21/01/2024
Fringe
Le 21 janvier 2024
Fringe, 106 rue de Turenne, 75 003 Paris
De 9h à 17h30 (10h le week-end)
Note globale : 13
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 16
Prix d’un café : 3 €
Aux mots croisés du jour :
« Elle rafraîchit la mémoire » (Photo)
Fringe ? La frange, pour les anglais, ou la bordure. Le rapport avec ce coffee-shop ouvert par un photographe américain amoureux du café* ? Je cherche …
Sur la placette d’un des quartiers les plus branchés de la capitale, deux chaises et un banc devant une devanture noire. Personne. A se demander si c’est ouvert. Mais il fait – 6° et si la vitrine est recouverte de buée, on devine une lueur à l’intérieur. On pousse la porte. Difficilement : c’est plein comme un œuf – petit, l’oeuf : 8 tables de 2, 4 places au comptoir et une file de clients de l’entrée à celui-ci.
Une jeune scandinave à l’accent délicieux prend commande de ceux qui veulent emporter, oriente ceux qui préfèrent s’asseoir, puis leur apporte les menus, puis les boissons et enfin encaisse tout ce petit monde. Absolument exquise et de bonne volonté, mais totalement inefficace (elle est venue nous voir à 5 reprises !) – malgré sa Gameboy dernier cri !
Guère plus d’efficacité chez les 3 baristas qui mettent plus de 10 minutes à préparer un Latte et un espresso. Il y a du tirage dans le service …
Voilà qui nous laisse le temps d’observer les lieux : décor minimaliste dans un écrin immaculé. Mention spéciale aux suspensions façon papier froissé. Sur l’étagère, de vieux appareils et livres de photos** ; aux murs, d’immenses clichés. Le propriétaire a voulu un espace à la frontière (bordure ?!!) du café de quartier et de la galerie de photographes émergents. Il invite professionnels ou amateurs*** à exposer et vendre leurs créations.
Pour être franche, on m’en offrirait que je l’oublierais dans un coin …
Heureusement j’ai repéré la Marzocco … de quoi prendre mon mal en patience ! 😉
Servi dans une tasse blanche et épurée comme le cadre (photo !), avec une petite cuillère plus design encore (du jamais vu !!), il est fraîchement torréfié et sa mousse est onctueuse : il faut être objectif, c’est un grand cru !
Pour conclure : y a pas photo, c’est bien.
* Né en 63 aux EU, Jeff Hargrove a grandi en Arabie Saoudite puis s’est installé en France en 1984. Après des études de linguistique puis d’informatique, il rencontre celui qui s’occupe du club-photo de sa faculté qui guidera sa future carrière de photographe. Amoureux du café, il ouvre ce coffee-shop en 2016 pour conjuguer ses deux passions.
** Dont « Paris Coffee Revolution », livre d’art, où notre américain et une journaliste relatent l’histoire du café de spécialité à Paris, depuis le début des années 2000 avec la Caféothèque jusqu’à la Brûlerie de Belleville, Coutume et L’Arbre à café.
*** Professionnels ou amateurs peuvent proposer leurs clichés : il suffit d’en envoyer une dizaine par PDF avec une présentation du projet. Si leur choix est retenu, elles sont exposées 6 semaines et le produit des ventes revient en intégralité à leur auteur.
22/10/2023
Bougeotte
Le 22 octobre 2023
Bougeotte, 5 rue du Puits aux Braies, 35 400 Saint-Malo
De 8h30 à 17 h, sauf jeudi
Note globale : 15
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 18
Prix d’un café : 2,00 €
Aux mots croisés du jour :
« Grand quand son fils le devient » (grand-père)
Après avoir vécu vécu en Californie, à Washington et à Londres, deux sœurs décident d’ouvrir un coffee shop à Montmartre avec une amie : ça leur manque tellement ! Elles le doublent d’une petite cantine healthy, tendance végétaro-gourmande.
