19/02/2022
Les Insouciants
Le 20 février 2022
Les Insouciants, 116 bd Saint-Germain, 75 006 Paris
Tous les jours de 7h à 0h (2h du mercredi au samedi)
Note globale : 13
Situation : 15
Cadre : 13
Accueil : 12
Ambiance : 13
Café : 13
Prix d’un café : 2,50 €
(Brunch le WE, 27 €)
Insouciants, ils ont repris cette brasserie*. Ceux qui ont connu l’âge d’or du Quartier latin pensent sans doute que c’était une affaire. Mais avec la pandémie, les commerces ont sacrément dévissé depuis 2 ans, ici plus qu’ailleurs, car touristes et étudiants ont déserté. Alors ils devaient l’être, insouciants, pour se lancer alors que les variants du Covid n’en finissaient pas de se succéder …
Heureusement, l’établissement est bien situé, traversant, avec une terrasse d’angle, lumineuse et animée.
Deux mois donc qu’ils sont installés ; la peinture est encore fraîche, la déco conforme aux tendances (on dit « trendy » !) : mobilier sobre, abat-jours de toutes formes pour la touche bohème et papier-peint verdoyant pour le côté nature.
Venons-en au brunch. A l’instar de la valse, il est à trois temps :
– On ouvre le bal avec deux boissons, fraîche et chaude. Plutôt que le traditionnel jus d’orange pressée, la citronnade maison au gingembre frais** nous inspire. Voilà une boisson qui devrait stimuler notre système digestif ! Pas de regrets : elle n’est ni trop amère, ni trop sucrée … et généreuse dans ses proportions (pas la peine d’entamer un régime détox, on a fait la semaine en une journée !)
– Pour le plat, on délaisse les pancakes au bacon et l’avocat brioché pour des oeufs brouillés au saumon. Accompagnés d’une salade mesclun et de galettes de pommes de terre, ils sont joliment présentés, et les produits soignés – mention spéciale aux dernières, particulièrement savoureuses.
– Enfin, et bien que repus, on ne résiste pas à la note sucrée : non pas les pancakes au sirop d’érable ou la pavlova*** aux fruits rouges mais un granola bowl et une brioche perdue (pas pour tout le monde !) au caramel au beurre salé … goûteux et raffinés à la fois !
Pour conclure : “L’insouciance ne s’improvise pas” (Raymond Radiguet)
https://www.thefork.fr/restaurant/les-insouciants
* La mal nommée « Boul’Mich » qui était donc sur le boulevard Saint-Germain et non boulevard Saint Michel !
** Citron, gingembre et piment sont reconnus pour leurs multiples bienfaits pour notre organisme.
Une boisson healthy, à consommer plusieurs fois par semaine dans le cadre d’une cure détox :
Presser 3 citrons jaunes, verser leur jus dans de 40 cl d’eau tiède. Ajouter 2 cuillerées à soupe de miel, une pincée de Piment de Cayenne ainsi qu’un petit morceau de gingembre frais râpé. Mélanger rapidement.
NB. On peut remplacer le piment par du poivre et le miel par du sirop d’érable, voire ajouter quelques feuilles de menthe (laquelle possède des vertus digestives, grâce à sa concentration en fer et vitamine C).
*** Gâteau à base de meringue nappé de crème chantilly et recouvert de fruits frais, nommé en l’honneur de la ballerine russe Anna Pavlova. Sa spécificité est d’être croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur.
08/01/2022
Dix ans
Le 9 janvier 2022
Dix ans !
Dix ans qu’avec mon cher et tendre, nous testons les cafés de la capitale et d’ailleurs
(434 – sans compter les 36 articles rédigés pendant le Covid ! )
Nous n’y sommes jamais seuls … et pour cause :
d’après un sondage, 2 français sur 3 les fréquentent* pour :
– Discuter avec le patron, le serveur (la pluie, le beau temps …) : 84%
– Observer les autres : 78%
http://lescafesdottilie.fr/cheztitine-perroz-gireg/
http://lescafesdottilie.fr/au-quinze-cafe-ottilie-yonne/ (brèves de comptoir !)
