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Costa Vella, c’est un café-jardin niché au coeur de la vieille ville de Santiago : une oasis pour les pèlerins après un si long chemin …
19/04/2024

Costa Vella

Le 31 mars 2024

Costa Vella, rua Porta de Peria 17, Santiago de Compostela (Espagne)Tous les jours, de 8h à 23h
Note globale : 16
Situation : 15
Cadre : 17
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 15
Prix d’un café : 1,40 €

Aux mots croisés du jour :
« Avance avec sa coquille » (Pèlerin)


Costa Vella, endroit magique et inattendu, oasis de calme et de verdure … Au coeur de la vieille ville, ce café-jardin est niché derrière l’hôtel du même nom. Passé le porche, on longe l’espace vert pour rejoindre une bâtisse pleine de charme : vieilles pierres, comptoir en bois et différents espaces où chacun peut trouver son bonheur. Pour nous, ce sera près d’une grande fenêtre blanche à petits carreaux. De là, on domine le jardin, parfaitement entretenu et romantique à souhait. Un bassin central et sa sculpture, une végétation luxuriante et pleine de fleurs* ; une grande véranda, des tables et des chaises en bois exotique, un joli banc sous la treille et des parasols pour les étés brûlants. Pour l’heure, il pleut toujours**. Un rayon de soleil apparaît, puis un arc-en-cile. Décidément, voilà qui a tout d’un jardin d’Eden …

Revenus du Bureau des pèlerins où nous avons validé notre Compostela**, nous profitons de cette pause bienvenue après 13 jours***. D’autres marcheurs au long cours ont eu la même idée – on les reconnait à leurs sacs à dos ornés d’une coquille St Jacques. Les locaux apprécient aussi Costa Vella, des mamas et des mamies, mais aussi des solitaires profitant de l’atmosphère cosy pour se plonger dans un roman …

La plupart se réconfortent d’une boisson bien chaude (café de qualité**** ouchocolat bien noir et bien épais), accompagnée d’un des gâteaux maison pour certains. Un petit groupe est néanmoins déjà passé à l’apéritif. Ils préfèrent partager des olives et chips artisanales autour d’un verre de vin : ça réchauffe aussi !

Pour conclure : Costa Vella …Costa Bella !

                                                  
https://www.costavella.com

* Palmiers, orangers, citronniers, camélias, arums, roses, géraniums et azalées notamment …
** Document certifiant la fin du Chemin, délivré sur présentation du carnet de pèlerin, timbré à chacune des étapes.
*** Durant les 5 derniers jours, notre périple depuis Porto (soit 397 km avec les erreurs de parcours, approvisionnements et visites) ont été particulièrement arrosés : la Galice a connu des pluies aussi exceptionnelles que torrentielles !
****
Avec des grains Arabica de grande culture, sélectionnés ici (« cafeslua.com ») parmi les meilleurs des principales régions productrices (Brésil, Colombie, Costa Rica, Ethiopie, Guatemala, Pérou et Kenya), une torréfaction de moins de 2 semaines et une mouture des grains de moins de 2 h.

 


Mars 2024

Lundi 18 mars, Kiosque à Foz do Douro (à 8,5 km de Porto)
Sur un rond-point, boissons, oranges et biscuits seulement mais bienvenus après 2 h !

Mardi 19 mars, Chez Sandra à Vila Cha (à 5 km de Labruge)
Vrai café populaire dans un petit village de pêcheurs authentique. 
Patronne chaleureuse … qui rédige la note sur un bout de serviette en papier !

Mercredi 20 mars, Cafétéria Dunas à Aguçadoura (à 4 km de Pavoa de Varzim)
Crème orné d’un joli cœur et toasts beurrés prédécoupés … 

Jeudi 21 mars, Snack Bar Viegas à Castelo de Neiva (à 8 km de Marinhas)
Ouverture à 7h et patronne parlant français ; esseulés en terrasse, « copines »  autour d’une table (ça pépie !) et vieil homme regardant distraitement la télé …

Vendredi 22 mars, Bar Café Central à Carreço (à 10 km de Viana do Castello)
Caché en bas des marches de l’église, petit et tout en longueur : comptoir avec 3 tables sous une carte de l’Europe + 3 en terrasse. Patron en pantalon noir, chemise blanche et cravate carmin assortie à son gilet, aux petits soins malgré l’affluence des pèlerins (cycliste hollandais, couple de brésiliens,  trio allemand – et nous !), qui lui demandent en plus, de tamponner leur crédentiale*. Minuscule alimentation à côté … pour un plein de mini figues séchées !
 