Dix ans plus tard, la cadette est à nouveau prise de bougeotte : avec son mari, ils rachètent une ancienne crêperie de la Cité corsaire, pays de leurs grands-pères respectifs. On est en janvier 2022 ; ils se donnent 3 mois pour la transformer en café-cantine …
A deux pas de la Grand-Porte et du Port de plaisance, mais légèrement en retrait des artères principales (et de leurs hordes de touristes), la situation idéale. Si la rue est étroite, quelques tables ont néanmoins trouvé place sur les pavés. L’intérieur est à peine plus grand mais chaleureux : miroirs en rotin, ampoules accrochées à une tige de bambou, dessins à l’encre de chine joliment encadrés, petit colibri** et coussins wax* pour la touche de pep. Les petits d’hommes ont leurs chaises hautes, coloriages, livres et jouets (on voit que les propriétaires en ont des spécimens !)
Ouvert de bonne heure (rare !), l’ambiance est y accueillante et décontractée. Mais le café, me direz-vous ? Celui du jour (préparé dans une Marzocco : la Rolls des machines !) a l’arôme généreux et le corps étoffé. Et la fougère dessinée sur le Latte de mon Cher et tendre est parfaitement maîtrisée. Au petit déjeuner, Granola aux fruits frais et compotés, brioche roulée à la cannelle, cake à la banane, voire rösti*** ou Croque Bougeotte**** les accompagnent. Et à midi, de petits plats maison, inspirés de leurs voyages et des saisons, peu nombreux mais malouins et de qualité.
Mais chut : évitez d’ébruiter cette pépite, elle risquerait de perdre son âme …
Pour conclure : du blé noir au café noir.
www.bougeotte.net
* Recouverts d’un tissu africain traditionnel, reconnaissable par ses motifs spécifiques mais surtout ses couleurs très vives.
** Sigle de la Maison. Cf « La sagesse du colibri » ou « Comment chacun fait sa part », conte amérindien de Pippa Dyrlaga.
*** Galette de pommes de terre aux herbes, fromage frais, bacon et œuf au plat.
**** Leur sandwich-signature : comté 18 mois, Saint-Nectaire, confit d’oignons, crème à la moutarde et pain au levain.
11/06/2023
Kaffeebar 19
Le 11 juin 2023
Kaffeebar 19, 26 bis rue de l’Ourcq, 75019 Paris
De 8h30 à 17h (9h30 à 18h le WE)
Note globale : 13
Situation : 11
Cadre : 13
Accueil : 11
Ambiance : 14
Café : 15
Prix d’un café : 2 €
Aux mots croisés du jour : « Il ne fait plus bloc » (Est)
Cap à l’est pour une balade dans notre ancien quartier. Autrefois populaire, il s’est encore transformé – gentrifié* même, comme on dit ! Devenu branché, le Bassin de la Villette** est aussi couru (nombreux joggeurs d’ailleurs ce matin !) Pourtant, si l’on sort un peu des sentiers battus, il est (encore) possible de trouver de petits coins plus authentiques à l’abri de la folie du Canal.
Quelques tables de jardin en rang d’oignons le long d’une minuscule échoppe à la devanture gris-souris, retiennent notre attention. Celles d’un petit café « caché » : un coffee-shop germanophile … histoire de se retrouver encore plus à l’est !
L’espace est retreint : dans la pointe formée par l’angle des deux rues, on a juste le comptoir d’un côté, une tablette de l’autre. Au fond par contre, quelques marches montent à une mezzanine à la déco « retour de brocante ». Tables aux formes variées, ourson accroché à une étagère de livres et jardinières aux fenêtres, c’est minimaliste et épuré, à la berlinoise – ou plutôt dresdoise, ville d’origine du gérant.
Aaron a ouvert son Kaffeebar il y a 9 ans, il s’est entouré d’une équipe de compatriotes. On ne peut pas dire que ce soit un grand communiquant, mais pour peu qu’on s’intéresse, il peut être plus loquace. Et puis, il aime les produits de qualité : ses cafés (3 différents, tous de chez Coutume***) qu’il prépare dans une Marzocco****. Côté assiettes, tout est fait maison ; du délicieux Karottenkuchen à l’original Muffin à la farine de riz au chocolat et banane (plus léger que le classique), en passant par les soupes, tartes et même pains au parfum de sésame grillé …
Pour conclure : un délicieux est-aminet.
https://www.facebook.com/p/Kaffee-bar-19
* Sa population a été remplacée par une couche sociale plus aisée.
