01/10/2023
Café Sans Nom
Le 1 er octobre 2023
Café Sans Nom, 57 rue de la Réunion, 75 020 Paris
Tous les jours, de 7h30 à 1h30 du matin
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 16
Ambiance : 17
Café : 14
Prix d’un café : 2 €
Aux mots croisés du jour :
« Reste propre même après avoir été sali » (Nom)
La Réunion ? Une île paradisiaque : sa forêt tropicale, ses volcans*, ses récifs de corail, ses plages, l’Océan indien … et les 10 000 km qui nous séparent : trop excentré pour notre café dominical ! Oublions nos rêveries ultra-marines et revenons sur le continent …
La Réunion, c’est aussi un quartier du 20è arrondissement : il réunit le petit et le grand Charonne autrefois séparés par un mur. Populaire et chaleureux, avec ses petits restos, boutiques et ateliers d’artisans – et sa célèbre école**. La place du même nom en est le cœur ; elle s’anime les jeudis et dimanches lors du marché.
Les cafés y étendent leurs terrasses. Dont le nôtre : naguère « Café-tabac de la Réunion », comme le rappelle la mosaïque au sol, il est devenu « Café Sans Nom ». Pourquoi ? Mystère ! Mais si son nom est anonyme, son cadre est authentique, du parquet au bar arrondi en zinc, en passant par les tables en formica, banquettes en moleskine et rayonnages de livres – avec, au milieu, un vieux poste radio TSF, comme celui de mon grand-père !
Sous les miroirs, les visages de Brel et Gainsbourg restent songeurs, tandis que les dessins d’« Edith en marcel », ou « Maria qu’a l’as » amusent. Sur un autre, une main tend une bouteille de coca au plus têtu des mammifères : « Passer du coke à l’âne ». Sans Nom, mais pas sans caractère !
La délicate musique jazzy rend propice la lecture ou les échanges. Ici, les gens se parlent facilement. C’est ce que souhaitait le patron quand il a repris l’affaire*** : un lieu où se retrouvent aussi bien les éboueurs que les bobos. Gagné : c’est un vrai lieu de « Réunion », un lieu de vie et de papote sans fin …
Pour conclure : Sans Nom mais pas sans charme.
* Le piton de la Fournaise, un volcan actif qui s’élève à 2 632 m d’altitude, mais aussi le piton des Neiges, immense volcan éteint.
** Ecole publique, Vitruve est connue pour sa pédagogie expérimentale par projets pour permettre à chacun, enfant comme adulte, de trouver sa place dans le collectif.
Sa devise : « C’est à plusieurs qu’on apprend tout seul ».
*** Ancien cadre commercial, Tahar Mouici, a repris cette affaire en 2015.
17/09/2023
Les Piaules
L
Le 24 septembre 2023
Les Piaules, 28 bis place de la Nation, 75 012 Paris
Tous les jours de 10h à minuit
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 17 (pour la vue !!)
Accueil : 14 (18 en bas, 10 en haut !)
Ambiance : 15
Café : 12
Prix d’un café : 2,50 €
(Café-croissant 5 €, petit-déjeuner 10 €, brunch 30 €
Aux mots croisés du jour : « Une bonne action est pour lui synonyme de renvoi » (ascenseur)
Nation, tout le monde descend ! Sitôt sortis du Métro, je me précipite sur l’immeuble d’en face.
A gauche de la (très grande) devanture d’un Casino, une double porte en verre au-dessus de laquelle est écrit : « Les Piaules ». De quoi intriguer mon cher et tendre qui est venu pour prendre un café …
Quèsaco ? Une auberge de jeunesse « nouvelle génération » : moderne et version 2.0, elle accueille voyageurs ou groupes d’amis, en dortoirs de 4,6 ou 8 personnes – voire en chambres privatives**. Mais le must (en tout cas pour nous !) est au 6è étage (avec ascenseur, ouf !) : c’est là que se trouvent, accessibles à tous, le bar-restaurant et son rooftop*** … au top !
Pour qui prend de la hauteur, la vue est juste incroyable : à nos pieds, la place de la Nation avec ses immeubles haussmanniens entourant l’immense pelouse centrale. Et en toile de fond, Paris à 180°, des Invalides au Sacré Cœur, en passant par la Tour Eiffel, Notre-Dame (du moins, ses tours) et le nouveau Palais de justice. Imaginez le soir, au coucher du soleil …
Derrière le comptoir, une jeune anglophone prépare nos cafés, pas plus aimable que ça contrairement aux réceptionnistes du rez-de-chaussée. Pour le reste, c’est comme à la cantine : on va chercher sa cuillère, son sucre, et quand on a fini, prière de déposer tasses et couverts à l’endroit ad hoc****. Par contre, ni sous-tasse ni plateau, et un prix plus proche d’une brasserie de standing. Impossible de réserver non plus : premier arrivé, premier servi ! Heureusement, nous sommes matinaux …
Pour conclure : the place to be !
