26/01/2025
Barista Gallery
Le 26 janvier 2025
Barista Gallery, 15 rue Quincampoix, 75 004 Paris
De 9h à 18h (dimanche 10h30)
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 16
Ambiance : 13
Café : 16
Prix du café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Pièce de musée » (galerie)
Entre les Halles et Beaubourg*, la rue Quincampoix ne manque pas de charme : son étroit tracé ancien et les hautes façades, portes cochères et décors sculptés de ses hôtels du XVIII siècle, voilà qui fleure bon le Paris d’autrefois. Un rez-de–chaussée abrite notre coffee-shop depuis quelques mois. Discret mais intrigant. A travers ses baies vitrées, on aperçoit des pièces dépouillées … et une centenaire : une ancienne banquette Sprague** – de quoi épater la gallery (de métro !)
Derrière la grande (et belle) porte, on découvre une enfilade de petites (mais hautes) salles. Parquet, pierres brutes et poutres nous ramèneraient trois siècles en arrière si ce n’étaient leurs éléments aussi hétéroclites qu’originaux.
– La façade du comptoir est recouverte d’une plaque Lego** où sont accrochées des briques du célèbre jeu***(qu’on retrouve à disposition dans la salle du fond).
– Les tables et chaises sont de toutes formes, couleurs et époques (pas particulièrement confortables, il faut l’avouer !)
– D’anciennes « coiffeuses »**** présentent services à thé, sucrières et cuillères.
– Des « travailleuses »***** toutes aussi vintages, installées contre un mur les unes en dessous des autres, présentent les sachets de café à la vente.
Justement, le café, qu’en pensent les connaisseurs ? Ils valident ! De spécialité et torréfiés en Ile de France, ils sont minutieusement préparés par des baristas visiblement passionnés. Leur machine à expresso, une Victoria Arduino Leva, est d’ailleurs aussi professionnelle qu’eux.
Pour conclure : pas seulement pour la galerie !
* Incontournable institution parisienne qui abrite la plus grande collection d’art moderne et contemporain d’Europe.
** Ancienne banquette de métro Parisien dit « Sprague » du nom des premières rames métalliques, apparues en 1910.
*** Né au Danemark dans les années 30, il signifie « bien jouer » (« leg godt ») … ou « j’assemble » en latin !
**** Petit meuble avec miroir, spécialement conçu pour ranger son nécessaire de toilette, se coiffer et se maquiller.
***** Petit meuble à compartiments qui s’ouvre pour ranger les travaux et accessoires de couture.
19/01/2025
Maison Fleuret
Le 19 janvier 2025
Maison Fleuret, 30 rue des Saints Pères, 75 006 Paris
De 9h à 18h30 (dimanche 9h30, fermé lundi et mardi)
Note globale : 14 +
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 17
Prix du café : 3 €
Aux mots croisés du jour : « Instrument à touche » (fleuret)
« Fleuret » est la dernière pépite dénichée par notre cadet (pas de Gascogne* !)
Serait-ce en lien avec l’épée qu’il maniait autrefois à l’escrime ? Un peu ! Il vient du verbe « fleurer » qui décrit le pâtissier saupoudrant sa table de farine avant d’y étaler la pâte, d’un geste vif et élégant qui rappelle celui de l’escrimeur.
Une nouvelle Maison en a aussi pris le nom en 2017 qui, pour transmettre les secrets de l’artisanat culinaire français, propose des cours de … pâtisserie** !
Cinq ans plus tard, elle ouvre un coffee-shop à côté, dans une librairie datant de 1872 : on est au cœur du quartier le plus littéraire de Paris***. La boutique a gardé son aspect d’origine et s’il n’y avait ces trois tables de jardin sur le trottoir, on aurait peine à imaginer qu’il s’agit d’un café ! Sur deux niveaux, les rayonnages croulent sous des centaines d’ouvrages****. On peut les consulter, voire en parcourir les pages, mais il faut revenir pour poursuivre sa lecture : ils ne sont pas à vendre ! Une demi-douzaine de petites tables en bas, moitié moins sur la mezzanine (à laquelle on accède par un escalier en colimaçon), la priorité est donnée aux livres. Une ardoise avertit d’ailleurs, à fleuret moucheté*****, que l’on préfère le papier au numérique. Le lieu est intime et raffiné, un écrin … sans écran !
