Tertulia

Le 3 novembre 2019

Tertulia, rua de Pombal 2, Santiago de Compostela – Espagne
De 7h15 à 23h30 (8h le week-end)
Note globale : 16
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 16
Ambiance : 17
Café : 17 
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Transport en commun » (ola)

 

Ultréïa ! Clap de fin pour mon (bout de) Chemin, sur le parvis de la cathédrale où se trouve le tombeau de Saint-Jacques dont les statues ont jalonné notre parcours. Un peu plus loin, le Bureau des pèlerins délivre la Compostela à ceux qui ont pérégriné dans les conditions requises*. Et à deux pas, mon ultime récompense : un café !

« Tertulia » signifie « Rassemblement social ». A l’extérieur pourtant, personne ; les tables sont vides, mais au carrefour, au froid et sous la pluie – ceci explique cela. Le sas d’entrée par contre déborde de parapluies dégoulinants, capes ruisselantes et clients qui font « la cola** » : c’est vrai que c’est bondé, le nom n’est pas usurpé !

Quelques marches descendent vers une petite salle chaleureuse : vieilles pierres et papier peint à l’ancienne, joli comptoir arrondi, tables et chaises dépareillées et coussins colorés sur le rebord des fenêtres. Une seconde salle, guère plus grande, est entourée de tableaux. C’est petit mais confortable, intimiste et plein de charme !

– Camino ! … Je sursaute. Un pèlerin ? Non, un autochtone qui appelle son chien ! Une autre façon de faire le chemin 😉
Beaucoup de locaux discutent tranquillement sur fond de musique jazzy, 
tandis que des routards rechargent leurs batteries (dans tous les sens du terme !)

L’ambiance est familière, les serveurs (en manches courtes : ils s’activent !), font en sorte que vous vous sentiez comme chez vous. On dit que leur Capuccino est le meilleur de Santiago : je confirme ! Avec une tasse ravissante et un carré
de gâteau maison divinement moelleux : un must pour les amateurs ! Leurs petits déjeuners sont tout aussi réputés ; galicien ou continental, anglais ou américain – avec du lait sans lactose et du pain grillé sans gluten pour les intolérants.
Un must, je vous dis !

Pour conclure : de la cape au cap-uccino.

https://www.facebook.com/cafetertuliasantiago/

* Avoir accompli les 100 derniers km pour ceux qui sont à pied ou à cheval, 200 en vélo. La crédential ou créanciale, sur laquelle ils ont fait apposer un tampon à chaque étape, sert de justificatif pour obtenir ce certificat officiel … que je n’ai malheureusement pas reçu car j’en ai fait plus de 300, mais pas les derniers ! Par contre, mon cher et tendre a rapporté
le sien une semaine plus tard, un magnifique parchemin qui lui rappellera son périple de plus de 1500 km, en 58 jours !
** La queue.




La Comedia

Le 31 octobre 2019
La Comedia*, avenida España 3, Ponferrada – Espagne
De 8h à 20h, relâche le dimanche
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 15
Ambiance : 16
Café : 15 
Prix d’un café : 1,20 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Couvre feu espagnol » (siesta)

 

Une belle étape que Ponferrada ! Si cette bourgade doit son nom au pont en fer qui la traversait,
c’est avec le développement du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qu’elle a véritablement pris son essor.
Les Templiers ont ensuite utilisé ses remparts romains pour y construire un château destiné à protéger les pèlerins :
à visiter !
Mais passons la vieille ville et partons en repérage dans le nouveau quartier. Entre les gares routière et ferroviaire, quelques tables sur une rue piétonne : nous y sommes !

Au rez-de-chaussée, l’atmosphère est 100% cinéphile : des acteurs s’affichent sur le comptoir et au-dessus des tablettes,
les miroirs entourés d’ampoules nous donnent l’illusion d’être installés dans leur loge.
Lumineuse aussi, grâce à la belle hauteur sous plafond et les trois élégants lustres transparents qui en dégringolent.
Coup de projecteur sur les maximes peintes à l’entrée … et zoom sur ma préférée :
« Las buenas ideas empiezan con un buen café » – Les bonnes idées commencent par un bon café ! 😉
En arrière-plan, un espace plus cosy avec sa banquette bleu-canard à l’angle d’un mur de pierres,
tandis qu’une fausse fenêtre ouvre sur la photo en noir et blanc de deux monstres sacrés du septième art.