** Depuis la Rotonde de Stalingrad, il est bordé de comptoirs pour croisières fluviales, cinémas (dans d’anciens portiques en fonte reliés entre eux par bateau électrique !), port de plaisance, centre nautique, auberge de jeunesse, cafés et restaurants. Au pont-levant de Crimée, il se rétrécit pour rejoindre le rond-point où convergent les Canaux de l’Ourcq et St-Denis.
*** Torréfacteur parisien de cafés d’exception depuis 2011.
**** Machine à café expresso haut de gamme – italienne, bien sûr !
23/04/2023
Annette K.
Le 23 avril 2023
Annette K, Port de Javel Bas, 75 015 Paris
Tous les jours, de 8h à 18h (9h le week-end)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Avance faite en liquide » (nage)
Qui est Annette K. ?
– Une pionnière* appareillée dans son enfance que la nage va sauver. A l’origine des premiers spectacles de natation synchronisée et du maillot de bain moderne, elle ne cesse de vanter les bienfaits de la pratique sportive pour les femmes.
– Un bateau XXL amarré cent ans plus tard sur les berges de la Seine.
Le lien avec la précédente ? C’est un lieu novateur « santé et bien-être », imaginé par des producteurs** : à la fois club de sport, centre de soins, guinguette et coffee shop.
L’extérieur est un peu austère, seuls les transats rayés de couleurs différentes du pont supérieur égaient l’ensemble. Mais l’ouverture date de décembre et une terrasse est prévue sur le quai, face au parc André Citroën – d’où l’on devrait profiter du Ballon Captif***, du pont Mirabeau, voire de la Tour Eiffel.
A l’intérieur, un immense bar central délimite les deux espaces de restauration :
. Une salle aux volumes impressionnants, cernée de baies vitrées … où des lustres à l’ancienne s’échappent des gros tuyaux du plafond ! Au sol, de simples tables et chaises d’écoliers (pas très raffiné, mais préférable au sortir d’un entraînement !)
. Un coin salon avec palmiers et canapés, d’où l’on aperçoit, en levant la tête, le fond de la piscine**** du pont et ses nageurs crawlant, chacun dans leur ligne !
A nos pieds, la Seine où quelques canards et cygnes glissent sur l’eau.
Et dans nos tasses, un café fraîchement torréfié par la Maison Coutume*****.
Pour conclure : belle mise en Seine.
* Fille d’une pianiste française et d’un violoniste australien, Annette Kellermann nait à Sydney en 1886. Appareillée du fait de ses jambes atrophiées, elle nage tant et tant de 6 à 13 ans que ses muscles retrouvent une robustesse quasi normale. Lycéenne, un aquarium l’embauche pour jouer une sirène dans un spectacle aquatique. Puis elle enchaîne les exploits : plongeons (28 m), traversées de Londres (27 km) et Paris (13 km) – elle abandonne celle de la Manche après 10 h. Pour optimiser ses performances, elle porte une combinaison courte et moulante : arrêtée à Boston en 1907 pour « indécence », le juge statue en faveur de l’argument sportif et fait jurisprudence : l’évènement permet la popularisation du maillot de bain une pièce et de la natation pour les femmes. De 1914 à 1924, elle interprète des rôles de danseuse de ballets aquatiques au cinéma. Elle s’éteint en 1975.
** Why Not Productions, cinéma indépendant (Cf. « Des Hommes et des dieux », « Un Prophète » etc.).
*** Plus grand ballon du monde, il permet de découvrir Paris et ses monuments à 150 m d’altitude ; c’est aussi un outil de mesure de la qualité de l’air. Il est accessible tous les jours de 9h à 19h45 sous réserve des conditions météorologiques.
**** De longueur olympique à ciel ouvert en rooftop, jouxtant le centre de soins de haut niveau avec balnéo.
***** Atelier de torréfaction parisien, de cafés choisis à la source (Costa Rica, Brésil, Indonésie, Ethiopie et Burundi).
