Chez Gudule

Le 14 mai 2023
Chez Gudule, 58 bd de Picpus, 75 012 Paris
Tous les jours, de 7h à 12h
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 17
Accueil : 13
Ambiance : 16
Café : 14 
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour : « On y arrose les piliers » (bistrot)

C’était le « Rendez-vous des amis » depuis 1910 ; un siècle plus tard, il prend le nom de la grand-mère du nouveau propriétaire : « Gudule ». Elle était championne cycliste en Belgique. Pour lui rendre hommage, il suspend de vieux vélos au plafond – auxquels il ajoute une trottinette antédiluvienne et 4 chaises minuscules. C’est ce qu’on appelle un décor renversant ! Pour le reste, tout est (vraiment) resté dans son jus : le carrelage mosaïque Art déco*, les radiateurs de fonte et les murs vieillis … certains clients aussi ! C’est un bistrot patiné, intemporel, qui a une vraie gueule d’atmosphère : pas étonnant qu’il ait connu de nombreux tournages !

On s’y retrouve nombreux, un peu collés les uns aux autres. C’est bruyant – pas propice à la déclaration d’un Jules, Gudule ! -, mais convivial. Sauf quand deux têtes de mules s’obstinent à vouloir suivre leur idée. Aucun ne veut céder, les voilà qui en font une pendule**. Alors soudain, sans préambule, ça se bouscule et ça turbule***. Pas au point de perdre les pédales cependant, ça reste bon enfant !

Fumeurs et vapoteurs s’agglutinent dans la grande véranda en pointe qui fait l’angle des deux rues. Quant aux claustrophobes, adeptes du bronzage par temps de canicule ou autres, ils s’installent sur le trottoir face au boulevard. Les véhicules sont rares, le poste d’observation idéal pour suivre les joueurs de pétanque en fin de journée. Dans l’allée centrale, leurs parties s’éternisent parfois jusqu’au crépuscule. Et quand des musiciens investissent le kiosque, ils se retrouvent aux premières loges … Le soir, Gudule se couche tard : les noctambules apprécient.

Pour conclure : ne ratez pas ce dernier rétro !

                    https://www.facebook.com/chezgudule/?locale=fr_FR 

* Abréviation d’Arts décoratifs, c’est un mouvement de portée mondiale né dans les années 1910, qui prend son plein épanouissement au cours des années 20, avant de décliner à partir des années 30. Il concerne l’architecture, mais aussi l’activité de design que réclament alors les grandes séries d’équipement de l’habitat à cette époque, ainsi que la mode vestimentaire et les arts graphiques. 
** Considérer avec exagération un fait anodin. 
*** S’agiter de manière bruyante et désordonnée.




Maison Générale

Le 7 mai 2023

Maison Générale, 4 rue de la Corne de Cerf, 35400 Saint-Malo
De 10h à 13h et 14h à 19h (dimanche et lundi de 14h à 19h)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 16
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2,60 €

Aux mots croisés du jour : « Produit de régime » (datte) 

Maison Générale ou maison du monde ? Non loin du Château, à l’angle de deux ruelles pavées, cette bâtisse évoque une maison coloniale autant qu’un magasin général. On imagine les cargaisons débarquées sur les quais de la Cité corsaire : tapis noués à la main, coffres en teck sculpté, mobilier asiatique ancien et autres trésors exposés dans le magasin. Mais aussi des pamplemousses d’Israël, ananas du Cameroun, canneberges du Canada et plantes d’Afrique du sud qu’on retrouve dans les jus de fruits et infusions du Salon de thé. 

Jusqu’en 1946, c’était l’imprimerie de la ville. La grand-mère de Dominique la transforme en commerce de tissus et linge domestique : la « Maison du Rideau ». Sa fille lui succède, puis son petit-fils. Architecte d’intérieur, il reconfigure entièrement l’espace pour en faire un concept-store*. Murs en pierres apparentes, larges escaliers en métal brut, offre élargie ; on est en 2014 : la Maison Générale est née. 