– Lire : 71%
http://lescafesdottilie.fr/librairie-tartinerie-sarrant/
– Discuter avec des étrangers (y compris non francophones) : 71%
– Travailler : 27%
http://lescafesdottilie.fr/l-anti-cafe-beaubourg-paris/
– Jouer : 22%
http://lescafesdottilie.fr/t-kawa-porte-ivry/
– Téléphoner : 18%
– Aller sur Internet : 17%
Instructif, ce sondage, mais incomplet.
Quel est le pourcentage de ceux qui y vont pour :
– Boire un verre,
– Retrouver des potes, des amis, des relations,
– Tester de nouvelles saveurs,
http://lescafesdottilie.fr/arbre-a-cafe/
http://lescafesdottilie.fr/manufacture-de-cafe/
– Se faire servir (Pour 2€, on a l’impression d’être la Reine d’Angleterre !)
– Prendre l’air en terrasse – ou fumer une cigarette pour certains !
http://lescafesdottilie.fr/chez-fred-bordeaux/
http://lescafesdottilie.fr/maison-de-balzac-tour-eiffel/
– Attendre un train, un concert, une pièce de théâtre,
http://lescafesdottilie.fr/bistrot-d-edmond/
http://lescafesdottilie.fr/la-fourmi-pigalle-montmartre/
http://lescafesdottilie.fr/bistrot-theatre-de-la-renaissance/
– Visionner des matchs,
http://lescafesdottilie.fr/saint-patrick-saint-malo/
– Remonter le temps,
http://lescafesdottilie.fr/le-procope-paris/
http://lescafesdottilie.fr/pavillon-des-canaux-bassin-de-la-villette-paris/
– S’imaginer ailleurs,
http://lescafesdottilie.fr/biergit-rue-des-batignolles/
http://lescafesdottilie.fr/bateau-chocolate-peniche-restaurant/
http://lescafesdottilie.fr/the-moose-odeon-quebec-poutine/
– Etre mené en bateau,
http://lescafesdottilie.fr/fleur-des-thes-cafe-ottilie-finistere/
– S’émerveiller,
http://lescafesdottilie.fr/la-java-saint-malo/
– Prendre le pouls d’un pays,
http://lescafesdottilie.fr/budapest-hongrie/
http://lescafesdottilie.fr/literaturhaus-copy/
http://lescafesdottilie.fr/sant-eustachio-rome/
http://lescafesdottilie.fr/cafe-espana-chemin-de-compostelle/
http://lescafesdottilie.fr/pasteria-de-belem-lisbonne-portugal/
http://lescafesdottilie.fr/galeria-porto-portugal/
http://lescafesdottilie.fr/jolie-juice-lovers-madere/
http://lescafesdottilie.fr/artscafe-montreal/
http://lescafesdottilie.fr/bluestone-lane-coffee-manhattan-new-york/
– En rêver, quand ils sont fermés,
http://lescafesdottilie.fr/cafetiers-reconfines/
http://lescafesdottilie.fr/nounours-corona-cafe-4/
http://lescafesdottilie.fr/conte-de-noel/
– Attendre la fin de l’averse …
Quand les bons grains (de café) succèdent au mauvais grain …
* Comment font les autres pour survivre ??
31/10/2021
Le Barn’s
Le 31 octobre 2021
Le Barn’s, 33 place du Général Leclerc, 22 300 Lannion
Tous les jours de 9h à 1h,
Note globale : 14
Situation : 17
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 15
Café : 13
Prix d’un café : 1,50 €
Aux mots croisés du jour : « Un monde de bruts» (cidrerie)
Le Barn’s* : sans doute le café le plus photographié de la Côte de Granit Rose ! Installé dans l’une des emblématiques maisons à pans de bois du centre historique de Lannion**, sa façade est classée et daterait de 1602.