Mais si vous aspirez aux feux de la rampe, montez sur la mezzanine :
le grand rideau s’ouvre sur une scène de théâtre au décor confortable.
Installez-vous dans l’un des épais fauteuils ou canapés et profitez des douces notes égrenées par la guitare.
Le serveur, en chemise à carreaux et nœud pap’ en bois – autant dire, un artiste ! -, vient vous apporter un excellent café. 
Il ne vous reste plus qu’à attendre … les trois coups !

Pour conclure : un café qui mérite des é-loges.

https://www.facebook.com/pages/La-Comedia

* La Comedia est un genre théâtral particulier conjuguant tragédie et comédie, sans jamais être tout à fait l’une ou l’autre.
Elle permet à ses auteurs de raconter l’histoire de l’Espagne, ses moeurs et sa vie sociale en l’agrémentant de symboles immédiatement reconnaissables, tout en conservant une fin généralement moralisatrice.

 




Café Pasaje

Le 29 octobre 2019
Café Pasaje, plaza España 14, Astorga – Espagne
Tous les jours, de 8h à 23h
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 14 
Prix d’un café : 1,20 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Il finira bien par être chocolat » (cacao)

 

Partis dans la nuit, la bruine et le brouillard, nous avons continué à mettre nos pas (ou plutôt nos palmes !) dans ceux des Jaquets de Compostelle, jusqu’à Astorga. Située sur un promontoire et entourée d’une puissante muraille, voilà une ville étonnante : on y trouve aussi bien des vestiges romains* qu’une cathédrale gothique** … et un Palais épiscopal digne de Walt Disney*** !

Après avoir réservé notre dortoir à l’auberge des pèlerins****, nous cherchons à nous désaltérer. Face à l’hôtel de ville,
un café rétro et son agréable terrasse sous les arcades. Intérieur confortable avec banquettes et tables rondes et puis,
bien sûr, le sempiternel écran de télévision – mais sans informations en continu, juste une retransmission de patinage artistique. Plus surprenant encore, aucun homme en dehors des serveurs !! C’est bien la première fois depuis notre arrivée en Espagne !

Avec l’expresso, son beignet inséparable pour cette Maison, et sur la tasse une sage maxime en forme de vague :
« Por que no hoy ? » (Pourquoi pas aujourd’hui ?)
Eh, oui, pourquoi remettre à plus tard ce qu’on peut faire dès maintenant ?

Le chaudron de chocolat trônant sur le comptoir m’intrigue. Ma voisine me demande si je l’ai goûté … et en commande aussitôt pour moi. Ni vraiment liquide, ni vraiment solide, mais incroyablement onctueux et brûlant. C’est vrai que le chocolat est la spécialité de la ville ; j’apprends par cette espagnole qu’elle a connu une forte activité autour de son industrie au point d’en faire un musée. Dommage que nous n’ayons pas le temps de le visiter 😉

Pour conclure : Astorga, la ville du chocolat show.

www.cafepasaje.es

*  Villa de l’ours et de l’oiseau aux fresques magnifiques, thermes majeurs, et mineurs, forum et porte romaine.
** Construite du XVè au XVIè siècle avec une imposante façade en grès rose et un majestueux portail orné de reliefs,
dont Saint Jacques au-dessus de l’entrée principale.
*** De style néo-gothique, il est « l’oeuvre » d’Antoni Gaudi qui était l’ami de l’évêque de l’époque.
Une verrue comparé à sa voisine précédemment citée ; par contre, il abrite le Museo de los Caminos (Musée des Chemins), dédié aux chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. 
**** « Servias de Maria » à l’entrée de la ville, 5 € la nuit.




Agora Café

Le 27 octobre 2019
Agora Café, avenida del Alcade Miguel Castaño 17, León – Espagne
De 7h30 à 1h ; 9h à 2h les WE et jours fériés
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 13
Ambiance : 16
Café : 15 
Prix d’un café : 1,20 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Certaines finissent par être lassées » (chaussures)

 

Sur le chemin de Compostelle, nous poursuivons notre longue transhumance à travers la Meseta, et après 180 km,
arrivons à León réputée pour sa magnifique cathédrale gothique. A 500 mètres de celle-ci, quasiment en face
de notre auberge de pèlerins*, ce café à la dénomination non usurpée : c’est un vrai lieu de rassemblement !