Sur 3 étages ouverts, il propose des pièces uniques chinées à travers le monde pour décorer son intérieur (sous réserve d’une bourse bien garnie) ou simplement passer un agréable moment … On y trouve à boire et à ranger : du magasin, on passe directement à l’espace Café, impressionnant par ses volumes, son imposant comptoir et sa pénombre. Malgré la ribambelle de luminaires de toutes formes et tailles, les meubles exotiques sont massifs et sombres, et les portraits d’autochtones en noir et blanc. Des livres de voyage, des vases étonnants, nous voilà propulsés au bout du monde ! Mais pourquoi tous ces … compteurs à gaz ?

L’ambiance est feutrée, la clientèle cosmopolite – raccord avec le cadre. Beaucoup ne résistent pas aux appétissantes pâtisseries présentées sous cloche. Nous nous « contentons » d’un breuvage : café d’Ethiopie au goût intense et fruité, accompagné d’un chocolat noir de marque pour moi. Et pour mon cher et tendre, nectar de myrtilles sauvages particulièrement onctueux. La qualité est là …

Pour conclure : monde et merveilles.

                    https://www.facebook.com/lamaisongenerale/?locale=fr_FR

* Notion marketing décrivant un commerce de détail thématique qui intègre un point de restauration, lié au thème du lieu. Il se caractérise par la mise en scène d’univers créatifs mélangeant les produits et multipliant les tendances.




Le Café de la Place

Le 30 avril 2023
Le Café de la Place, 3 place de l’église, 35 350 Saint-Coulomb
De 7h30 à 13h30 et 16h30à 20h (sauf l’après-midi, dimanche et mercredi)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 18
Ambiance : 18
Café : 12
Prix d’un café : 2,20 €

Aux mots croisés du jour : « Local à canons » (bistrot) 

Entre Cancale et Saint-Malo, Saint-Coulomb comptait 19 bistrots : il n’en reste qu’un ! C’est Matthieu* qui l’a repris il y a 3 ans. Picard et petit-fils d’un bistrotier du Nord, il passait ses vacances chez ses autres grands-parents dans l’intra-muros**. Murs de briques, plancher et vrai zinc (rare !), la petite salle est prolongée d’une véranda et d’une terrasse : les habitués y apprécient leur café matinal, une galette-saucisse ou un verre en journée. C’est avant tout un lieu d’échanges, en témoignent les ardoises d’écolier qui annoncent blind-test musical, happy-hour et concerts …. 

Aujourd’hui, il a invité Pierrick Bourgault*** pour une causerie sur les cafés d’autrefois, longue et captivante histoire de ces lieux ancestraux. Notre jeune bistrotier répertorie ensuite les cafés d’antan sur la carte du village, tandis que les anciens réagissent à leurs noms :
 
– « Chez Adrienne » : ça défilait les cultivateurs et leurs marchandises ! Y avait un sacré trafic de calva**** avant les années 60 ; dès qu’une charrette débordait de trèfles, on savait qu’il y avait un tonneau dessous. Mais si la maréchaussée les arrêtait, ils ouvraient le côté cidre : il y avait un double-fond !
– « Le Casino » : ah, s’exclament-ils tous en chœur ! Yvon complète : le frigo, c’était un gros seau rempli d’eau, et puis y avait des poules et des chèvres, ça donnait pas envie de boire ; on y allait avec son casse-croûte et on demandait une bière sans verre. J’ai jamais vu le patron, il vivait que la nuit : traumatisé par la guerre ? 
– « Numéro 19 ? » On dirait un loto, s’amuse une colombanaise ! J’ai : « la Cabane ! »
– « On voit que le Bourg était fourni ! Mais pourquoi tant de bistrots ? »
Ben, y’avait pas la télé, avance l’un. Et puis, y avait la gnole le matin, ajoute un autre. Le coup de rouge dans la soupe aussi ; dans les fermes, y avait pas de vin : que du cidre … 

Pour conclure : verve autour d’un verre.

https://www.facebook.com/people/Le-Café-de-la-Place-35/100063473019953/ 

* Directeur de société, Matthieu avait un très bon job. A 32 ans, le confinement lui permet de profiter de ses jeunes enfants: il comprend que ses nombreux déplacements le font passer à côté de quelque chose d’important, la famille change de vie …
** Intérieur de la vieille ville fortifiée de Saint-Malo.
*** Journaliste, photographe et auteur d’une quinzaine de livres sur les bistrots (dont les deux derniers : « Au bonheur des bistrots » et « Journal d’un café de campagne »), il expose ses photos à l’Hôtel de Ville de Paris actuellement.
**** Eau-de-vie obtenue par distillation de cidre (mot originaire du Calvados voisin).