Samedi 23 mars, O Xardin à La Guardia (à 4 km de Caminha)
Bateau annulé, erreur d’orientation, nos premiers pas en Espagne sont compliqués : on se remet en petit déjeunant d’une tortilla de patatas** tiède et moelleuse.

Dimanche 24 mars, Cafetaria Coffee-Time à Bayona (à 19 km de Porto Mougas)
Quatre heures pour pouvoir prendre un café. Mais il est bon … les churros*** aussi !

Lundi 25 mars, Rosita à Panxon (à 4 km de Ramallosa)
Un petit port tapi dans la baie. Tout est fermé ! Tout ? Non, « Rosita » est ouverte, c’est la seule à cette heure mais il faut la trouver, elle n’est pas directement sur le chemin du Camino nous glisse un ouvrier au passage. Belles peintures marines sur les murs, magnifiques tartines grillées avec beurre et confiture … et sempiternelle télé !

Mardi 26 mars, Chez Magallanes à Vigo (à 4 km du centre-ville)
Ville-étape décevante, aucun fléchage, de la pluie, du froid (3°). On s’en extirpe pour rejoindre sa banlieue et, à un grand carrefour, une cafétéria grande et claire, avec plantes vertes et … table à langer pour les petits d’hommes (peu nombreux sur le camino, bien qu’on en ait rencontré un allaité par sa pèlerine de mère sur une dune portugaise !) Ici, on retrouve notre allemande en sandales et nos espagnols avec leurs parapluies ! Serveurs impeccables (pantalon noir, tee-shirt blanche et tablier à poche et bretelles en cuir), crème délicieux et toasts au pain de sigle divins !

Mercredi 27 mars, Pastelaria Acuna à Arcade (à 8 km de Redondela)
Immense, moderne et impersonnel mais efficace, avec des crèmes mousseux et des toasts moelleux … et l’on y retrouve nos 5 canadiens de Vancouver ! 

Jeudi 28 mars, A Pousada do Peregrino à Barro (à 9 km de Pontevedra)
Avec Maria, venue d’Argentine, nous quittons les belles maisons à arcades de notre ville-étape pour traverser la forêt sous une pluie diluvienne. Le premier café est à plus de 2h, mais il est plein de charme avec ses vieilles pierres, faïences, cheminée et tables de pin clair. Et empli de pèlerins, avec capes de pluie, boissons chaudes, tartines et lazos**** – voire bière et sandwich à la tortilla pour 2 espagnols ! Mention spéciale au crème et son morceau de brioche offert. 

Vendredi 29 marsFogar do Peregrino à Casalderrique (à 8km de Caldas de Reis)
La pluie redouble, notre camino se transforme en un gigantesque ruisseau. Après 2 h, on est à essorer : le très beau Latte et les grandes tartines arrivent à point nommé !

Samedi 30 mars, A Milagrosa à Picarana (à 9 km de Padron)
Brume, pluie : le premier café ouvert est noyé de pèlerins,  dont Maria la catalane et autres connaissances de dortoirs ! Bonheur de se retrouver, être au sec (pas pour longtemps, la pluie redouble dehors) et reprendre des forces en vue des derniers km. 
Entre les étapes, les détours, les courses et les visites, nous aurons fait 397 km !

* « Passeport » du pèlerin de Compostelle, attestant de son identité et ses étapes sur le camino.
** Variante d’omelette typiquement espagnole, épaisse, cuite des deux côtés et garnie de pommes de terre. 
*** Long beignet allongé qu’on sucre selon le goût, originaire d’Espagne et du Portugal.
**** Torsades de pâte feuilletée garnies de miel et de lait concentré.


Tertulia à Santiago de Compostela
24/11/2019

Tertulia

Le 3 novembre 2019

Tertulia, rua de Pombal 2, Santiago de Compostela – Espagne
De 7h15 à 23h30 (8h le week-end)
Note globale : 16
Situation : 14
Cadre : 16
Accueil : 16
Ambiance : 17
Café : 17 
Prix d’un café : 1,50 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Transport en commun » (ola)

 

Ultréïa ! Clap de fin pour mon (bout de) Chemin, sur le parvis de la cathédrale où se trouve le tombeau de Saint-Jacques dont les statues ont jalonné notre parcours. Un peu plus loin, le Bureau des pèlerins délivre la Compostela à ceux qui ont pérégriné dans les conditions requises*. Et à deux pas, mon ultime récompense : un café !