Au printemps 2018, un Trébeurdinais le reprend et y entreprend d’importants travaux. Mais deux ans et un Covid plus tard, il jette l’éponge.
Deux amis*** s’y intéressent alors ; pour eux, la crise est passée, les affaires vont reprendre. Ils l’acquièrent le 28 octobre 2021 … jour du deuxième confinement – et donc de fermeture des commerces « non essentiels ». Pas de chance pour nos bistrotiers, d’autant qu’ayant signé à cette date, ils ne sont éligibles à aucune aide de l’État. Pourtant, ils restent confiants, le Barn’s rouvrira : « Il ne va pas fermer avant d’avoir ouvert, ça c’est certain », assurent-ils. Ici l’on sait, que si on ne peut changer la direction du vent, on ajuste ses voiles pour atteindre sa destination …
Bien vu ! Le 19 mai, tables, chaises et tonneaux (les mange-debout du cru !) trouvent enfin place sur le parvis. Une terrasse aussitôt plébiscitée – surtout le jeudi, jour du marché. Trois semaines plus tard, l’intérieur ouvre à son tour. Peu à peu, les conditions drastiques du départ sont levées**** ; le Passe sanitaire suffit à présent. De quoi profiter du cachet de la bâtisse (parquet, faïences, pierres apparentes et poutres en chêne massif), et en cette période d’Halloween, des ribambelles de fantômes et citrouilles … assorties aux banquettes de velours orange !
L’équipe est aux petits soins et les locaux au rendez-vous, heureux de partager un café, une bolée de cidre ou une chope de bière (il y a même de la Delirium rouge***** !)
Pour conclure : résurrection après une mise en bière.
https://www.facebook.com/Le-Barns
* Anciennement « Lannionais », Alain Malo, son ancien propriétaire l’a cédé à Manu Berthou qui l’a rebaptisé « Le Barn’s ».
** Capitale du Trégor, Lannion est réputée pour ses maisons à colombages, dont certains murs exposés aux intempéries sont recouverts d’ardoises, comme on le voit souvent en Bretagne.
*** Nicolas Le Gros, patron du Breizh Shelter, et Mathieu Le Huérou, son ami d’enfance et associé.
**** Cf. Première terrasse après la réouverture : http://lescafesdottilie.fr/chez-fred-bordeaux/
***** Bière belge à la robe rouge et aux notes puissantes de cerise.
24/10/2021
Café Crème
Le 24 octobre 2021
Café Crème, 2 rue de la Barillerie, 72000 Le Mans
De 11h à 1h, 9h le samedi, 11h30 à minuit le vendredi
Note globale : 14
Situation : 15
Cadre : 15
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 13
Prix d’un café : 1,80 €
Aux mots croisés du jour : « Finit en queue de poisson » (sirène)
Le Café Crème ? Une boisson réconfortante à l’entrée de l’automne … mais pas seulement : au Mans, c’est une institution. C’est que leur Café Crème est au cœur de la cité sarthoise, autant dire, incontournable !
Sa bâtisse se dresse à l’angle de deux petites rues pavées et de sa terrasse, on aperçoit l’enseigne du vieil hôtel particulier* qui lui fait face. Elle représente une sirène jaillissant des flots qui a donné son nom à la place. Au centre, une sculpture reproduit aussi ces créatures mythiques** tandis que l’eau d’une fontaine ruisselle tranquillement à l’ombre d’un bel érable : bucolique et apaisant pour les passants désireux de se poser. Et ils sont nombreux aujourd’hui, les touristes notamment. Ils ont raison, la vieille ville a été superbement restaurée : Le Mans mérite plus que 24 heures !
La crise Covid et sa longue fermeture des bars et restaurants imposée avait permis au nouveau propriétaire de réaliser d’importants travaux. A la réouverture, en mai dernier, les Manceaux ont ainsi découvert un nouveau logo sur la façade. Et à l’intérieur, un mobilier volontairement sobre qui met en valeur les vieilles briques et poutres, et nous replonge des siècles en arrière. Sur les deux étages, de petites salles se succèdent, un vrai dédale !