Annette K.

Le 23 avril 2023

Annette K, Port de Javel Bas, 75 015 Paris
Tous les jours, de 8h à 18h (9h le week-end)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 15 
Ambiance : 14
Café : 14  
Prix d’un café : 2,50 € 

Aux mots croisés du jour : « Avance faite en liquide » (nage)

Qui est Annette K. ?

– Une pionnière* appareillée dans son enfance que la nage va sauver. A l’origine des premiers spectacles de natation synchronisée et du maillot de bain moderne, elle ne cesse de vanter les bienfaits de la pratique sportive pour les femmes.

– Un bateau XXL amarré cent ans plus tard sur les berges de la Seine. 
Le lien avec la précédente ? C’est un lieu novateur « santé et bien-être », imaginé par des producteurs** : à la fois club de sport, centre de soins, guinguette et coffee shop.

L’extérieur est un peu austère, seuls les transats rayés de couleurs différentes du pont supérieur égaient l’ensemble. Mais l’ouverture date de décembre et une terrasse est prévue sur le quai, face au parc André Citroën – d’où l’on devrait profiter du Ballon Captif***, du pont Mirabeau, voire de la Tour Eiffel.

A l’intérieur, un immense bar central délimite les deux espaces de restauration :

. Une salle aux volumes impressionnants, cernée de baies vitrées … où des lustres à l’ancienne s’échappent des gros tuyaux du plafond ! Au sol, de simples tables et chaises d’écoliers (pas très raffiné, mais préférable au sortir d’un entraînement !)

. Un coin salon avec palmiers et canapés, d’où l’on aperçoit, en levant la tête, le fond de la piscine**** du pont et ses nageurs crawlant, chacun dans leur ligne !
A nos pieds, la Seine où quelques canards et cygnes glissent sur l’eau. 
Et dans nos tasses, un café fraîchement torréfié par la Maison Coutume*****.

Pour conclure : belle mise en Seine. 

https://www.annettek.fr

* Fille d’une pianiste française et d’un violoniste australien, Annette Kellermann nait à Sydney en 1886. Appareillée du fait de ses jambes atrophiées, elle nage tant et tant de 6 à 13 ans que ses muscles retrouvent une robustesse quasi normale. Lycéenne, un aquarium l’embauche pour jouer une sirène dans un spectacle aquatique. Puis elle enchaîne les exploits : plongeons (28 m), traversées de Londres (27 km) et Paris (13 km) – elle abandonne celle de la Manche après 10 h. Pour optimiser ses performances, elle porte une combinaison courte et moulante : arrêtée à Boston en 1907 pour « indécence », le juge statue en faveur de l’argument sportif et fait jurisprudence : l’évènement permet la popularisation du maillot de bain une pièce et de la natation pour les femmes. De 1914 à 1924, elle interprète des rôles de danseuse de ballets aquatiques au cinéma. Elle s’éteint en 1975.                             

** Why Not Productions, cinéma indépendant  (Cf. « Des Hommes et des dieux », « Un Prophète » etc.).

*** Plus grand ballon du monde, il permet de découvrir Paris et ses monuments à 150 m d’altitude ; c’est aussi un outil de mesure de la qualité de l’air. Il est accessible tous les jours de 9h à 19h45 sous réserve des conditions météorologiques.

**** De longueur olympique à ciel ouvert en rooftop, jouxtant le centre de soins de haut niveau avec balnéo.

***** Atelier de torréfaction parisien, de cafés choisis à la source (Costa Rica, Brésil, Indonésie, Ethiopie et Burundi). 




Le Quinzerie

Le 16 avril 2023
Le Quinzerie, 40 rue de la Convention, 75 015 Paris
Tous les jours, du matin à la nuit.
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 15
Accueil : 15 
Ambiance : 14
Café : 13 
Prix d’un café : 3,50 €  

Aux mots croisés du jour : « Pleine de vie » (enceinte)

Imaginez un village à Paris : celui de Saint-Charles, avec sa rue principale bordée de maisons et commerces*.
En toile de fond, la Tour Eiffel située à quelques centaines de mètres, et en bord de Seine, le centre Beaugrenelle*, paradis des shoppeurs.