Trois jeunes sont à la manœuvre, souriants mais assez mal organisés, alors que c’est jour de brunch et bondé. Beaucoup d’américains, avec des enfants en bas âge qui dégustent gentiment leurs pancakes. Leur mère est par contre terriblement exigeante mais le barista reste zen (il faudra le canoniser !) Après 20 mn, notre attente est récompensée : en matière de café******, ils en connaissent un rayon !
Pour conclure : un café très booké.
* Comme leur nom l’indique, ce sont les enfants derniers nés (après l’aîné) que les grandes familles de Gascogne ont mis au service du roi. Ils font partie des plus illustres héros des romans de cape et d’épée.
** A St-Germain-des-Prés, dans l’ancienne cour pavée mitoyenne, on y apprend l’art de confectionner croissants, macarons, éclairs et choux, Paris-Brest et mille-feuilles (tous les jours, durant 2h1/2). Egalement dans le Marais et Notre-Dame.
*** Situé sur la rive gauche, il ne cessa d’attirer artistes, écrivains et intellectuels, puis librairies et cafés réputés.
**** Edition de la Nouvelle Revue Française, créé en 1911 par Gaston Gallimard pour favoriser la créativité littéraire.
****** Le fleuret est muni à son extrémité d’une protection appelée mouche, pour ne pas blesser lors de l’entraînement.
******* Issu de la Brûlerie de Varenne voisine et extracté minute depuis une rugissante Victoria Arduino chromée rétro.
12/01/2025
Les Tanneurs de la Butte
Le 12 janvier 2025
Les Tanneurs de la Butte, 22 rue de la Butte aux Cailles, 75 013 Paris
Tous les jours de 8h à 2h
Note globale : 13 +
Situation : 14
Cadre : 13
Accueil : 13
Ambiance : 14
Café : 13
Prix du café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Des durs à cuir » (tanneurs)
– Un p’tit tour à la Butte-aux-Cailles, ça vous dit ?
Nos randonneurs bretons préférés sont (évidemment !) partants !
Du métro aérien, on descend à la station « Glacière », la bien nommée : à – 1°, ça caille ! Ah, c’est de là que vient le nom de la Butte ? Non, rien à voir, ni non plus avec le volatile : c’était juste celui de l’ancien propriétaire du terrain*.
Nous voilà donc partis pour une verdoyante balade loin de la foule, à déambuler parmi les ruelles biscornues et charmantes placettes. La Butte est plus un village qu’un quartier : avec ses maisons colorées et fleuries**, elle a une saveur toute provinciale. Et de nombreux troquets permettent de rythmer ses pauses …
Nos Tanneurs de la Butte en font partie qui nous rappellent ceux qui, autrefois, travaillaient le cuir au bord de la Bièvre à présent asséchée***. C’est un joli bistrot traditionnel, au carrelage ancien et au comptoir arrondi en bois foncé, doté d’une agréable terrasse. Les fumeurs en profitent, tandis que les anciens dissertent au zinc. Nous autres, marcheurs épuisés ( ! ), préférons nous réfugier près d’un radiateur … et commander un chocolat chaud (maison) pour les plus frigorifiés. Consciencieuse, j’ai opté pour mon étalon, l’expresso, mais aurais bien testé le lait chaud à la vanille ou au miel. Le service est détendu, l’ambiance conviviale. L’ardoise affiche un (sympathique) semainier : blanquette de veau lundi, petit salé aux lentilles mardi, pot au feu mercredi, choucroute jeudi, cocotte de la mer vendredi et poulet fermier dimanche. Ca fleure bon le terroir tout ça !
Pour conclure : Le bon, la Butte et le … café gourmand ! 😉
* Pierre Caille a acheté la colline en 1543. A l’époque, c’était la campagne, car en dehors de Paris, avec des prairies, vignes, bois et moulins à vent du fait de la positon dominante au bord de la vallée de la Bièvre (recouverte depuis 1910).
** « La petite Alsace », dont le porche d’entrée se trouve au 10 rue Daviel : cité jardin construite en 1912 pour loger les ouvriers des nombreuses usines, elle réunit 40 maisons mitoyennes de style alsacien autour d’une large cour arborée. Juste en face, la Villa Daviel, avec ses jolies maisons basses et leurs jardins fleuris. Et plus loin, la Cité florale, les rues Alphand, Michal et des Cinq diamants ainsi que les passages Barrault et Sigaud.