27/03/2023
Dunkerque It-Coffee
Le 26 mars 2023
Dunkerque It Coffee, 14 Rue du Président Wilson, 59 140 Dunkerque
De 9h à 18h30 sauf le dimanche
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 16
Accueil : 12
Ambiance : 14
Café : 14
Prix d’un café : 2 €
Aux mots croisés du jour : « Leurre d’été » (UV)
Dunkerque, la Nordissime. Ses petits immeubles en brique, ses larges avenues, son musée à flot* et ses quelques vestiges de la guerre : l’hôtel de ville**, l’église St Eloi*** et le Beffroi****.
Mais Dunkerque, c’est aussi le vent du Nord, froid et cinglant. Il s’engouffre dans les rues, nous fouette le visage et nous pique les mains. Et ne nous donne qu’une envie : s’abriter bien au chaud.
Heureusement, ce coffee-shop est un vrai cocon. Si la première salle se contente d’un comptoir et quelques tables, la seconde a des allures de véritable salon. Autour de tables basses, on s’installe dans les fauteuils ou canapés sous le grand lustre à l’ancienne. En face, un mur de briques (pour la touche locale), un autre recouvert de fleurs (pour la touche printanière). Au-dessus de la cheminée, des photos coincées dans le cadre du grand miroir nous intriguent : celles du mug siglé de la boutique dans les différents pays visités !
Par la fenêtre, on aperçoit l’arrière-cour transformée en terrasse boisée. Bien que protégée du vent et de la circulation, personne ne s’y risque aujourd’hui … mais elle doit être appréciée quand les températures remontent !
Pour l’heure, on plébiscite les boissons chaudes : expresso ou café-noisette (de mousse !), latte macchiato (parfumé au spéculoos !), voire « chocolat-signature » (chaud et surmonté d’une crème fouettée avec coulis de caramel).
Mais au « Eat-coffee », on s’y sustente aussi : toasts grillés ou, pour les becs sucrés, gourmandises locales***** et autres douceurs d’outre-Atlantique servies dans une jolie vaisselle rétro.
Pour conclure : dans le hit des cafés de la ville.
https://www.facebook.com/itcoffeedunkerque/
* Face au Musée portuaire, deux bateaux à flot peuvent être visités :
La « Duchesse Anne, navire-école de 1901 présentant les conditions de vie des cadets.
Le « Sandettié », dernier bateau-feu français mis en service, construit en 1947 et désaffecté en juin 1989.
** Bâtiment centenaire, de style Renaissance flamande, il fut endommagé pendant les deux guerres mais à chaque fois restauré. En 2005, son beffroi (d’une hauteur de 75 m) est admis au patrimoine mondial de l’UNESCO.
*** Surnommée « La cathédrale des sables », sa façade a pu être conservée.
**** Ancienne tour de l’église primitive (XVè siècle), il est classé depuis 1840 … et carillonne toutes les 15 mn !
***** « Les doigts de Jean Bart », du nom du célèbre corsaire né et mort à Dunkerque, que sa statue représente le doigt pointé vers l’Angleterre : gâteau aux amandes et crème café enrobée de chocolat, créé en 1958.
07/01/2023
Chanceux
Le 8 janvier 2023
Chanceux, 57 rue Saint-Maur, 75 011 Paris
De 8h30 à 17h (D à Ma) ou minuit (Me à S), 10h le dimanche
Note globale : 14+
Situation : 13
Cadre : 13
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 16
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Vert de terre » (Ecolo)
Chanceux, les habitants du quartier Saint-Maur : l’ancien salon de tatouage a été transformé l’an dernier en coffee shop-restaurant-caviste-épicerie (d’aucuns parlent même d’« épicetuerie » !) Tout ça dans un même (petit) lieu ; un concept très répandu aux Etats-Unis qu’ont voulu reproduire ici le couple de fondateurs. Farah qui, en cuisine, nous fait découvrir de nouvelles saveurs chaque semaine à partir de produits frais et de saison. Et Thomas qui, en salle, assure le service ; ancien torréfacteur*, il veille tout particulièrement à la qualité du café. A noter par ailleurs que les fromages de chèvre sont ceux de son agriculteur de père.
Dès l’extérieur, les caissettes de poires (pour la soif !) et de potimarrons exposés sur le banc donnent le ton.