Imaginez une façade à la modernité graphique, derrière laquelle se cache un hôtel au design contemporain, le Quinzerie, ouvert en octobre dernier. Lumière, espace, confort, lieux de vie ou d’intimité, tout est pensé pour le bon vivre. Pas seulement dormir ou se détendre, mais aussi se sustenter et … se désaltérer (nous y voilà !!) 

Imaginez un bar chic mais pas guindé, à la clientèle internationale. A cette heure matinale, le barista semble dans sa bulle mais non, il s’applique ! En fin de journée un mixologue prend le relais et élabore mocktails et cocktails*** jusqu’à la nuit.

Imaginez un jardin, si tranquillement lové qu’on a envie de s’y « pauser », un verre ou un livre à la main. Ou petit-déjeuner, bruncher (le dimanche), grignoter***. Des herbes (pour les cocktails), des fleurs, du calme ; on est à mille lieues de la frénésie parisienne.

Imaginez un rooftop (pardon, cousins Québécois : « Grand Balcon » !), accessible à toute heure de la journée. La commande passée, on récupère son plateau pour le monter au dernier étage (ça se mérite !) 
Elle nous y attend. Qui ? Mais la grande Dame**** ! Vous savez, celle qui, à la tombée de la nuit, scintille au début de chaque heure pendant cinq minutes. A nos pieds, le parc de l’ancienne Imprimerie nationale, devenue Ministère des affaires européennes. La vue ? Iconique !

Imaginez … l’annonce faite à mari ! 😉

Pour conclure : rooftop au top.

https://www.quinzeriehotel.fr/bars-faims

* Charcuterie, fromagerie, boulangerie, pâtisserie, quincaillerie, mercerie, fleuriste et autres – sans compter son marché des mardis et vendredis matins. Et un peu plus loin, ouvert tous les jours, le centre Beaugrenelle avec FNAC, Galeries Lafayette, grands noms et petites marques françaises, enseignes de déco, cinémas et restaurants sur 45.000m2.
** “Mocktail” vient de l’anglais “mock” qui veut dire imiter ou mimer. C’est est donc l’imitation du cocktail, puisqu’il peut être tout aussi recherché, mais ne contiendra jamais d’alcool..
*** Planches de grignotage avec des produits sourcés localement (Cf. Carte « snacking » qui change au fil des saisons). 
**** La Tour Eiffel.




Juliette

9 avril 2023
Juliette, 1 rue du Ducis, 78 000 Versailles
Tous les jours, de 7h à 19h (13h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 11
Accueil : 17 
Ambiance : 15
Café : 12  
Prix d’un café : 2 € 

Aux mots croisés du jour : « Toutes ses œuvres ne sont pas feuilletées » (pâtissier)

On ne va pas se mentir : si l’on vient, ce n’est pas pour le café, ni même pour le cadre. Pour quoi alors ?

Sa situation d’abord : la terrasse de Juliette donne sur le marché Notre-Dame*, véritable carrefour de couleurs et de saveurs. Il a d’ailleurs été élu plus beau marché de la région – pas plus, mais guère moins ! Animation garantie, et ce, tous les jours ! On est par ailleurs au cœur du vieux Versailles : la pittoresque ruelle piétonne et pavée située à sa droite** en témoigne. Avec ses commerces à l’ancienne et ses balcons XVIIIè, elle vous propulse hors du temps …

Et puis, son savoir-faire : derrière le comptoir, une jeune femme (Juliette ?) assure l’accueil de sa voix douce, prend les commandes, les prépare avec soin, gère la caisse-enregistreuse et s’inquiète de savoir si tout va bien. Le tout, avec une patience d’ange malgré les nombreux clients. De quoi se sentir à mille lieues de la frénésie capitale … 
Comme tous les week-end, et dès que le soleil pointe ses rayons, la file d’attente s’étire le long de son salon … de thé.
Eh oui, le café n’est pas sa spécialité, on l’a dit. Mais ses produits sont toujours frais et de très bonne qualité assure-t-on – ses viennoiseries et pâtisseries notamment. Ah, que nous ne l’eussions pas su plus tôt ! 

