
20/04/2025
Le Tapecul
Le 20 avril 2025
Le Tapecul, 10 place du Calvaire, 35 260 Cancale
De 8h à 1h, 9h à 0h30 le mardi (fermé le lundi)
Note globale : 15
Situation : 14
Cadre : 15
Accueil : 15
Ambiance : 17
Café : 12
Prix du café : 1,60 €
Aux mots croisés du jour : « Il a le vent en poupe* » (Tapecul)
Cancale est la « Perle de la baie du Mont-Saint-Michel* » dit-on ; on le distingue au loin sur son îlot rocheux. Quand la mer se retire, ses parcs ostréicoles** se découvrent. Vous aimez les huîtres ? Achetez-les en direct ou mieux, dégustez-les sur place !
Et puis, au bout du front de mer, après les boutiques et terrasses, notre Tapecul se dresse, un peu en retrait. Aucun rapport avec les pavés qui malmèneraient les suspensions des véhicules. Nous sommes dans un port et ce nom se réfère à la voile gréée à l’arrière de certains bateaux de pêche pour réduire les embardées : CQFD 😉
C’est donc le nom de ce café, l’un des derniers vrais bistrots de Cancale, petit bar à l’ancienne, sans fioritures. Une demi coque d’embarcation fait office de bar : c’est celle d’un authentique bateau de pêche dont la barre est une pompe à bière. Bois d’acajou, drapeaux, ventilateur à pâles et lampes de laiton nous plongent dans une ambiance 100% marine …
Deux autres salles suivent en enfilade. La première est tellement petite qu’elle ne contient qu’une table bleue et deux bancs rouges. Dans la seconde, de joyeux drilles s’amusent aux fléchettes, tandis que d’autres testent des jeux anciens sur des bobines de câbles.
La convivialité est le maître mot ; ici, tout le monde parle à tout le monde. Les figures locales ont toujours une histoire à raconter, les pêcheurs ne sont pas de reste à leur retour. Les vacanciers sont tout ouïe, les randonneurs se renseignent. Et l’ambiance s’anime encore davantage en soirée***…
A bord, le service est cordial. Le café de la patronne ne nous laissera pas un souvenir impérissable mais elle est plus réputée pour son choix de bières locales et rhums arrangés. Et les amateurs de saveurs iodées apprécient ses huîtres d’un petit producteur du cru, qu’elle accompagne d’un verre de chardonnay. Ou encore ses rillettes de maquereaux et planches charcut’-fromages qu’elle sert jusqu’à pas d’heure.
Pour conclure : un café où on a la pêche.
* Entre Bretagne et Normandie, la construction de cette abbaye et son village fut un vrai tour de force tant ce site était difficilement accessible (Xè-XVIè siècle). Il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO sur la 1è liste de 1979. ** Les huîtres de Cancale figurent aussi au patrimoine mondial de l’UNESCO !
*** On y échange lors des cafés-débat comme « Alternatives aux pesticides » au début du mois. Et l’on y chante à la veillée, des chants traditionnels marins avec l’association Phare Ouest comme le 28 mars dernier.

13/04/2025
La Tribu
Le 13 avril 2025
La Tribu, 23 rue de la République, 78 650 Beynes
De 8h à 19h, jusqu’à minuit vendredi, 12h samedi (fermé dimanche), accessible
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 14
Accueil : 16
Ambiance : 15
Café : 13
Prix du café : 1,50 €
Aux mots croisés du jour : « Anagramme de bruit » (tribu)
La Nationale serpente au milieu de la ville. Juste après le virage de l’église, les élégantes lettres dorées d’une devanture bleu-roi nous annoncent « La Tribu ». Mais à peine les a-t-on décryptées qu’un nouveau virage se profile. Et avec lui une ribambelle d’écoliers vêtus de leurs gilets jaunes qui débouche d’une petite rue pour rejoindre l’école. Celle du parking où ils ont été déposés … et où l’on pourra se garer !
L’autre côté de la bâtisse est plus reposant avec sa terrasse donnant sur les ruines du château. L’intérieur est lumineux et la déco créative, tout est impeccable et bien organisé.
Mais qui est donc le chef de cette Tribu* ? En fait, c’est une cheffe – et même deux ! Une surveillante du collège et une employée du garage liées comme les doigts de la main : elles sont sœurs et rêvaient de créer une entreprise sans avoir de projet précis. Jusqu’à ce jour de 2021 où elles ont appris la liquidation de la brasserie et sauté le pas. Aidées de leurs amies et maris, elles ont tout refait et ouvert trois mois plus tard. La Tribu était née !
L’idée était d’en faire un lieu convivial et familial, où tous pouvaient se retrouver, petits et grands, hommes et femmes, beynois ou pas. On peut dire que c’est réussi :
. L’ardoise du comptoir donne le ton : « Ceux qui arrivent en retard sont toujours de bien meilleure humeur que ceux qui les attendent ». L’humour aplanit tout !
. La carte du restaurant a gardé les plats plébiscités par les habitués et ajouté quelques autres plus légers et de saison**, tous simples et fait maison.