*** Au XVIIe siècle, on y exploite le calcaire et les nombreuses teintureries, tanneries, mégisseries, blanchisseries et même boucheries utilisent l’eau de la Bièvre, mais rendent ce quartier insalubre et doivent s’arrêter. Plus tard, entre la Révolution de 1848 et la Première Guerre mondiale, chiffonniers et ouvriers du cuir s’y installent. Par contre, ses carrières de calcaire ne permettant pas la construction de bâtiments lourds, les travaux du Second Empire épargnent la Butte.
05/01/2025
Le Bon Moment
Le 5 janvier 2025
Le Bon Moment, 24 rue des Bernardins, 75 005 Paris
De 9h à 18h, 10 à 19 h le WE
Note globale : 16
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 17
Ambiance : 16
Café : 16
Prix du café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Concordance des tons » (harmonie)
Le bon moment, c’était en 2022 pour Haiyi : restauratrice dans le quartier*, elle souhaitait un établissement plus adapté à sa fille. L’idée d’un coffee-shop proche de son école et compatible avec ses horaires s’est imposée … et ce nom avec lui !
Le bon moment, c’est dès maintenant, suivre mes résolutions de nouvel an : sortir par tous les temps (il fait moins 3° !) … puis me réfugier dans un café ! Et pour la Mamilie que je suis à présent, chercher des lieux adaptés à ma descendance pour l’initier au fabuleux univers des estaminets.
Ce Bon Moment niché dans une paisible rue du Quartier Latin coche toutes les cases :
– L’endroit est charmant avec ses vieilles pierres et poutres blanches. D’autant que notre gérante l’a décoré de ses aquarelles et tableaux – elle a même peint la carte** ! Souriante et délicate, elle accorde une attention merveilleuse au moindre détail …
– L’arôme du café fraîchement moulu vous enveloppe dès l’entrée. Elle le sélectionne puis le prépare méticuleusement – toujours avec sa touche artistique. On retrouve sa créativité dans ses Latte signature***, à la banane, noisette, rose, guimauve, crème brûlée, sésame ou taro****. Et sur la carafe et les verres qui les accompagnent, elle a peint des petits cœurs et messages pleins de poésie …
– Les écrans sont limités à quelques tables et uniquement en semaine.
– Les petits d’hommes sont les rois : dans un espace vitré spécialement aménagé, ils sont comme dans une bulle – sous réserve d’avoir ôté leurs chaussures. Ils y jouent avec les peluches et jeux d’imitation, de construction ou de société, ou bien lisent les albums exposés sur toute la surface du mur …
Pour conclure : le bien nommé !
* Après avoir été peintre, céramiste, modéliste et illustratrice, là voilà donc artiste-barista.
** D’inspiration française, nord-américaine (coffee-shop oblige !), japonaise et chinoise (son pays d’origine) et fait maison.
*** Pour les intolérants au lactose, elle propose une grande variété de laits végétaux : avoine, soja, coconut …
**** Ce légume racine violet donne une texture incroyablement dense et veloutée, accentuée par un onctueux lait canadien.
04/01/2025
Granger & Co
Le 29 décembre 2024
Granger & Co, 237 Pavilion Road, London (Royaume-Uni)
Tous les jours, de 7h à 22h30 (8h le dimanche)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 14
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 14
Prix du café : 3 £ (3,50 €)
Aux mots croisés du jour : « Promenade des Anglais » (walk)
Granger* était cuisinier, auteur culinaire et australien. C’est donc à Sydney qu’il ouvre son premier restaurant en 1993. Confortable, lumineux et design, il y expose les œuvres d’artistes émergeants et propose des plats aussi frais qu’esthétiques dans une ambiance décontractée. Le succès est tel que des succursales voient le jour à Sydney (4), Séoul (1), Tokyo (8) et … Londres (5), où nous sommes donc pour Noël.
Gary nous a donné rendez-vous près de Sloane Square**, à Pavilion Road***. Les anciennes écuries de briques rouges de cette rue piétonne ont été rafraichies. Elles accueillent à présent des commerces artisanaux, boutiques de mode et restaurants dans une ambiance village : banderoles colorées, parasols et tables extérieures …
On file chez Granger, le roi du brunch ! Ou plutôt, pas de file car un (ingénieux) système électronique évite de faire la queue. Et le temps qu’on soit tous arrivés (on est 10 !), une table se libère****. De l’espace, du bois clair et de la lumière grâce aux vastes baies vitrées surplombant un jardin tropicool ( ! ), c’est sobre et élégant.