Pour conclure : service royal.

                https://www.facebook.com/chezjulietteversailles/?locale=fr_FR   

* Construit sous Louis XIII, celui qui est le 2è marché de France existe depuis le XVIIe siècle : le roi avait voulu « aux lieux les plus commodes que faire se pourra des halles, bancs, étaux et autres choses nécessaires pour loger les marchands et mettre à couvert les marchandises ». Sa place animée tous les jours et est l’un des pôles commerciaux les plus importants de Versailles, ses halles Notre-Dame aussi en dehors du lundi et son marché alimentaire à ciel ouvert les mardis, vendredis et dimanches matin. 

** La rue des Deux Portes date de 1687. Comme le souhaitait le roi, tous les rez-de-chaussée étaient occupés par des boutiques, allant du boulanger au teinturier en passant par le marchand de vins ou le tailleur pour femmes.
Les siècles ont passé, mais elle a gardé son caractère … et ses commerces : bouquiniste, restaurants, magasin de jouets et autres, y compris dans la courette qui s’y greffe.




Café de la Poste

Le 2 avril 2023

Café de la Poste, 14 Place de la République, 59 380 Bergues
De 7h à 21h (9h le week-end)
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 10
Accueil : 17 
Ambiance : 17
Café : 14 
Prix d’un café : 1,40 €

Aux mots croisés du jour : « Alimentaire, il emballe » (Film)

 « Bienvenue chez les Cht’is* » : quinze ans déjà ! Français, Belges, Allemands, et même Brésiliens et Japonais continuent d’affluer à Bergues. Ils visitent la petite ville fortifiée à l’occasion du « Ch’ti Tour », ponctué d’anecdotes sur le tournage du film de Dany Boon. Et font une halte au Café de la Poste pour se retrouver au cœur du décor. Sa terrasse est installée sur la place principale** avec pleine vue sur l’hôtel de ville et l’incontournable beffroi*** … il ne manque plus que la baraque à frites ! A l’intérieur, le bistrot affiche les souvenirs du film : le fameux vélo (c’est là que Kad Merad fait sa mémorable chute !) et les photos du tournage. 

Pour le reste, simplicité et convivialité sont les maîtres mots. Vous ne connaissez personne ? Aucune importance ! On vient vous saluer et vous serrer la main ; c’est çà le nord ! Et puis, les habitués discutent de tout et de rien, de rien surtout, c’est bon pour le moral ! Le patron a un mot pour chacun. Il a repris le café il y a un an et ne compte plus les (généreuses) tartines, pintjes****, gaufres et cafés servis !

Parlons café justement : dans le film, le personnage joué par Dany Boon expliquait qu’on y ajoutait toujours de la chicorée et qu’on y trempait sa tartine de Maroilles*****. C’est donc un peu méfiants qu’on le commande aujourd’hui. Mais non ! L’expresso et le cappuccino sont excellents et le biscuit en forme de cigarette fourré au chocolat exquis !

Pour conclure : recommandé 😉             

                https://www.cirkwi.com/fr/point-interet/677002-cafe-de-la-poste  

* Mot inventé par les Poilus durant la Première guerre mondiale pour désigner leurs camarades originaires du Nord, à partir de « ch’est ti, ch’est mi » (c’est toi, c’est moi).
** Le centre-ville est en cours de réaménagement, d’ici 2 ans, tout sera terminé : il sera plus verdoyant, plus accueillant pour les piétons qui pourront se poser et profiteront d’une grande fontaine. Et le stationnement sera légèrement déplacé mais toujours dans le centre. 

*** Édifices abritant les cloches communales, chartes et trésors, les réunions échevinales et servant de tour de guet et de prison, ils sont devenus les symboles de la puissance des communes. 
A Bergues, l’oncle de Dany Boon en était le carillonneur de 1934 à 1999 et y habitait. Son successeur ayant préféré vivre ailleurs, il est désormais possible d’y passer la nuit (25 € par personne). 
**** Petites pintes, verres de bières.   
***** Considéré comme le roi des fromages du Nord et le plus fin des fromages forts.