Et à travers la grande baie vitrée, on aperçoit d’autres cageots de fruits sur des parpaings et une vitrine de fromages et charcuteries faisant office de comptoir. Un mur de briques, une échelle de jardin croulant sous les tresses d’ail, des étagères remplies de bouteilles ou bocaux et une dizaine de tables : le cadre est brut mais chaleureux et provincial.
C’est convivial, et l’accueil suit : sourire, bonne humeur et totale gentillesse.
A peine installés, on nous sert des verres d’eau en nous laissant la carafe (rare !)
Je commande un expresso – méfiante (ne sont-ce pas des bobos-blabla-bios ?), mon cher et tendre son Latte.
La surprise est bonne, je dirais même plus, très bonne : mea culpa **, ce sont des pros !
Les clients ne s’y trompent pas qui viennent nombreux :
des bandes de copains, des familles du coin … et des touristes venus (comme nous !) pour l’expo Tintin*** !
Pour conclure : une chance à saisir !
https://fr.newtable.com/restaurant-chanceux-6391.php
* Pour améliorer la notoriété du café français, il avait crée « Belleville Brûlerie », entreprise de torréfaction bien connue.
** Expression d’origine latine, Mea culpa signifie « ma faute » ou « mon erreur », c’est une reconnaissance d’avoir mal agi.
*** « Tintin, l’aventure immersive » est une création unique conçue pour l’Atelier des Lumières, premier centre d’art numérique (38 rue Saint-Maur). Du 21 octobre au 22 janvier, elle propose, aux petits et aux grands (« de 7 à 77 ans »), de (re)plonger dans l’univers créatif et fictionnel d’Hergé, l’un des plus grands auteurs de bande dessinée du XXe siècle.
25/12/2022
Books &Coffee
Accueil : 16
Le 25 décembre 2022
Books & Coffee, 26 rue Saint-James, 33 000 Bordeaux
Tous les jours de 8h à 21h (10h30 le dimanche)
Note globale : 16
Situation : 16
Cadre : 17
Accueil : 16
Ambiance : 16
Café : 15
Prix d’un café : 2,20 €
Aux mots croisés du jour : « Groupe de canards » (presse)
Books & Coffee est à deux pas de notre Hôtel de la Presse*. Le temps de se faufiler à travers les rues pittoresques du vieux Bordeaux, on aperçoit ses tables en terrasse … quasiment au pied de la Porte de la Grosse Cloche** !
A l’intérieur, des livres et du café (comme son nom l’indique), dans un espace cosy et plein de charme. C’est cocooning à souhait … et ça se remplit très vite, tant il fait bon se poser dans les gros fauteuils pour papoter entre amis, sur les chaises hautes pour tester les jeux d’échecs ou le grand sofa pour bouquiner. Sur fond de chants de Noël (C’est LE jour où les passer !), conversations et rires se mêlent aux délicieuses effluves de café.
L’atelier de torréfaction est installé juste en face. Venus des quatre coins du monde, ses cafés se veulent parmi les meilleurs. Les baristas en proposent de différents chaque semaine et comme ils les préparent eux-mêmes, savent conseiller leurs clients. Ils peuvent même suggérer comment les associer :
« Un café du Guatemala ? Avec une Tatin, c’est la combi idéale ! »
A l’ouverture, on se laisse tenter par le petit-déjeuner (mention spéciale aux chocolatines***), voire le brunch**** pour sa panoplie complète de saveurs et de couleurs. Le midi, on ne résiste pas à l’un des plats de saison, aussi créatifs que surprenants. Mais surtout, il est quasi impossible de ne pas accompagner sa boisson chaude et réconfortante d’un des gâteaux maison, et ce à toute heure de la journée : addictif ! Et après ça, on va dormir comme une bûche …
Pour conclure : on comprend qu’il soit souvent surbooké.
https://www.booksandcoffee.fr
* Hôtel 3 étoiles, remarquablement situé près de la rue piétonne principale (Sainte Catherine) et à deux pas du grand théâtre.
** Beffroi de l’ancien Hôtel de ville, constituant le dernier vestige de l’ancienne défense du XIIIè siècle.
Armande-Louise, sa grosse cloche, a été coulée en 1775 et pèse 7750 kg.