La commande s’avère un vrai défi : si la langue de Shakespeare n’a (évidemment !) pas de secret pour nous, notre lexique culinaire est néanmoins limité. Les applis de traduction sont donc utiles – ou cocasses, quand la transcription s’avère littérale ! Heureusement, notre serveuse est d’une patience infinie et s’applique à nous comprendre : c’est une crème (anglaise, of course !) … Outre leurs cafés haut de gamme*****, nous testons leurs légendaires œufs brouillés sur toasts au levain : légers et moelleux, as beautiful as they are good, ça change du néfaste-food !
Pour conclure : des plats savour-œufs.
https://www-grangerandco-com/chelsea
* Bill Granger est connu pour avoir popularisé l’avocado toast à travers le monde.
** Jolie place du quartier de Chelsea : élégante fontaine, théâtres et magasins chics dont le célèbre PeterJones (1936).
*** Après consultation collective en 2015, elle se transforme en centre communautaire de nombreux restaurants et artisans indépendants (boucher, fromager, boulanger, fleuriste…) et devient l’une des trois meilleures rues de Grande-Bretagne.
**** Granger dispose de 100 places sur 2 étages, une cour extérieure cachée et une salle à manger privée de 18 places.
***** Du torréfacteur Allpress, qui travaille en partenariat avec de nombreux cafés indépendants.
02/01/2025
Victoria House
Le 26 décembre 2024
Victoria House, 5 Coptic Street, London (Royaume-Uni)
Tous les jours, de 8h à 16h
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 16
Prix du café : 2,40 £ (2,80 €)
Aux mots croisés du jour : « Demi anglais » (ale)
Victoria House … Serait-ce la résidence de sa célébrissime Majesté* ? Nenni ! Celle de notre délicieuse belle-fille alors ? Non plus ! Il s’agit d’un charmant petit café situé juste à côté du British Museum**, donc idéal avant ou après une visite. A moins que vous n’ayez profité des soldes de ce « Boxing day*** » et besoin d’une pause : ce quartier, loin de la folie du centre et en même temps tout proche (Oxford street est à deux pas !) vous paraîtra un havre de tranquillité …
Mais elle se mérite notre Victoria : dès l’ouverture, une lonnnngue queue s’étire devant la jolie boutique immaculée. Le patron vérifie les noms sur sa tablette … et nous comprenons qu’il aurait fallu réserver ! Devant notre air contrit, et comme nous ne sommes « que » deux, il se met en quatre pour nous trouver une table. Ouf ! Locaux, touristes, c’est bondé, mais le personnel garde un flegme très britannique tout en oeuvrant avec une efficacité incroyable : ils ont l’œil … et le bon !
Pour accompagner mon café de spécialité, je choisis un porridge. Que dis-je, une merveille avec ses morceaux de noix et ses raisins secs ! Une œuvre d’art aussi : quelques fruits frais sont artistiquement disposés dessus, avec une pensée (comestible) pour parfaire le décor : so cute ! Mon cher et tendre savoure son Latte au motif soigné tout en attaquant son traditional english breakfast****. Verdict : good quality mais pourquoi tous ces aromates ? Why ? Ah … le chef est indien !
Pour conclure : de beaux atouts dans la Manche.
https://victoriahouseco.com/brunch-menu/
*Alexandrina Victoria de Wettin (1819-1901), reine du Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande) et impératrice des Indes, régna plus de 63 ans : longueur jamais égalée depuis !
** Musée de l’histoire et de la culture humaine, dont les collections sont parmi les plus importantes du monde et proviennent de tous les continents.
*** Depuis 1871, le 26 décembre est aussi un jour férié ici. On raconte que les domestiques devant travailler lors des repas de Noël, célébraient la fête le lendemain. Leurs maîtres leur donnaient alors des « boîtes de Noël » remplies des restes et de petits cadeaux … d’où le nom de « Boxing Day », littéralement « jour des boîtes ».
**** Œufs cuits selon sa convenance servis sur du pain au levain, haricots blancs au beurre, bacon fumé, saucisses de 1ère qualité, pommes de terre rissolées, champignons à l’ail et tomates aux herbes (15,95 £)