* La première a été ouverte en 2015 à Belleville et élue meilleure AJ de France – pas plus, mais guère moins ! A partir de 30€, avec des lits pensés pour respecter l’intimité de chacun : chaque espace est conçu de manière indépendante pour ne pas déranger son voisin (prises téléphoniques et USB, lumière, tablette pour poser ses objets personnels ou son guide touristique, et un casier pour ranger son sac ou sa valise de manière sécurisée). Les salles de bains sont partagées ou privatives.
** En tout, 200 personnes répartis dans 30 dortoirs et 9 chambres privatives.
*** Littéralement : toit. Mais il peut aussi s’agir d’une terrasse se trouvant sur un toit aménagé.
**** Du latin « pour cela » = institué spécialement pour répondre à un besoin.
10/09/2023
Café St-Martin
Le 10 septembre 2023
Café St-Martin, 28 rue St-Martin, 49 100 Angers
Du mardi au samedi de 10h à 21h
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 12
Accueil : 16
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 1,80 €
Aux mots croisés du jour : « A un côté touchant » (Adjacent)
Après avoir musardé dans le centre piétonnier de la cité angevine, une pause s’impose. C’est que le thermomètre a atteint un seuil stratosphérique, 35° à l’ombre ! Tous aux abris !
Sur la Place de la Préfecture, une terrasse s’étire. Sous les parasols, pas de pollution mais la vue sur la Tour Saint-Aubin* : un véritable havre de fraîcheur et de paix avant de retrouver l’effervescence des rues adjacentes …
L’intérieur est plus banal – hormis le patron qui s’affaire au comptoir : avec sa barbe drue et son bandana noué sur la tête, il a des airs de flibustier !
– Salut Georges, j’te mets un crème ?
Le vieil homme le salue, pose sa casquette (Y a plus de chaume sous la toiture** !) et attrape le « Courrier de l’Ouest ». La chemise roulottée sur les avant-bras, il regagne la terrasse, allume un cigare et se plonge dans le journal : comme chez lui !
Dehors, la serveuse arrive avec son calepin, s’arrête et regarde les chaises désertées et éparses comme une poule qui a trouvé un couteau*** : où est passée la douzaine de lycéens arrivée 5 minutes plus tôt ?
– Ils n’ont plus de patience, nos jeunes, s’attriste une petite mamie.
– Pas grave, ils étaient bruyants, persifle son voisin.
Une sexagénère interroge sa mère :
– Tu prends une ‘tite bière, toi ?
– Et toi, l’apéro maison ? L’inénarrable Kir pétillant à la fleur de sureau, sourit-elle.
Une joggeuse passe, ruisselante ; le patron lui offre un verre d’eau.
Moi aussi, j’y ai droit avec mon expresso. Si, si, j’en ai pris un : pour (essayer de) sortir de ma torpeur. C’est un café bio, servi dans une tasse ornée d’un joyeux « ENJOY » et accompagné d’une petite meringue faite maison. Pas étonnant que cette adresse soit si prisée ! Et avis aux becs sucrés : le gérant est pâtissier !
Pour conclure : un patron Angers-lique.
https://check.fr/cafe-saint-martin-bar-restaurant-angers-16485
* Attenante à son abbaye, la tour Saint-Aubin domine la cité de ses 54 mètres de hauteur. Au Moyen Âge, elle formait à elle seule une petite forteresse avec meurtrières et servait de tour de guet. Depuis, beffroi, campanile et toiture ont été détruits. Elle accueille à présent des expositions temporaires.
** Il est complètement chauve !
*** Décontenancée.
10/09/2023
Le Cosmo Exemplaire
Le 3 septembre 2023
Brasserie Cosmo, 1 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours de 7h à minuit (8h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 €
Aux mots croisés du jour : « Culture intensive » (Erudition)
C’est la rentrée … déjà ! Direction : rue des Ecoles, bien sûûûr ! – ou plutôt des Universités : elle relie la Sorbonne au Campus* de Jussieu. Face à ce dernier, la terrasse d’une brasserie fait l’angle de la rue du Cardinal Lemoine. Le repère des étudiants ? Pas vraiment : c’est plus cossu et surtout plus onéreux que les bars alentours … mais plus calme et confortable. Donc plutôt leurs ascendants ainsi que les clients des hôtels voisins et visiteurs de l’IMA** ou du Jardin des Plantes. Cadre feutré, jazz léger en fond sonore, assises de velours … comme l’ambiance !