Vaste, l’Agora offre avec ses différents niveaux des espaces bien différenciés
(Moins pratique par contre pour les serveuses, heureusement en baskets !)
Des concerts, lectures de poésies et rencontres avec des auteurs sont régulièrement organisés. C’est vraiment le café
des paroles ; d’ailleurs celles de chansons et citations sont peintes sur plusieurs des murs. Et ça plait : il est bondé !

Du côté de nos boissons préférées, de belles surprises : le petit noir ne manque pas d’arômes et est accompagné
d’un biscuit élégamment empaqueté, et le Latte de mon cher et tendre bien mousseux. Pour les curieux, ne pas manquer de goûter au café bombón, célèbre dans toute l’Espagne. Préparé dans une petite tasse transparente où du lait concentré sucré est versé avant un expresso bien chaud, il est reconnaissable à ses deux étages distincts, blancs et noirs, résultant
de leur densité différente. Original … et gourmand !

A l’heure du petit-déjeuner, on les accompagne de croissants à la plancha (attention, leurs seuls points communs avec les nôtres sont leur forme et leur nom ; il n’y a pas une once de beurre** !), churros (beignets allongés servis tièdes et sucrés) ou morceaux de tortilla (omelette très épaisse le plus souvent aux pommes de terre).

Pour conclure : Agora, ahora*** !

www.cafeagora.es   

* Au 21 de la même rue, l’auberge de San Francisco de Asi est immense mais propre … et offre un service de buanderie gratuit : on dépose son linge en début d’après-midi pour le récupérer à 20h (particulièrement apprécié !!)
** Fabriqués avec des graisses hydrogénées (« beurre à feuilleter »), plus faciles à travailler… mais beaucoup moins bonnes pour la santé.
*** « Agora, maintenant ! »

Photo : « La vie, c’est comme une tasse de café … tout est dans la façon de le faire ou de le déguster »




Café España

Le 20 octobre 2019
Café España, Plazza Piña Merino 1, Carrión de los Condes – Espagne
 6h à 23h (7h le week-end)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 10
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 10 
Prix d’un café : 1,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Miss Météo» (grenouille)

 

Ultreïa ! Me voilà sur le Camino où j’ai rejoint mon cher et tendre le temps des vacances. Ensemble, nous suivons la lente procession des silhouettes bossues à travers la Meseta, grand plateau rocailleux situé à mille mètres d’altitude. 
Les paysages sont monotones et les villages limités pour la plupart à une unique rue souvent déserte, où le seul lieu de vie est le café.

Celui de Carrión de los Condes ne déroge pas à la règle. Les hommes y passent l’après-midi à jouer sans se soucier
de la télévision qui égrène ses mauvaises nouvelles – aujourd’hui, les énormes dégâts des inondations.
Autour d’une table, cinq d’entre eux lancent bruyamment leurs dominos, tandis que leurs compères, assis en retrait
ou restés debout, commentent le jeu : exclamations, grands gestes et même moulinets de canne pour l’un d’eux.
Un peu plus loin, d’autres tapent le carton avec tout autant de verve.

Etape de Saint-Jacques-de-Compostelle, ce café est aussi très fréquenté par les pèlerins. On retrouve un trio d’Irlandais,
une américaine d’Alaska, un couple de Canadiens et une grappe de Coréens croisés ce matin et mouillés comme nous jusqu’aux eaux ! Tiens justement, j’aperçois « El Norte de Castillo », le quotidien régional : j’en récupèrerais bien quelques pages pour assécher mes chaussures …

Commande est passée au comptoir (c’est l’usage ici, de même qu’il est de bon ton de rapporter ensuite tasses et verres) : une boisson chaude, une San Miguel et ses tapas ou une lampée de vino tinto envoyée directement derrière le gosier.

Avant de partir, le patron tamponne nos crédentiales du logo de son établissement et nous gratifie d’un chaleureux
« Buen Camino ! ». La pluie a repris de plus belle. Il sort tout à coup en trombe pour baisser le store et protéger ainsi
les voyageurs qui attendent le bus devant sa terrasse : si c’est pas une gentille attention, ça ! 