Dunkerque It-Coffee

Le 26 mars 2023

Dunkerque It Coffee, 14 Rue du Président Wilson, 59 140 Dunkerque
De 9h à 18h30 sauf le dimanche
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 14 
Prix d’un café : 2 €

Aux mots croisés du jour : « Leurre d’été » (UV)

Dunkerque, la Nordissime. Ses petits immeubles en brique, ses larges avenues, son musée à flot* et ses quelques vestiges de la guerre : l’hôtel de ville**, l’église St Eloi*** et le Beffroi****.
Mais Dunkerque, c’est aussi le vent du Nord, froid et cinglant. Il s’engouffre dans les rues, nous fouette le visage et nous pique les mains. Et ne nous donne qu’une envie : s’abriter bien au chaud.

Heureusement, ce coffee-shop est un vrai cocon. Si la première salle se contente d’un comptoir et quelques tables, la seconde a des allures de véritable salon. Autour de tables basses, on s’installe dans les fauteuils ou canapés sous le grand lustre à l’ancienne. En face, un mur de briques (pour la touche locale), un autre recouvert de fleurs (pour la touche printanière). Au-dessus de la cheminée, des photos coincées dans le cadre du grand miroir nous intriguent : celles du mug siglé de la boutique dans les différents pays visités !
Par la fenêtre, on aperçoit l’arrière-cour transformée en terrasse boisée. Bien que protégée du vent et de la circulation, personne ne s’y risque aujourd’hui … mais elle doit être appréciée quand les températures remontent ! 

Pour l’heure, on plébiscite les boissons chaudes : expresso ou café-noisette (de mousse !), latte macchiato (parfumé au spéculoos !), voire « chocolat-signature » (chaud et surmonté d’une crème fouettée avec coulis de caramel).
Mais au « Eat-coffee », on s’y sustente aussi : toasts grillés ou, pour les becs sucrés, gourmandises locales***** et autres douceurs d’outre-Atlantique servies dans une jolie vaisselle rétro.

Pour conclure : dans le hit des cafés de la ville.
                                
                      https://www.facebook.com/itcoffeedunkerque/ 

* Face au Musée portuaire, deux bateaux à flot peuvent être visités :
La « Duchesse Anne, navire-école de 1901 présentant les conditions de vie des cadets.
Le « Sandettié », dernier bateau-feu français mis en service, construit en 1947 et désaffecté en juin 1989.
** Bâtiment centenaire, de style Renaissance flamande, il fut endommagé pendant les deux guerres mais à chaque fois restauré. En 2005, son beffroi (d’une hauteur de 75 m) est admis au patrimoine mondial de l’UNESCO.
*** Surnommée « La cathédrale des sables », sa façade a pu être conservée.
**** Ancienne tour de l’église primitive (XVè siècle), il est classé depuis 1840 … et carillonne toutes les 15 mn !
***** « Les doigts de Jean Bart », du nom du célèbre corsaire né et mort à Dunkerque, que sa statue représente le doigt pointé vers l’Angleterre : gâteau aux amandes et crème café enrobée de chocolat, créé en 1958. 




Café de l’Est

Le 19 mars 2023

Café de l’Est, 78 bd de Strasbourg, 75 010 Paris
Tous les jours de 7h à 23h (8h le dimanche)
Note globale : 14
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 13 
Prix d’un café : 3 € (1,30 € au comptoir)

Aux mots croisés du jour : « C’est une menace » (Gare !) 

Inutile d’accélérer le train : le nôtre a été annulé sans crier gare, et au train où vont les grèves, il y en a pour un moment ! L’occasion d’une pause, d’autant que j’apprécie particulièrement l’ambiance des cafés de gares. A l’Est, je me mets en quête. 

A l’entrée des quais, de nombreux stands en servent dans un gobelet en carton. Et pour le boire sur place, c’est debout au milieu des courants d’air ! Juste en face, des enseignes internationales vous offrent un siège – après avoir fait la queue pour récupérer votre mixture … dans un gobelet en carton ! Où est la qualité, le service, le confort ??