. Les canapés et fauteuils chinés, table basse colorée et papier fleuri du salon offrent un cadre propice aux jeux de société et livres mis à disposition.
. Les animations fourmillent : ateliers créatifs pour les enfants, dépan’cafés pour une deuxième vie de ses objets, apéritifs littéraires, matchs à voir en équipe, karaokés, concerts le vendredi soir et pour certains événements : un vrai lieu de vie …
. Ma tasse jaune d’or et sa petite cuillère en forme de fleur pour un café-soleil !
Pour conclure : de beaux attributs.
* Tribu : groupe humain rassemblant plusieurs familles sous l’autorité d’un même chef et sur un territoire donné.
** Testé leur pièce de boucher sur son lit de poireaux avec verre de vin et moelleux au chocolat pour 20€ : savoureux !

06/04/2025
Mokochaya
Le 6 avril 2025
Mokochaya, 11 rue St Bernard, 75 011 Paris
De 8h30 à 18h, samedi 11h-15h30 (fermé dimanche et lundi)
Note globale : 15
Situation : 12
Cadre : 14
Accueil : 17
Ambiance : 15
Café : 15
Prix du café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Les asiatiques aiment en avoir ras le bol » (riz)
À deux pas du bouillonnant faubourg Saint-Antoine, le nom de ce coffee shop nous intrigue. Il n’ouvre que dans 7’ mais la jeune femme qui s’active derrière la vitrine me gratifie d’un adorable sourire tout en malaxant sa pâte. Le temps de faire le tour du pâté de maisons que trois clients sont déjà attablés devant des cafés fumants !
La porte est à présent grande ouverte, un chaleureux bonjour nous accueille. Celui d’une japonaise qui prend notre commande tout en déposant carafe et verres d’eau avec un large sourire, puis revient avec nos cafés en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. J’en profite pour lui demander la signification de Mokochaya. « Moko est mon nom*, chaya signifie maison de thé, de boissons au sens large. » Un petit bout de femme énergique et lumineux … aux mille vies* !
Les pierres grattées, 3 mètres sous plafond, comptoir de bois brut et grande table d’hôtes nous rappellent pourtant plus la Grosse Pomme que le pays du soleil levant. Quoi que … de drôles de confiseries et des baguettes japonaises** sont exposées à la vente sur les étagères.
Et la carte propose des plats comme le traditionnel donburi et les bentos*** ainsi que des desserts nippons tel le flan au citron confit. Sans oublier les thés, ramune et sobacha**** mais aussi du … café de spécialité (Ouf !) Formée par un barista, Moko a investi dans une petite Marzocco et le sert avec des cookies. Ses cookies ! Elle n’aime rien tant que d’en créer de nouveaux : chocolat noir-fleur de sel, chococahuète ou miso-sésame, ils rivalisent avec les classiques du coffee-shop.
Pour conclure : ah, la Marzocco de Moko !
* Originaire de Tokyo, Moko arrive à New-York à 18 ans. Elle y étudie le développement urbain et officie à l’Hôtel de ville. A 27 ans, elle reprend des études en droit des finances … où elle rencontre son futur époux. C’est lui qui change alors de voie pour la cuisine. De quoi rappeler à Moko sa mère qui adorait cuisiner, la pâtisserie française notamment. Elle profite d’un nouveau poste à Londres pour travailler le week-end chez Ladurée.
Et puis un jour, ils décident de réaliser leur rêve. Né au Liban, il a grandi à Paris et parle couramment français. Ils traversent le Channel et elle apprend notre langue en pâtissant avec de grands chefs. En 2014, ils décident d’ouvrir leur propre restaurant. Mais le projet capote, les voilà au chômage avec deux petites à nourrir. Ils s’accrochent, remontent un projet : un an plus tard, Mokonuts ouvre enfin au 5 rue St-Bernard, mêlant grande cuisine et inspirations d’ailleurs. Mokoloco suit, non loin de là. Puis Mokochaya, cantine-maison de thé, bien plus spacieuse.
** Contrairement aux chinoises, longues et en bambou pour saisir les aliments des plats partagés au centre de la table, les baguettes japonaises sont en bois laqué, courtes et à bout pointu, car la nourriture ne se partage pas : chacun son assiette !
*** Plat de base composé d’un grand bol de riz avec divers ingrédients posés dessus / Repas individuels complets.
**** Sorte de limonade pour le premier, infusion de graines de sarrasin torréfiées pour le second.

02/04/2025
Cool Beans
Le 30 mars 2025
Cool Beans, 11 rue Philippe de Dangeau, 78 000 Versailles
De 10h à 22h (20h le dimanche, fermé lundi et mardi)
Note globale : 15
Situation : 13
Cadre : 14
Accueil : 14
Ambiance : 17
Café : 15
Prix du café : 2,50 €
Aux mots croisés du jour : « Echecs ou réussites » (jeux)
Cool Beans, c’est d’abord une histoire. Celle de Manon, partie étudier en Alaska où elle découvre les coffee shops américains … et Patrick : ils se marient et s’installent en France, elle dans la publicité, lui dans la gestion de projets. Tous deux ont la passion des jeux de société*. Les lieux d’échange des States leur manquent, le Covid sera le déclic : ils ouvrent le premier bar-à-jeux de la ville en mai 2024.