Pour conclure : España, la vida ! 

www.carriondeloscondes.org

* Parti du Puy-en-Velay le 12 septembre, il est à présent en Espagne où je l’ai retrouvé à Burgos.




Caffè Sant’Eustachio

Le 13 octobre 2019
Caffè Sant’Eustachio, Piazza di Sant’Eustachio, 82 – Roma
Tous les jours, de 8h à 1h (2h le samedi)
Note globale : 16
Situation : 16
Cadre : 12
Accueil : 17
Ambiance : 17
Café : 17
Prix d’un café : 1,30 € au comptoir / 3,90 € en terrasse 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Elle met la main à la pâte » (italienne)

 

C’était son préféré, nous a dit Carmine*. En vraie italienne, Rossella n’aimait rien moins que déguster un bon café ;
c’est donc là qu’Isabelle, Anick, Michèle et moi avons fait notre dernière halte avant le retour. A deux pas de la place Navone et son église Saint-Louis-des-Français où elle nous avait montré les toiles du Caravage**, le Caffè Sant Eustachio est un véritable monument à Rome.

Fondé en 1938 dans le local d’un ancien torréfacteur, Il est considéré comme le meilleur de la capitale, et même d’Italie
– donc du monde ! 😉
Une technique de torréfaction au feu de bois, un savoir-faire et un mélange uniques, c’est le secret de ce café puissant et riche en saveurs. Les romains ne s’y trompent pas qui défilent chaque jour par milliers et jouent des coudes pour trouver une place sur le vieux zinc, après avoir passé commande à la caisse. L’endroit est populaire. De l’extérieur, il ne paye pas
de mine et l’intérieur est limite kitch, mais pittoresque.

On imagine Rossella s’installer plutôt sur l’une des cinq tables posées sur le trottoir. En robe à moitié manches et lunettes de soleil, elle profite du charme de cette petite place et son église au joli campanile, et a sûrement remarqué le cerf qui orne son fronton, la croix entre les bois. Comment a-t-elle choisi son espresso ? En version légèrement amère (« amaro »), et en précisant « sans sucre » ; elle sait qu’il est sinon servi à l’ancienne manière napolitaine, sucré. Mais peut-être a-t-elle opté pour un capuccino, à la crème si dense qu’une petite cuillère pourrait tenir à l’horizontale ?

Sur ses traces, nous nous installons à notre tour. Un espresso « dolce » (avec une mousse d’une onctuosité inégalée !) ou un café au tiramisu … en souvenir de son sublissime dessert ! Avant de partir, petites emplettes dans la boutique : un mini « sac à main » en carton rempli de grains du café maison enrobés de chocolat ainsi qu’une tasse jaune soleil siglée « Caffè Sant Eustachio » … qui nous rappellera notre collègue romaine.

Pour conclure : buonissimo ! 

https://www.santeustachioilcaffe.it

* Le frère de Rossella.
** En 2007, lors de notre premier voyage d’étude sur la scolarisation des élèves en situation de handicap.




Gloriette Café

Le 6 octobre 2019
Gloriette Café, 58 rue de la Convention, 75 015 Paris
Tous les jours, de 7h à minuit
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,30 €

 Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Coup de bourdon » (glas)

« Gloriette » : littéralement, petite gloire … Tout un programme !
Petit pavillon destiné au repos et à la poésie dans les parcs des châteaux à la Renaissance, elle s’est invitée depuis dans nos jardins : pergola ou tonnelle, elle sert de support aux plantes grimpantes pour offrir un espace détente ou un coin repas.

L’atmosphère est tout aussi champêtre et romantique dans ce « Gloriette Café » : alcôves et vieux meubles en bois,
vigne vierge et papier peint fleuri, cage à oiseaux transformée en lampadaire et panier pour fagots en porte-Journaux,
ou encore pot à lait en guise de vase pour les épis de blé. Il y a un petit côté bohème dans tout ça, limite kitsch, mais non moins ravissant. Voilà une nouvelle adresse qui ne manque pas de charme !