Mon café ? Une crème ! Non, qu’il ait un parfum formidigieux***, mais j’apprécie sa jolie tasse en porcelaine peinte de vieilles boutiques en noir et blanc, ainsi que le mini carambar qui l’accompagne … et me rappelle nos friandises des années soixante 😉
Pour conclure : tel Mans charmant.
https://www.facebook.com/cafecremelm/
* Datant de 1726, il est l’un des premiers hôtels particuliers construit au Mans et aurait appartenu au négociant en étamine Véron du Verger. La statue de la sirène est en fait un bas-relief et marque l’expansion outre-Atlantique du commerce de cette étoffe mince et légère si recherchée, que Jean Véron avait inventée au XVIIe siècle.
** Intitulée « Sirènes » et créée en 1991 par Claude Ribot, sculpteur dessinateur né au Mans (1934-2010).
*** Formidable et prodigieux à la fois !
09/05/2021
Machine à café
Corona Café / 35
Dimanche 9 mai 2021
La machine à café ?
Pour Richard Branson*, c’est le meilleur outil de communication !
Oui, mais ça, c’était avant la pandémie !
Depuis, les salariés doivent porter un masque … lequel rend, vous en conviendrez, l’absorption d’un liquide délicate !
Or, si le ministère du Travail prévoit quelques exceptions sur le port du premier, pas un mot sur les pauses café …
« Il faut faire appel au bon sens et reprendre les fondamentaux », déclare un responsable des ressources humaines.
Mais comme le chef d’entreprise est garant de la santé de ses salariés, il doit veiller à ce qu’ils se protègent les uns des autres … et en matière de café, certains mettent le paquet :
– Lavez-vous soigneusement les mains avec du savon ou du gel hydro alcoolique puis placez-les sous le sèche-mains automatique ou utilisez des serviettes de papier jetables (pour faire plaisir aux zécolos !)
– Dirigez-vous vers la machine à café en respectant la distanciation sociale, soit plus d’un mètre de vos collègues (Bonjour la convivialité !)
– Miracle, la machine est libre : avancez, seul(e) ! C’est le moment de mettre vos gants. Si vous n’en avez pas, nettoyez scrupuleusement la façade de la machine avec une lingette désinfectante.
– Prenez un gobelet et posez-le sur le réceptacle, appuyez sur le bouton de votre choix puis laissez couler votre café. Normalement, vous devez sentir ses arômes, sinon :
a ) le virus est déjà à l’œuvre (comme test anti-Covid, y a pas mieux !)
b ) le café n’a aucun goût (autant prendre directement un verre d’eau !)
– Maintenant, jetez les gants et récupérez votre café (Mais oui, tout arrive !)
a ) Vous avez un siroteur** ou autre masque permettant de boire sans l’ôter ? Dégustez-le tranquillement …
b ) Vous n’avez pas de masque spécifique ? Isolez-vous près d’une fenêtre ouverte et baissez votre masque.
Dix minutes chrono, pas plus. C’est ce que la Ministre du travail vous autorise … pour que vous ayez le temps de souffler sur votre café pour le refroidir !
– Remettez votre masque et jetez votre gobelet (Attention : pas l’inverse !!)
– Retournez aux sanitaires vous désinfecter les mains avec du savon ou du gel hydro alcoolique et séchez-les avec le plus grand soin …
Avec tout ça, l’heure a tourné, il est temps de rentrer chez vous !
* Entrepreneur britannique, connu grâce aux succès de sa marque Virgin Group.
** http://lescafesdottilie.fr/siroteur-masque/
Illustration de Babouse,
François-Henry Monier de son vrai nom, dessinateur de presse, journaliste et auteur de bandes-dessinées, né le 8 mai 1972.