*** Pain au chocolat bordelais.
**** Servi tous les jours de la semaine (23€)
04/12/2022
Coutume
Le 4 décembre 2022
Coutume Café, 47 rue de Babylone, 75 007 Paris
De 8h30 à 17h30, 9h à 18h le WE, fermé le lundi
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 18
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Rouge même s’il est bleu » (sang*)
Dans la tranquille rue de Babylone, à deux pas du Bon Marché (le mal nommé), celui du jour est atypique :
grand (rare pour un coffee shop parisien !), haut (3,50 m à minima !) et aux airs de laboratoire avec ses murs mis à nus, carrelages blancs, alambiques et même Erlenmeyers** en guise de carafes d’eau.
Derrière le comptoir, un écran géant diffuse, non pas les matchs de la coupe du monde (ouf !) mais des images de leur activité : sourçage***, sélection, torréfaction, mouture et préparation de leurs cafés de spécialité aux multiples profils aromatiques et gustatifs. Visiblement on a affaire à des passionnés**** !
L’ambiance est animée, la clientèle plutôt jeune. Des bobos***** venus bruncher et quelques touristes anglophones ou asiatiques. C’est plein et même plus : nombre de clients patientent au comptoir. Deux femmes quittent leur table. Enfin des places libres ? Même pas : elles sont allées fumer une cigarette sur le trottoir laissant leurs gants, boissons et croissants en plan (mais pas leur chien, tout de même !) … et elles prennent leur temps ! Qu’à cela ne tienne, le serveur reste zen.
Il nous apporte bientôt nos commandes, un espresso au nectar puissant et deux Latte d’une onctuosité rare :
une fois n’est pas coutume, notre aîné nous a rejoints pour notre pause dominicale 😉
Pour conclure : une Coutume qui a du bon.
* Sang bleu signifie noble ; quelqu’un appartenant, par sa filiation, à la noblesse ou l’aristocratie.
** Récipients à fond plat, base conique et col cylindrique, utilisés en verrerie de laboratoire.
*** Activité de mise en relation des importateurs avec des fabricants étrangers afin de trouver dans tout pays des produits au meilleur rapport qualité-prix.
**** Tom, l’Australien et Antoine, le Français, les fondateurs, appartiennent à cette nouvelle génération qui revendique le vrai café, fait dans la tradition. Chaque année, ils se rendent chez les producteurs du monde entier pour les choisir “à la source”. Ils les torréfient ensuite eux-mêmes – au début, en 2010, ici, dans la maison mère, puis à Romainville suite à l’ouverture de 6 autres coffee-shops.
**** Bourgeois-bohème : catégorie socio-professionnelle aisée habitant les grands centres urbains
(et l’expression dont ils sont gratifiés : « ça vote à gauche mais avec le portefeuille à droite ! »)
20/11/2022
Matamata
Le 20 novembre 2022
Matamata, 58 rue d’Argout, 75 002 Paris
De 8h30 à 17h (10h le WE)
Note globale : 14
Situation : 13
Cadre : 12
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 15
Prix d’un café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Fixe, elle vous poursuit » (Idée)
« Matamata », c’est l’histoire de Gérald parti explorer l’Australie. Il y découvre l’atmosphère conviviale des coffee-shops et une véritable culture du café qui aiguise son intérêt pour ce produit complexe et généreux.
De retour en France, il se lance dans une formation de barrista-torréfacteur et devient un pro du « latte art ». Et après plusieurs expériences dans des bars spécialisés de la capitale, ouvre enfin son propre café avec Gaël, son ami entrepreneur.
« Matamata », c’est aussi le nom d’une petite ville de Nouvelle Zélande, dont la femme de ce dernier est originaire : une jolie manière de lui rappeler son pays natal…
Leur coffee-shop est situé dans une ruelle pavée du quartier Montorgueil, égayée des façades colorées de ses quelques boutiques : croquignolet*!