Au carrefour des rues Saint-Charles et Convention, toutes deux commerçantes et passantes, elle pourrait être bruyante. Que nenni ! A l’heure du laitier, c’est un vrai havre de paix, d’autant que la musique d’ambiance est toute en délicatesse.
Par contre, les tables sont relativement serrées, c’est donc sûrement moins le cas aux heures de rush. Et ce n’est pas
sur la terrasse, pourtant bien aménagée, qu’on pourra se réfugier vu la circulation !

Qu’est-ce qu’on vous sert avec ça ? Pour ceux que le petit noir empêche de dormir – même si d’aucuns pensent que
c’est plutôt dormir qui empêche d’en boire ! * -, la Maison propose des tisanes bio dont le « jardin clos » au gingembre
et au citron, aux multiples vertus** … et pas seulement la bagatelle !
Pour les accompagner, un petit-déjeuner de bonne facture ou quelques douceurs concoctées dans la cuisine.
Installée dans une petite cabane en bois, elle est ouverte sur la salle : en voilà qui n’ont rien à cacher ! 

Pour conclure : du bois mais pas d’embûches.

https://www.facebook.com/Gloriette-Cafe

* « Boire du café empêche de dormir. Par contre, dormir empêche de boire du café. » (Philippe Geluck)
** Tous deux possèdent des vertus dépuratives ; ensemble, ils vont nettoyer le corps, et notamment le sang. 




Biergit

Le 29 septembre 2019
Biergit, 8 rue des Batignolles, 75 017 Paris
Tous les jours de 8h à 2h (10h à 23h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 2,20 € 

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Unité de pression» (bière)

Warum Biergit ? Parce que la patronne s’appelle Birgit ? Nein !
Biergit Kraft est tout simplement l’icône des amoureux de la bière outre-Rhin ! Cette jeune paysanne en costume traditionnel de la forêt noire symbolise la brasserie Rothaus depuis les années 30 ; elle en est devenue l’emblème, à l’instar du pêcheur de nos bières Fischer en Alsace. Son nom vient de « Bier gibt kraft », qui signifie : « La bière donne de la force » … plutôt vendeur, non ? Tous les allemands la connaissent, c’est donc avec le sentiment d’être un peu chez eux qu’ils arrivent ici, et la retrouvent en grand sur le mur.

Une nouvelle adresse donc pour les germanophiles, depuis un peu plus d’un an et à deux pas de la Mairie du XVIIème.
Quelques tables en rangs d’oignons sur le trottoir, d’autres plus nombreuses à l’intérieur, et de longues banquettes
au fond. Des petits cœurs en pain d’épices sont accrochés aux branches du grand arbre de bois clair qui orne l’un des murs et des Ampelmännchen* indiquent si les sanitaires sont libres. Décidément, nos allemands ont peu de chances d’être dépaysés !

Le café est de gute Qualität : fraîchement torréfié, il est préparé avec soin par le Barista. On peut lui préférer le Latte, onctueux à souhait ou l’une des 60 bières allemandes de la carte – en forme de chope ! A la « Oktober Fest », il y a même une cuvée spéciale … et une ambiance qui l’est tout autant ! Pendant le championnat de la « Bundesliga » aussi, ça chauffe et ça s’échauffe : tous les matchs sont diffusés sur écran géant en direct des chaînes allemandes, avec commentaires
en allemand ! Et pour accompagner l’effort, de généreux bretzel bien sûr, mais aussi des saucisses de toutes sortes**, Schnitzel*** et autres Maultaschen***.

Le mot de la fin pour Jacques Chirac, disparu jeudi. 
A Angela Merkel qui lui avait offert une chope de bière datant de 1710, il avait déclaré :
« J’ai mieux à la maison, j’ai une canette de 1664 ! »

www.cafebiergit.com

* Personnages symboliques des feux de signalisation lumineux destinés aux piétons en ex Allemagne de l’est.
** Currywurst, Bratwurst, Nurnberger et Bockwurst. 
*** Célèbre escalope de volaille panée. 
**** Ravioles de porc aux épinards.




Au Temps Passé

Le 22 septembre 2019
Au Temps Passé, 108 rue d’Alésia, 75 014 Paris
Tous les jours de 6h à minuit
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2,40 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « La mort y précède la naissance, le divorce y vient avant le mariage et le succès avant le travail » (dictionnaire)

« Il s’est glissé dans nos pensées à notre insu, 
   Le temps passé n’est pas passé inaperçu », chantait jadis Michel Jonasz*. 
Ce Temps Passé là est bien visible lui aussi, à l’angle des rues des Plantes et d’Alésia – axe ô combien fréquenté.
En bus, à bicyclette, en voiture ou pédibus jambus**, impossible de le manquer !