Dépités, nous sortons. De l’autre côté de la rue, un café ordinaire en apparence avec ses tables en terrasse et sa véranda à l’angle. Qu’importe : tout sauf une chaîne. Et là, c’est la bonne surprise. L’intérieur est spacieux, confortable et chaleureux. De beaux volumes, des tons beiges et orangés, beaucoup de rondeur (Le comptoir et les (immenses) banquettes sont arrondis : très Feng-shui !) Griotte sur le Strudel, les grands lustres à l’ancienne dégringolant d’abat-jours coniques : j’adore !

Mais ce n’est pas tout : il y a aussi, et surtout, une vraie ambiance de brasserie de gare* : beaucoup de voyageurs – des parisiens, des provinciaux, des étrangers -, en attente de départ ou en retrouvailles. Une cohorte de serveurs et leurs plateaux qui virevolte entre les (nombreuses) valises : un service express qui ne manque pas d’entrain. Quel sens de l’équilibre, il faut les présenter à la course des garçons de café !** Impeccables dans leur tenue traditionnelle***, tous sont souriants et attentionnés du début à la fin (rare !) Ah, on peut dire qu’ici, ça brasse !  

Pour conclure : une affaire qui roule.
                                
                                        http://www.cafedelest.com 

* La dénomination « Brasserie  » vient des brasseurs qui créaient des lieux de vente de leur bières.
Ceux d’Alsace arrivèrent dans la capitale à la création de la ligne de chemin de fer entre Strasbourg et Paris en 1852.
** Course mettant à l’épreuve les talents de rapidité et d’équilibre des serveuses et garçons de café. Ils doivent courir avec un plateau sur lequel sont déposés des verres et une bouteille remplis de liquide, sans les renverser, sur un parcours donné.
*** Long tablier blanc sur chemise blanche, gilet et pantalon noirs … d’où leur surnom parfois de « pingouins » !




Rotonde de la Muette

Le 12 mars 2023
La Rotonde, 12 chaussée de la Muette, 75 016 Paris
Tous les jours de 7h à minuit
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 3,50 €

Aux mots croisés du jour : « Pour retrouver le temps perdu »(madeleine)   

Une institution à la Muette ! Face à l’ancienne Gare*, et dans la plus pure tradition des grandes brasseries parisiennes, la Rotonde est particulièrement appréciée :

  • des familles du quartier les mercredis et week-ends, avant une promenade dans les jardins du Ranelagh et/ou une séance de marionnettes pour les petits,
  • des touristes (beaucoup de japonais !) venus admirer les oeuvres d’art du musée Marmottan,
  • des shoppeuses invétérées après une razzia des boutiques de Passy,
  • des hommes d’affaires à la recherche d’un cadre élégant et feutré pour leurs rendez-vous.

Toute une équipe vous accueille : le voiturier prend en charge votre carrosse (mais pas vos vélos !), le maître d’hôtel vous place, le serveur gère votre commande. Tenues impeccables, service très professionnel – pas toujours souriant, mais efficace.

  • Vous raffolez des banquettes, chaises à dossier bas, tables en demi cercle et le brouhaha typique des brasseries ? La grande salle est pour vous,
  • Vous préférez de confortables fauteuils en moleskine, des alcôves plus intimes, des éclairages doux ? Les compartiments et leurs petites lampes art déco sont parfaits,
  • Vous recherchez la lumière et l’animation ? La véranda est toute indiquée,
  • Vous aimez vous faire caresser par les premiers rayons du soleil – ou, plus prosaïquement êtes (encore) fumeur ? C’est la terrasse qu’il vous faut !

Mais l’expresso, me direz-vous ? Raffiné – avec, cerise sur le gâteau ou plutôt madeleine*** sur le café -, une attention appréciée : aérienne et encore tiède, cette madeleine est tellement exquise que je ne peux m’empêcher d’en faire compliment … et d’avoir l’agréable surprise de m’en voir offrir une seconde ! 

Pour conclure : un café qui tourne rond.

                                               https://www.rotondemuette.paris

* C’était l’une des gares de la ligne Pont Cardinet-Auteuil de 1854 à 1985, devenue restaurant depuis.
** On peut y voir une collection d’objets d’art et de tableaux du Premier Empire, ainsi que des œuvres de peintres impressionnistes dont la plus grande collection au monde d’œuvres de Claude Monet.
*** Toute boisson chaude est servie avec une madeleine, cuite au fur et à mesure pour être toujours tiède.