Au comptoir, un couple d’octogénaires attaque gaillardement son petit déjeuner, tandis que son voisin plonge dans l’un des quotidiens. Attention, je n’ai pas dit « au zinc » : tous sont confortablement assis sur de moelleuses chaises hautes recouvertes de velours (on y revient !)
Entre un couple : Madame salue élégamment et pose son chapeau-cloche tandis que Monsieur commande une infusion pêche-églantier et un chocolat bien tassé.
Face à la rue, quasi dessus (les baies vitrées sont grandes ouvertes), un homme noircit fébrilement des feuillets au stylo plume : un prof de la Fac voisine préparant son nouveau cours … ou le futur Goncourt ?
Le soir, l’atmosphère s’anime et se fait plus légère : la journée de travail est finie, les visites terminées, l’heure est à la détente. Et quand le spectacle du cabaret voisin*** s’achève, il déverse ses spectateurs et danseurs de l’autre côté de la rue … ici !
Pour conclure : assez Cosmo-polite.
* Ensemble universitaire regroupant unités d’enseignement et résidences étudiantes.
** Institut du Monde Arabe : centre culturel français consacré au monde arabe, créé en 1987.
*** Plus ancien cabaret de Paris, le Paradis Latin est niché au cœur du quartier Latin. Érigé à 500 mètres de Notre-Dame de Paris par Napoléon, il fut d’abord un théâtre où bourgeois, intellectuels, commerçants, ouvriers et étudiants se croisaient – notamment Balzac, Dumas et Mérimée. C’est en 1889, avec sa reconstruction par Eiffel, qu’il devient un incontournable lieu d’émerveillement et de distractions nocturnes.
03/09/2023
Le Cosmo
Le 3 septembre 2023
Brasserie Cosmo, 1 rue des Ecoles, 75 005 Paris
Tous les jours de 7h à minuit (8h le WE)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 12
Prix d’un café : 2,60 €
Aux mots croisés du jour : « Culture intensive » (Erudition)
C’est la rentrée … déjà ! Direction : rue des Ecoles, bien sûûûr ! – ou plutôt des Universités : elle relie la Sorbonne au Campus* de Jussieu. Face à ce dernier, la terrasse d’une brasserie fait l’angle de la rue du Cardinal Lemoine. Le repère des étudiants ? Pas vraiment : c’est plus cossu et surtout plus onéreux que les bars alentours … mais plus calme et confortable. Donc plutôt leurs ascendants ainsi que les clients des hôtels voisins et visiteurs de l’IMA** ou du Jardin des Plantes. Cadre feutré, jazz léger en fond sonore, assises de velours … comme l’ambiance !
Au comptoir, un couple d’octogénaires attaque gaillardement son petit déjeuner, tandis que son voisin plonge dans l’un des quotidiens. Attention, je n’ai pas dit « au zinc » : tous sont confortablement assis sur de moelleuses chaises hautes recouvertes de velours (on y revient !)
Entre un couple : Madame salue élégamment et pose son chapeau-cloche tandis que Monsieur commande une infusion pêche-églantier et un chocolat bien tassé.
Face à la rue, quasi dessus (les baies vitrées sont grandes ouvertes), un homme noircit fébrilement des feuillets au stylo plume : un prof de la Fac voisine préparant son nouveau cours … ou le futur Goncourt ?
Le soir, l’atmosphère s’anime et se fait plus légère : la journée de travail est finie, les visites terminées, l’heure est à la détente. Et quand le spectacle du cabaret voisin*** s’achève, il déverse ses spectateurs et danseurs de l’autre côté de la rue … ici !
Pour conclure : assez Cosmo-polite.
* Ensemble universitaire regroupant unités d’enseignement et résidences étudiantes.
** Institut du Monde Arabe : centre culturel français consacré au monde arabe, créé en 1987.
*** Plus ancien cabaret de Paris, le Paradis Latin est niché au cœur du quartier Latin. Érigé à 500 mètres de Notre-Dame de Paris par Napoléon, il fut d’abord un théâtre où bourgeois, intellectuels, commerçants, ouvriers et étudiants se croisaient – notamment Balzac, Dumas et Mérimée. C’est en 1889, avec sa reconstruction par Eiffel, qu’il devient un incontournable lieu d’émerveillement et de distractions nocturnes.