vapeur avec de fines bulles d’une consistance veloutée et brillante.
**** Cf. Top 30 et films des plus beaux dessins sur cafés en bas de cet article : http://lescafesdottilie.fr/artscafe-montreal/ 




Café Beaujolais

 Le 20 juin 2021
Café Beaujolais (ou Beau Joël !), 28 avenue de Suffren, 75 007 Paris
Tous les jours de 7h à 2h (8h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 € (Brunch du WE : 28€)

Aux mots croisés du jour :
« Un homme qui en vaut deux » (paire)

 

Balade sur les quais jusqu’à la Dame de fer*. Pour la fête des pères, on a déniché une brasserie de quartier à l’ambiance familiale dans ce secteur pourtant on ne peut plus touristique.

Si l’intérieur n’est pas immense (mais chaleureux avec ses pierres et boiseries), la terrasse s’étale largement sur le trottoir. Face à l’avenue (calme à cette heure), certains choisissent l’ombre des tilleuls, pour profiter des lauriers roses et des jasmins. On leur préfère celle d’un paparasol, en attendant notre aîné et sa dulcinée …

Ils arrivent. Notre héros du jour range sa père-de-lunettes et on attaque le brunch.
Originaire de l’Aveyron (où l’on aime les bonnes choses !), le gérant porte une attention toute particulière au choix de ses produits. Et tout est fait maison, hormis le pain et les viennoiseries. 

– Croissant, boisson chaude et jus fraîchement pressé nous ouvrent l’appétit.
Sachant que carottes, pommes et poires composent le troisième, c’est parti pour la détox !

– Une planche salée, soigneusement présentée, constitue le plat principal. Variée avec sa mini-cocotte d’oeufs brouillés et champignons à la truffe, son saumon gravlax** (ou bacon), son avocat sur tranche de pain toastée et son morceau de Comté. Une salade César bien assaisonnée ajoute une petite touche de verdure.

– Le point final est un trio de mini-douceurs sur ardoise : la tranche de pain père-du (pas perdu pour tout le monde !) me replonge dans mon enfance. Ah, ceux de ma mère-grand ! Quant au cheese cake aux fruits rouges, il me rappelle notre dernier périple aux States. Parfumée à la menthe fraîche, une salade de mangues, fraises et ananas vient ensuite à point nommé pour faire glisser tout ça …

On sort repus mais pas ruinés : de quoi poursuivre cette première journée sans couvre-feu – autant dire de fête !
Alors qui sait ? Peut-être reviendra-t-on ce soir pour siroter un mojito … Pardon : un mojitard !

Pour conclure : père okay pour cette belle fête !

https://restaurant-lebeaujolais.fr/fr

* Surnom donné à la tour Eiffel en raison de sa construction à base de ce métal (7 300 tonnes !)
** Spécialité de la cuisine traditionnelle nordique, à base de filets de saumon cru longuement marinés, macérés et séchés avec du sel, du sucre, du poivre et de l’aneth. 




L’Usine de Charonne

 Le 13 juin 2021
L’Usine de Charonne, 1 rue d’Avron, 75 020 Paris
Tous les jours de 7h30 à 2h, 8h le WE (23h pendant le couvre-feu) 
Note globale : 13,5
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 €

Aux mots croisés du jour : « Il nous met au courant » (électricien)

 

Charonne* était à l’origine un village agricole. Après son rattachement à Paris**, il s’industrialise de manière prodigieuse. Puis, dans les années 60, usines et ateliers disparaissent peu à peu, au profit d’immeubles de logements …

Seuls les anciens se souviennent aujourd’hui de cette époque. Le cadre rétro indus’ de notre Usine leur rappelle sans doute la Centrale de production électrique. Des éléments ont été récupérés un peu partout : un voltmètre***, un tableau électrique et ses bobines, une banderole (« Non à la fermeture de l’Usine ! »), des turbines et des engrenages.
On pense à l’affiche du film « Les temps modernes » où Charlot travaillait à la chaîne. Il finissait par sombrer dans la folie, à force de resserrer des boulons à une cadence infernale.

Mais ici, l’ambiance est toute autre, c’est la cantine du quartier. On s’y retrouve autour de la « gamelle du jour »,
dans une ambiance bruyante et chaleureuse. Le lieu porte bien son nom, c’est l’usine !
On y vient aussi avant le turbin, pour un petit noir au zinc. On y retourne après, pour partager la Cuvée du Syndicat entre camarades travailleurs. Pour un peu, on ne serait pas surpris de voir débarquer Arlette**** !
Côté détente, pas besoin de congés payés : l’Usine dispose d’une terrasse. Elle est un peu bruyante certes – on est sur le boulevard Charonne ! -, mais vaste et ensoleillée.

« Toute la chaîne de production de l’Usine vous souhaite la bienvenue » lit-on. Pourtant, le service tient du minimum syndical : il est efficace mais distant. Peut-être s’agit-il de diesels, on est à l’ouverture après tout …

Pour conclure : un bon tuyau !

https://usinedecharonne.fr  

 

* A l’est de la capitale et à deux pas de la Nation.  
** En 1860 par Napoléon III.
*** Appareil, dont l’unité de mesure est le volt. Il mesure la tension ou différence de potentiel électrique entre deux points.
**** Militante syndicale, Arlette Laguiller devient porte-parole de Lutte Ouvrière. Elle est la première femme à se présenter à l’élection présidentielle en 1974. Elle se représentera les 5 fois suivantes et obtiendra de 1,33 à 5,72 % des suffrages. A ce jour, elle détient le record du nombre de candidatures présidentielles en France.