A deux pas du château, leur boutique est coquette : tables et parquet de bois clair, chaises et banquettes vieux rose et murs émeraude recouverts des œuvres d’un artiste local. C’est le concept du « First Friday », tout droit venu de Fairbanks, ville natale de notre gérant, où les cafés locaux exposent chaque premier vendredi du mois les œuvres d’artistes régionaux. Cool Beans organise ainsi des vernissages mensuels avec des peintres, photographes et créateurs en tous genre.
Un petit escalier en colimaçon permet d’accéder à la ludothèque, jolie salle voûtée aux pierres apparentes. Aujourd’hui, quelques jeunes participent à l’atelier couture**. Sur le mur du fond, de grandes étagères accueillent plus de 150 jeux de société, qu’on peut emprunter sur place ou louer. Les propriétaires sont toujours prêts à donner des conseils et organisent des soirées-jeux. Internationales*** parfois, non pour devenir bilingue mais pour découvrir, jouer et rire dans une autre langue …
Mais pourquoi ce nom de « Cool Beans » – littéralement « Haricots frais »?
Patrick vous l’expliquera autour d’un bon latte et d’un de ses fameux brownies !
Pour conclure : jeux t’aime.
* Type de jeu de société inventé au milieu des années 1970, où les participants décrivent les actions de leur personnage, en se basant sur des règles définies. Traditionnellement joué autour d’une table (avec dés, feuilles et crayon), il l’est aussi sur Internet (Cf. « Donjons et Dragons » – en anglais : Dungeons & Dragons, souvent abrégé en D&D, DnD ou AD&D), tout premier jeu de rôle sur table de genre médiéval-fantastique, créé en 1974 par deux Américains.
–> Sessions de jeux chez Cool Beans.
** Apprentissage de points de couture simples et personnalisation de sa création qu’on emporte ensuite. A partir de 10 ans ce week-end, de 10h30 à 12h30, 18 € matériel fourni.
–> Autres ateliers régulièrement proposés chez Cool Beans : bien-être, environnement, cuisine, culture, loisirs créatifs …
*** De 19h30 à 22h, forfait jeux 3.50 €/h ou consommation > 3.50 €/h, tables organisées selon la langue et le jeu choisis.

23/03/2025
Caducée
Le 23 mars 2025
Caducée, 19 rue Brochant, 75 017 Paris
De 8h30-17h30 et 19h-22h30 (9h-18h le WE, fermé lundi et mardi)
Note globale : 14
Situation : 12
Cadre : 13
Accueil : 14
Ambiance : 14
Café : 16
Prix du café : 2,70 €
Aux mots croisés du jour : « Serpent d’Hippocrate » (caducée)
Entre le parc Martin Luther King et le square des Batignolles, Caducée* est une ancienne pharmacie transformée en coffee-shop bistronomique. C’est un chef malgache** passionné qui en a l’idée après les premiers confinements***. Il imagine à l’époque, un lieu de partage et de découvertes gustatives pour soigner le vague à l’âme ambiant. Et c’est toujours d’actualité !
Dès le matin, de bonnes effluves inondent la boutique.
– Celles des cafés de spécialité torréfiés par Da Zavola, nom qui fleure bon l’Italie et la dolce vita ! D’autant que le comptoir au design épuré intègre un Modbar, machine qui permet au client de choisir le type, le nombre et l’ordre de ses modules : il ne lui reste plus qu’à assister à l’extraction de son café tout en discutant avec le barista … puis à le savourer !
– Celles des viennoiseries et pâtisseries, toutes Maison. Du pain au chocolat croustillant aux brioches au sucre légères, en passant par le cake au potimarron ou le roulé cannelle et orange confite avec fleur d oranger : une explosion de saveurs !
Une unique banquette à la forme (très) curieuse occupe le centre de la première salle : pas facile de s’y installer ! Son velours couleur pêche assorti au carrelage du comptoir ainsi que les petites tables rondes en simili marbre et les épais rideaux de velours vert apportent une touche délicate et raffinée à l’ensemble. Par contre, si vous venez à plusieurs, préférez la seconde pièce, plus simple mais plus vaste : la table d’hôtes centrale permet de partager des moments plus conviviaux.
Pour conclure : aux petits soins.
* Attribut de Mercure constitué d’une baguette entourée de deux serpents entrelacés.
Avec un seul serpent, c’est le symbole du corps médical et des pharmaciens.
** Fabien Sam a longtemps travaillé dans de grandes brigades parisiennes. En 2015, il ouvre son premier restaurant, « La Fabrique de bouchons », au 17 de la rue Brochant. Un an plus tard, il en ouvre un second à côté, au 19, « Kalypso », spécialisé dans les produits de la mer.
*** Nous sommes en novembre 2020, le Covid fait rage depuis le début de l’année …