17/01/2021
Desirée
Corona Café / 19
Dimanche 17 janvier 2021
Désirée, 96 rue de Meaux, 75 019 Paris
De 9h à 19h, jusqu’à 13h le dimanche, fermé le lundi
Actuellement, et pour la dix-neuvième semaine depuis la pandémie,
vente uniquement à emporter et jusqu’à 17h (fleurs, café et gâteaux)
Prix du café-enlevé : 3,00 €
« Désirée » … comme la fin du Covid !
C’est aussi le nom de ce café-fleuriste, où l’on peut étancher sa soif et repartir un bouquet à la main.
Aux racines de ce bar à fleurs, deux amies qui géraient les achats de fromages AOC*. Jusqu’à ce que l’une d’elles, passionnée par les fleurs depuis sa plus tendre enfance, entraîne l’autre vers la filière horticole.
Toutes deux se reconvertissent et deviennent fleuristes. Elles réalisent bientôt, en côtoyant des producteurs,
que 85% des fleurs vendues dans l’hexagone proviennent de l’étranger.
C’est ainsi que leur vient l’idée d’une boutique où l’on ne trouverait que des fleurs françaises et de saison.
La première Désirée ouvre dans le 11e arrondissement**, suivie d’une seconde dans le 19è,
entre le Bassin de la Villette et les Buttes Chaumont.
Férues de nourriture saine, elles proposent aussi une formule autour d’un plat du jour à base de légumes et céréales,
avec pâtisseries et boissons pour l’accompagner.
Le cadre est minimaliste mais une jolie verrière sépare l’espace fleurs de celui de restauration :
ainsi les clients peuvent-ils profiter de l’ensemble de l’activité et les règles d’hygiène et de température être respectées.
L’entre prise était florissante … jusqu’à la crise sanitaire. Elles s’adaptent et mettent en place un système de commande
et retrait en magasin. Elles imaginent aussi des « paniers perchés » composés d’un bouquet, de légumes et de pâtisseries qui fleurent bon : de quoi remonter le moral des troupes !
En ce début d’année, des brassées d’anémones, renoncules, tulipes, œillets et mimosas égaient la partie droite jusqu’au trottoir. Derrière la vitrine de gauche, d’appétissants gâteaux invitent les gourmands à s’arrêter : moelleux au chocolat, marbrés et cookies. A chacune des deux portes, une simple table fait office de comptoir. Je passe commande d’un café.
Ce sera un filtre, le seul qu’elles proposent en ce moment, plutôt bon (malgré le gobelet en carton !), mais cher, très cher, trop cher *** : de quoi me mettre les nerfs … à fleur de peau ! Voilà pourquoi, malgré une idée originale, je ne pourrai les couvrir de fleurs : leurs prix donnent le verre-tige !!
* Appellation d’Origine Contrôlée, label permettant d’identifier un produit dont les étapes de fabrication sont réalisées dans une même zone géographique selon un savoir-faire reconnu.
** Désirée, 5 rue de la Folie Méricourt.
*** A la brasserie d’en face, il est à … 1,30€ !
03/01/2021
Cassette
Corona Café / 17
Dimanche 3 janvier 2021
Cassette, 73 rue de Rennes, 75 006 Paris
Tous les jours, de 7h à 2h à l’ordinaire,
actuellement et pour la dix-septième semaine depuis la pandémie,
du mercredi au dimanche de 12h à 20h :
vente uniquement à emporter (boissons, huîtres et crêpes)
Prix du café-enlevé : 1,60 €
L’Assoiffé dégringole la rue de Rennes de Montparnasse jusqu’au Cassette* :
Au secours ! Au secours ! A l’assassin ! Au meurtrier !
Juste Ciel ! Je suis déshydraté, on m’a asséché le gosier, on m’a lyophilisé !
Qui est ce Covid ? D’où vient-il ? Où se cache-t-il ?
Comment faire pour l’arrêter ? Où me faire vacciner ?
Depuis que je suis masqué, mon esprit est troublé ;
j’ignore où je suis, qui je suis et ce que je fais.
Qu’on me donne un café !
Euh ? Que dites-vous ? Je suis arrivé ?