« Tertulia » signifie « Rassemblement social ». A l’extérieur pourtant, personne ; les tables sont vides, mais au carrefour, au froid et sous la pluie – ceci explique cela. Le sas d’entrée par contre déborde de parapluies dégoulinants, capes ruisselantes et clients qui font « la cola** » : c’est vrai que c’est bondé, le nom n’est pas usurpé !

Quelques marches descendent vers une petite salle chaleureuse : vieilles pierres et papier peint à l’ancienne, joli comptoir arrondi, tables et chaises dépareillées et coussins colorés sur le rebord des fenêtres. Une seconde salle, guère plus grande, est entourée de tableaux. C’est petit mais confortable, intimiste et plein de charme !

– Camino ! … Je sursaute. Un pèlerin ? Non, un autochtone qui appelle son chien ! Une autre façon de faire le chemin 😉
Beaucoup de locaux discutent tranquillement sur fond de musique jazzy, 
tandis que des routards rechargent leurs batteries (dans tous les sens du terme !)

L’ambiance est familière, les serveurs (en manches courtes : ils s’activent !), font en sorte que vous vous sentiez comme chez vous. On dit que leur Capuccino est le meilleur de Santiago : je confirme ! Avec une tasse ravissante et un carré
de gâteau maison divinement moelleux : un must pour les amateurs ! Leurs petits déjeuners sont tout aussi réputés ; galicien ou continental, anglais ou américain – avec du lait sans lactose et du pain grillé sans gluten pour les intolérants.
Un must, je vous dis !

Pour conclure : de la cape au cap-uccino.

https://www.facebook.com/cafetertuliasantiago/

* Avoir accompli les 100 derniers km pour ceux qui sont à pied ou à cheval, 200 en vélo. La crédential ou créanciale, sur laquelle ils ont fait apposer un tampon à chaque étape, sert de justificatif pour obtenir ce certificat officiel … que je n’ai malheureusement pas reçu car j’en ai fait plus de 300, mais pas les derniers ! Par contre, mon cher et tendre a rapporté
le sien une semaine plus tard, un magnifique parchemin qui lui rappellera son périple de plus de 1500 km, en 58 jours !
** La queue.


Carrion de los Condes
08/11/2019

Café España

Le 20 octobre 2019
Café España, Plazza Piña Merino 1, Carrión de los Condes – Espagne
 6h à 23h (7h le week-end)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 10
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 10 
Prix d’un café : 1,00 €

Aux mots croisés du jour :
La meilleure def’: « Miss Météo» (grenouille)

 

Ultreïa ! Me voilà sur le Camino où j’ai rejoint mon cher et tendre le temps des vacances. Ensemble, nous suivons la lente procession des silhouettes bossues à travers la Meseta, grand plateau rocailleux situé à mille mètres d’altitude. 
Les paysages sont monotones et les villages limités pour la plupart à une unique rue souvent déserte, où le seul lieu de vie est le café.

Celui de Carrión de los Condes ne déroge pas à la règle. Les hommes y passent l’après-midi à jouer sans se soucier
de la télévision qui égrène ses mauvaises nouvelles – aujourd’hui, les énormes dégâts des inondations.
Autour d’une table, cinq d’entre eux lancent bruyamment leurs dominos, tandis que leurs compères, assis en retrait
ou restés debout, commentent le jeu : exclamations, grands gestes et même moulinets de canne pour l’un d’eux.
Un peu plus loin, d’autres tapent le carton avec tout autant de verve.

Etape de Saint-Jacques-de-Compostelle, ce café est aussi très fréquenté par les pèlerins. On retrouve un trio d’Irlandais,
une américaine d’Alaska, un couple de Canadiens et une grappe de Coréens croisés ce matin et mouillés comme nous jusqu’aux eaux ! Tiens justement, j’aperçois « El Norte de Castillo », le quotidien régional : j’en récupèrerais bien quelques pages pour assécher mes chaussures …

Commande est passée au comptoir (c’est l’usage ici, de même qu’il est de bon ton de rapporter ensuite tasses et verres) : une boisson chaude, une San Miguel et ses tapas ou une lampée de vino tinto envoyée directement derrière le gosier.

Avant de partir, le patron tamponne nos crédentiales du logo de son établissement et nous gratifie d’un chaleureux
« Buen Camino ! ». La pluie a repris de plus belle. Il sort tout à coup en trombe pour baisser le store et protéger ainsi
les voyageurs qui attendent le bus devant sa terrasse : si c’est pas une gentille attention, ça ! 

Pour conclure : España, la vida ! 

www.carriondeloscondes.org

* Parti du Puy-en-Velay le 12 septembre, il est à présent en Espagne où je l’ai retrouvé à Burgos.