Le café passe, le temps aussi : comment le passer ?
Prendre un café ou boire du petit lait, manger un morceau ou digérer une nouvelle, parler de la pluie et du beau temps
ou faire de l’esprit, feuilleter des dossiers jaunis ou compulser des écrits, charger son ordinateur ou envoyer un texto,
et bien d’autres passe-temps. On s’y retrouve comme au bon vieux temps, tandis qu’au mur, l’antique pendule égrène imperturbablement ses heures. On y passe du bon temps … et on finit par se fossiliser.

Des meubles patinés, un vieux radiateur en fonte, des lampadaires et lustres dépareillés, une cheminée et son miroir
d’un autre âge : s’il n’était le grand comptoir recouvert de journaux, on se croirait chez Mémé. Il y a même sa batterie
de casseroles en cuivre et ses photos de famille ! Seul détail insolite, le vélo suspendu à l’entrée qui fait figure d’OVI***.
Il a du vécu lui aussi.

Grand-mère sait faire un bon café et son garçon le sert avec gentillesse et discrétion. Un regret toutefois : que nos breuvages ne soient pas servis dans des tasses un peu vintage. Après tout, les assiettes murales sont bien d’époque …

Pour conclure : un café dans l’air du temps.

www.restaurant-autempspasse.fr

* En 1988, reprenant une chanson de Georges Brassens écrite en 1961.
** Pour les non latinistes, « à pied » : 
« pedibus » (forme de « pes » pour pied) et « jambus » (pseudo-latin d’après la jambe en français).
*** Objet Volant Identifié.




Aux Cadrans

Le 15 septembre 2019

Aux Cadrans, 21 bd Diderot, 75 012 Paris
Tous les jours de 6h à 2h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Ne fument plus depuis longtemps » (locomotives)

 

Un rapide coup d’œil à l’horloge du beffroi* : on est dans les temps !
Le TGV de mon Caministe** préféré s’ébranle à 12h59 ; ma prochaine réunion commence à 14h :
suffisant pour traverser la rue et avaler un petit noir en face, avant de reprendre, non pas mon bâton de pèlerin …
mais mon Pass Navigo pour retourner au turbin !

Depuis 1900, cette brasserie accueille les voyageurs en partance pour le sud ou de retour dans la capitale ;
certains sont devenus des habitués et y descendent à chaque halte parisienne.
Sur la terrasse, la véranda ou la grande salle aux airs de jardin d’hiver***, cadrans de montres et horloges d’époque rappellent aux étourdis … qu’après l’heure, c’est plus l’heure !

Face au comptoir en écailles et ses verriers en laiton trône une pâtissière, une des plus anciennes de la contrée, dit-on.
Ne cherchez pas une vieille artisane ; il s’agit d’un meuble en bois sombre à la vitre bombée, qui coulisse pour pouvoir récupérer ses appétissantes douceurs – réalisées maison, précise la Direction !

Service à toute vapeur pour les passagers pressés de se sustenter avant de sauter dans leur train.
Mais les garçons savent aussi prendre le temps d’accompagner les clients très âgés jusqu’aux espaces moins animés : impeccables avec leurs nœuds papillon, et d’une bienveillance et gentillesse rares dans ce type d’établissement !

Pour conclure : loin du train train …

https://aux-cadrans.business.site

* Dans l’esprit de l’Exposition universelle de 1900 pour laquelle la gare a été construite, cette immense tour carrée
la domine du haut de ses 67 mètres, et porte sur ses quatre faces des cadrans monumentaux de plus de 6 mètres
de diamètre !
** Pèlerin du « Camino », le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. 
(NB. Nom inventé de toutes pièces par nos soins … précisé parfois d’un « membre du Parti Caministe » !)
*** Une immense verrière, des fresques florales, plantes vertes et grands lustres en cannage pour une ambiance
quasi champêtre, en tous cas bien moins tumultueuse et agitée que sur le boulevard : un véritable havre de paix !