C’est un mirage, une oasis : ma Cassette !
Elle vient d’avoir 100 ans ? On ne le dirait point !
Elle est si joliment fleurie et colorée avec ses plantes luxuriantes**, ses parasols bariolés et ses drôles d’animaux chapeautés. Au loin, les cloches des bien nommées Notre-Dame-des-Champs et Saint-Germain-des-Prés se font écho ;
pour un peu, on se croirait au bout du monde.
Mais je suis loin d’être seul ; sa champêtre terrasse est visiblement très prisée. A distance réglementaire, chacun attend paisiblement son tour, que dis-je : son Graal ! Il fait un froid de gueux, les chauds breuvages sont ardemment espérés.
Le garçon s’active derrière sa rangée de tables transformées en comptoir …
Cassette : « coffret destiné à conserver des objets précieux ».
Jamais taverne n’aura si bien porté son nom, tant il est vrai que le Café est désormais devenu un trésor.
Et en ce jour glacial, une telle découverte a de quoi réchauffer le cœur !
* Librement inspiré de l’Avare de Molière (Monologue d’Harpagon, acte IV, scène 7)
** Artificielles et donc quelque peu kitsch … mais non dépourvues de charme 😉
29/11/2020
Covid, co-vide
Corona Café / 12
Dimanche 29 novembre 2020
Covid, co-vide
« Six heures du mat’ faut qu’j’trouve à boire, café au lait ou café noir* »
Chagrin d’amour* nous inspire : les boutiques « non essentielles » ont rouvert hier,
mais les cafetiers (pourtant essentiels !!) doivent attendre le 20 janvier**.
Six mois de fermeture ! Tiendront-ils ?
Et nous ? Comment ferons-nous sans café ?
Les ignorants arguent que c’est bonne chose : avec lui, le pouls fait l’impertinent***
alors qu’on a déjà tendance à tourner en rond depuis le confinement.
Ignorantus, ignoranta, Ignorantum !
Les illustres médecins pensent tout le contraire :
– Vous avez besoin de rituels ?
– Le café ! Au saut du lit, à la pause ou après le déjeuner, il rythme votre journée.
– Vous êtes nostalgique de l’avant Covid ?
– Le café ! Il vous rappelle ceux que vous preniez sur le zinc en chemin, à la machine avec vos collègues ou après un bon repas avec des amis, et les réminiscences de cette normalité heureuse viennent adoucir votre isolement.
– Vous peinez à télétravailler seul devant votre ordinateur ?
– Le café ! Il vous permet de rester attentifs et concentrés, stimule votre mémoire et vous aide à prendre des décisions.
– Il vous prend un petit sommeil après le repas et vous êtes bien aise de dormir ?
– Le café ! Il décuple les bienfaits de votre sieste car contrairement à ce que d’aucuns prétendent, il n’empêche pas de dormir si on la fait juste après l’avoir avalé : vous retrouvez ainsi votre énergie et votre vivacité d’esprit.
– Votre productivité baisse en fin de journée ?
– Le café ! Des études montrent que ceux qui en boivent plus de deux tasses par jour sont 20 % plus susceptibles de travailler une heure de plus.
– Vous redoutez les maladies d’importance – cardiaque, sclérose en plaques, diabète, Parkinson, Alzheimer et autres cancers ?
– Le café ! Il a été prouvé qu’en en buvant trois à cinq tasses par jour, on réduisait le risque d’avoir ces pathologies.
– Vous êtes au bord de la dépression ?
– Le café, le café, vous dis-je.
– Vous craignez d’attraper le Covid ?
– Là, on ne sait pas si le café immunise contre lui … mais il est immunisé par lui : le cours de l’arabica s’est enflammé !
* D’après « Chacun fait c’qui lui plaît », principal succès du duo pop franco-américain (1981)
** Uniquement si les conditions sanitaires le permettent, soit moins de 5000 cas par jour.
*** Quand le coeur s’emballe (Cf « Le Malade imaginaire » de Molière, Acte III, scène 10)