Disons-le tout de suite, c’est un mouchoir de poche : 8 places à l’extérieur, autant dedans – en comptant celles de la tablette contre la vitrine ! Ah, j’oubliais : il y en a encore 6 dans la micro-salle du sous-sol à laquelle on accède par un escalier en colimaçon (claustrophobes, s’abstenir !) La déco est minimaliste mais agréable avec ses tables et son comptoir en bois, et les sons apaisants d’un saxophone invitent à la détente.
Difficile, dans ces conditions, de venir pour lire ou travailler. Non, si l’on s’y rend, c’est pour une pause rapide mais savoureuse : l’accueil est chaleureux et les boissons parfaitement maîtrisées. Il faut les voir contrôler la température, peser, mouler le café, le tasser ! Sans compter les quelques douceurs proposées en accompagnement : cookies, madeleines et autre cake choco-banane ; elles ne sont pas en nombre mais faites maison. Le résultat est là … et ça ne désemplit pas !!
Pour conclure : pour les matamateurs de café 😉
https://www.matamatacoffee.com
* Mignon, charmant.
02/10/2022
Le Pont Traversé
Le 2 octobre 2022
Le Pont Traversé, 62 rue Vaugirard, 75 006 Paris
De 8h30 à 18h30, 9h à 19h le WE
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 15
Café : 14
Prix d’un café : 3 €
Aux mots croisés du jour : « Monte et descend en un clin d’œil » (paupière)
Incroyable, c’est LA découverte du jour :
une ancienne devanture, à la porte entourée de têtes de boeufs sculptées et de plaques émaillées.
– Normal, sourit un vieux monsieur amusé, à l’origine, c’était une boucherie !
– Pourtant, c’est l’enseigne d’une librairie ?
– Exact ! Un écrivain surréaliste l’avait reprise en 49. Il s’était spécialisé dans les livres rares, un paradis pour les bibliophiles ! Le Pont Traversé, c’est d’ailleurs un nom qu’il avait trouvé dans un ouvrage de Paulhan.
Après, sa veuve a pris la suite jusqu’à sa retraite.
– Et maintenant c’est un coffee-shop, si j’en crois l’ardoise posée devant ?
– Exact ! Deux ans et un Covid plus tard, il a pris le relais. Mais comme la devanture est classée monument historique, la nouvelle proprio a dû garder la façade et le nom. Remarquez, ça devait lui plaire, parce qu’à l’intérieur, elle a aussi conservé carrelages et fresques d’époque. Un comptoir, quelques tables et chaises vintage et voilà le décor planté !
Pas vraiment confortable ni pratique, mais original et décalé – comme les produits d’épicerie* à la place des livres sur les rayons. La cuisine est moderne par contre, la nourriture aussi ; « healthy » et sans gluten, comme ses restos** !
Après la carafe d’eau et ses verres à l’arrivée, voici les cafés servis sur un plateau :
sachets de sucre brun, belle mousse du Latte … et gobelet digne d’un camp scout.
– J’ai l’impression de boire dans un pot de chambre, maugrée mon voisin ;
en plus, ce rebord creux, ça vous cisaille quand on boit. C’est pas de pot … si j’puis dire !
Pour autant, la formule plait : les places sont prises d’assaut dès l’ouverture, y compris à l’étage*** où l’on se faufile par un petit escalier hélicoïdal plein de charme.
La plupart sont rivés sur leur téléphone ou leur ordinateur ; pour un peu, on se croirait dans un espace de co-working !
Il reste quelques places sur le trottoir à l’angle des deux rues, et puis on peut aussi emporter : après tout, le Luco**** est à deux pas …
Pour conclure : un décor qui fait un effet bœuf.
* Confitures et pâte à tartiner maison, mais aussi chocolat, thé, café et huile d’olive, que des produits de qualité !
** Masseur-Kiné intolérante au gluten et au lactose depuis toujours, Frédérique Jules a fondé Noglu à son retour de Californie. D’abord à Paris (VIIè et XIè) puis à New York, où elle propose une cuisine savoureuse adaptée aux intolérances et allergies.
*** Salle tranquille et pleine de charme avec ses vieilles poutres verticales qui la séparent du palier et sa vue surplombant la rue. A noter qu’on peut la privatiser pour un dîner.
**** Surnom donné par ses habitués au Jardin du Luxembourg (23 hectares de verdure au cœur de Paris !)